Titre Original : Djupia
De : Baltasar Kormakur
Avec Olafur Darri Olafsson, Porbjorg Helga Porgilsdottir, Theodor Juliusson, Bjorn Thors
Année: 2013
Pays: Islande
Genre: Drame
Résumé:
Tiré d’une histoire vraie.
Hiver 1984, un chalutier sombre au large des côtes islandaises. Les membres de l’équipage périssent tous en quelques minutes. Tous sauf un.
Dans l’eau glaciale, cette force de la nature parvient, au terme d’une nage héroïque de plus de 6 heures, à regagner la terre.
Face à l’incrédulité générale devant son impensable exploit, la vie de cet homme d’apparence ordinaire est alors bouleversée…
Avis :
Baltasar Kormákur. Si son nom n’est pas encore bien connu dans nos contrées, dans son pays d’origine, l’Islande, l’homme est une véritable star. L’Islande étant une petite île, le réalisateur peut même se vanter d’avoir réussi à faire aller au cinéma un tiers de son île devant l’un de ses films, « Jar City« , un thriller qui se déroule dans sa ville natale. Bref, donc acteur reconnu, metteur en scène pour le théâtre passionnant, il a même son propre théâtre depuis près de vingt ans, Baltasar Kormákur est un touche à tout. C’est donc sans aucune surprise qu’il finit par se lancer dans la réalisation, en Islande, puis commençant à se faire une belle réputation, le cinéaste basculera de temps en temps vers les États-Unis.
« Survivre » est un film que Baltasar Kormákur a tourné directement entre deux films avec Mark Wahlberg (« Contrebande » et « 2 guns« ). Ayant bénéficié d’une distribution nettement moins importante que les films américains du réalisateur, « Survivre » a tout de même fini par trouver le chemin de la télé et c’était pour le meilleur. Partant d’un fait extraordinaire arrivé en Islande, le réalisateur offre un film glacial dans tous les sens du terme. Un film qui résonne comme une leçon d’espoir et de vie et qui démontre qu’il ne faut jamais perdre espoir.
Hiver 1984, au large des côtes d’Islande, un chalutier dont les filets sont pris dans des roches, chavire dans l’ignorance la plus totale. À son bord, il y a cinq marins. Et tous les membres de l’équipage vont périr dans le drame. Tous sauf un. Dans cette eau glacée, Gulli va nager pendant plus de six heures pour rejoindre les côtes. Six heures de solitude et de désespoir pour enfin se relever et vivre. Le cas de Gulli est donc extraordinaire et défie toute logique.
« Survivre » est une très bonne surprise. Loin du bling-bling, des fonds verts et autres modifications tape à l’œil d’Hollywood, c’est chez lui que Baltasar Kormákur est venu faire ce film absolument extraordinaire, intense, glacial et surtout artisanal.
Je m’attendais à un survival en pleine mer, et j’avoue que j’avais quelques appréhensions sur certaines longueurs possibles, mais il n’en est rien et Baltasar Kormákur m’a offert un film terriblement différent de ce à quoi je m’attendais et je suis resté scotché à son film et pas que pendant la scène stupéfiante du naufrage. Elle est d’ailleurs si réelle que je me pose des questions quant à sa réalisation, allant même jusqu’à croire que le réalisateur et son équipe n’ont pas coulé un vrai chalutier. J’ai rarement vu une scène de naufrage aussi réaliste et inventive. Certains plans sont complètement dingues et inédits. Mais comme je le disais, « Survivre » va plus loin que son naufrage. Aussi bien avant, proposant une présentation de personnages excellente et une reconstitution parfaite et nostalgique de l’époque, qu’après, avec les questions que ce miracle apporte. Comment a-t-il pu survivre ? Pourquoi lui et pas un autre ? Comment passer à autre chose et doit-on passer à autre chose ? Culpabilité, incompréhension et « mystère » seront donc au cœur de cette dernière partie.
L’une des plus belles réussites du film et qui immerge totalement son spectateur dans son histoire, incroyable mais vraie, c’est le travail effectué sur le son. C’est magique littéralement. Avec le son, Baltasar Kormákur fait de nous ce qu’il veut. Il nous accroche, nous stresse, nous séduit, nous fait flipper presque et enfin nous libère. C’est génial et il a pensé au moindre détail. Le moindre bruit en mer peut transformer le film. J’avais rarement eu le droit de voir un film aussi travaillé et par conséquent puissant de ce niveau-là.
C’est Ólafur Darri Ólafsson qui tient le film et ses questionnements sur ses épaules et le comédien, qu’on a déjà pu voir dans la série « Banshee » ou des films comme « La Vie rêvée de Walter Mitty« , « Balade entre les tombes » ou encore « Contrebande » du même Kormákur, tient ici son rôle le plus important et le comédien est vraiment très bon. Dans n’importe quelle partie du film, face à n’importe quelle péripétie, le comédien est investi et nous fait passer tout ce qu’il ressent.
« Survivre » est donc un film prenant, émouvant et injuste. C’est un film qui est visuellement superbe, qui détient des scènes époustouflantes qui sentent le réel, ce qui est complètement dingue. J’ai adoré me noyer dans son ambiance glaciale et nostalgique. C’est donc un film à découvrir, car il reste loin d’être connu et mériterait d’être mis bien plus en lumière !
Note : 16/20
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Par Cinéted