De : Julie Delpy
Avec Julie Delpy, Dany Boon, Karin Viard, Vincent Lacoste
Année : 2015
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans la mode, rencontre Jean-René, un modeste informaticien fraîchement divorcé. Après des années de solitude, elle se laisse séduire. Il la rejoint à Paris, tentant de s’adapter au microcosme parisien dans lequel elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour détruire le couple naissant et conserver sa place de favori.
Avis :
À quarante-cinq ans, Julie Delpy est une actrice reconnue et une réalisatrice accomplie. Si son premier film est passé relativement inaperçu, depuis la réalisatrice s’est bien rattrapée. Sorti en 2007, son deuxième métrage, « 2 Days in Paris« , a séduit critique et public, si bien qu’aujourd’hui, Julie Delpy a su imposer son propre style et on peut dire qu’un nouveau film de la réalisatrice est toujours une jolie nouvelle dans le paysage du cinéma français. Enfin, une jolie nouvelle, c’était jusqu’à ce qu’arrive la bande-annonce de « Lolo« , son nouveau film.
J’aime le cinéma de Julie Delpy, elle m’a fait rire avec « Le Skylab« , elle m’a beaucoup passionné avec « La Comtesse » qui reste à mes yeux son chef d’œuvre et j’attendais son prochain film avec impatience. Mais le drame a eu lieu quand j’ai découvert la bande-annonce de « Lolo« . Je n’y croyais pas du tout, pire encore, ça me faisait de la peine de la voir tomber dans une comédie facile, qui avait tout de la « beauferie ». Mais grosse surprise ! Sans être son meilleur film, loin de là, j’avoue m’être beaucoup amusé devant « Lolo« . Et même, si j’ai pas mal de chose à lui reprocher, l’énergie de ses acteurs et surtout les répliques tordantes que la réalisatrice nous a concocté, ont fait de ce film une bonne surprise.
Violette a quarante-cinq ans, est célibataire et hormis son métier et son fils, on ne peut pas dire que Violette a une vie trépidante. Un jour, alors qu’elle est en cure de Thalasso avec sa meilleure amie, elle fait la connaissance de Jean-René, un homme peu séduisant et plutôt gauche. Suivant les conseils de sa meilleure amie : » – Plus ils sont beaufs et mieux ils baisent … », elle passe la nuit avec JR. Mais cette nuit se transforme vite en une folle passion et Violette, qui habite Paris, a vraiment de la chance, car JR emménage sur Paris d’ici peu. Elle s’imagine donc commencer une belle histoire. Pour elle, tout est parfait. Mais voilà, Violette a aussi un fils, Eloi, Lolo pour les intimes. Et on peut dire que Lolo voit d’un très mauvais œil que sa mamounette chérie d’amour sorte avec un beauf de la campagne…
J’y allais donc avec beaucoup d’appréhensions car j’ai énormément de mal avec Dany Boon et son humour, et la bande-annonce laissait transparaître cet humour qui a le don de m’agacer. Mais j’avais envie de croire au talent de Julie Delpy, et j’ai bien fait, car la réalisatrice nous offre-là une bonne comédie. Une comédie qui n’est certes pas parfaite, mais qui est vraiment divertissante et agréable.
Il est vrai que le scénario sent un peu le réchauffé et que cette histoire de fils trop proche de sa mère pour laisser un autre homme l’approcher est vue et revue, mais pourtant, Julie Delpy s’approprie bien son sujet. Gardant en permanence ce ton comique, son film va pourtant prendre une tournure assez inattendue vers la vie et c’est très plaisant. On sent que la réalisatrice voulait offrir plus qu’une simple comédie potache. Elle explore bien le complexe d’œdipe et c’est très appréciable.
L’une des grosses forces du film en dehors de son fil rouge, ce sont ses dialogues et l’énergie que transmettent les acteurs, particulièrement Karin Viard, avec des répliques tordantes. Julie Delpy s’est fait plaisir à l’écriture et certains dialogues qu’elle nous a concocté valent leur pesant d’or. J’ai ri devant les névroses du personnage de Delpy. J’ai ri de la sournoiserie du personnage joué par Vincent Lacoste. Je me suis éclaté même en regardant Karin Viard être une affolée du cul, c’est d’ailleurs le meilleur personnage du film. La réalisatrice nous a aussi réservé de bonnes situations cocasses, des moments gênants, tordus, et même honteux pour certains personnages.
Mais comme je le disais aussi plus haut, son film n’est pas parfait et il y a aussi des choses qui restent agaçantes, des petites baisses de régime, ou même des petites longueurs, mais Delpy rebondit toujours. Mais la plus grosse étant cette image de parisienne hyper branchée, qui travaille dans la mode, donc toujours bien sapée, mais en ayant un côté très décontractée et bien sûr, elle ne fréquente que des soirées privées, des galas de charité, ou des soirées conceptuelles. Et son fils est un artiste évidemment… J’avoue que cette image, un peu pompeuse, commence à peser quand même et c’est bien souvent ce que je reproche à beaucoup de films français. À croire qu’il n’y a que ça sur Paris. Alors bien sûr, ce contexte est fait ici pour créer un fossé entre la bourgeoise parisienne qui se tape le beauf venu de Province, mais ça manque de subtilité, c’est facile et puis de là à tomber dans la caricature de la « branchouille » de Paris, c’est un peu agaçant et c’est dommage, car pour créer ce fossé, je pense que la réalisatrice n’était pas obligée d’aller aussi loin.
Et c’est dommage, car hormis ça, j’ai apprécié son film, j’ai passé un bon moment devant et je me suis bien marré, alors que c’était loin d’être gagné. Ce qui me pousse, un peu plus dans le sentiment que j’ai au sujet de la réalisatrice, je trouve que cette femme est un petit génie et elle a réussi à m’amuser et me faire aimer un film qui a tout, mais vraiment tout de la « beauferie » dans sa bande-annonce
Note : 13,5/20
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=H4w6yc_Yf8Q[/youtube]
Par Cinéted