avril 25, 2024

Aux Frontières des Indes – Rail Warrior

135297.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Titre Original : North West Frontier

De : Jack Lee Thompson

Avec Kenneth More, Lauren Bacall, Herbert Lom, Wilfrid Hyde White

Année: 1959

Pays: Angleterre

Genre: Aventure

Résumé:

Alors que les musulmans se révoltent et exécutent le Maharadjah, le prince héritier est envoyé à Kalapur afin de rester en sécurité. Il est escorté par Scott, un capitaine anglais et des membres de son entourage proche pour traverser le pays en pleine révolution. Le chemin est semé d’embûches et un membre de la troupe est en réalité un traître, représentant une menace pour la vie de l’enfant.

Avis:

L’Inde est un pays fantasmé par beaucoup de cinéastes. Il faut dire qu’avec sa réponse à Hollywood avec Bollywood, le pays s’est construit une facette du cinéma inédite, souvent moquée, mais qui possède de véritables pépites quand on recherche bien. Il est juste dommage que la distribution de tels films soit si désastreuse de part chez nous. Qu’importe, certains réalisateurs s’y aventurent et le font avec talent, comme le prouve le splendide Slumdog Millionnaire de Danny Boyle. Mais en dehors de son aspect contemporain, l’Inde fascine aussi par son histoire et cela depuis des décennies. Colonie anglaise et néerlandaise, le pays s’est petit à petit rebellait contre cette invasion et a pris les armes pour obtenir son indépendance. En 1959, Jack Lee Thompson décida de raconter une histoire dans ce contexte historique violent, pour un film visuellement grandiose, mais qui manque un petit peu de panache.

443886.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Alors que les musulmans gagnent petit à petit du terrain et tuent le maharadjah, son fils, futur héritier est donné aux bons soins du général Scott, qui doit l’escorter jusqu’à Kalapur pour qu’il soit en sécurité. Mais arrivé à la première gare, le dernier train est déjà parti et il faut trouver une solution pour escorter l’enfant et amener les derniers anglais. Une vieille locomotive est alors dégotée mais le chemin va être parsemé d’embûches, entre des embuscades et autres accidents sur les rails.

Aux Frontières des Indes fait partie de ces films grandioses avec des décors à couper le souffle. On pourrait le comparer avec Lawrence d’Arabie par exemple, dont l’ambiance est un peu la même. D’ailleurs, pour un film datant de 1959, la réalisation est exemplaire, malgré quelques effets spéciaux désuets, qui sentent vraiment le fond vert et la scène en studio. Néanmoins, cela donne un petit cachet au film et une véritable envie de faire un film qui ose et qui surprend. Car malgré son âge, le film surprend à plusieurs reprises par sa violence. En effet, le film n’hésite pas à montrer des génocides et des crimes gratuits de la part des musulmans pour reprendre leur pays. Alors on pourrait croire que comme le film est britannique, il est de parti pris, mais d’un autre côté, il y a une profonde réflexion humaniste.

A titre d’exemple, certains musulmans décident de ne pas prendre les armes et expliquent pourquoi. Le récit se veut humaniste parce qu’il pose la question du pourquoi tuer? N’y-a-t-il pas d’autres méthodes? Et surtout, pourquoi les musulmans déciment-ils d’autres musulmans? Ce ne sera pas la seule réflexion sur la mort et la religion. On aura droit à une réflexion sur la vente d’armes et sur l’éthique des vendeurs d’armes, ou encore sur le journalisme sensationnaliste, qui attise la guerre et les conflits. On peut dire que le film est très contemporain dans ses thèmes, puisqu’ils sont toujours d’actualité aujourd’hui. Néanmoins, un doute subsiste sur l’engagement politique du film, puisque seuls les musulmans sont des méchants et que tous les britanniques sont très tolérants et gentils.

Enfin, il manque vraiment une dose de romantisme au film. Si certains passages sont impressionnants et parfois dignes des plus grands films d’aventure, avec notamment une séquence sur un pont cassé assez tendue, le film cherche à faire dans le bon sentiment avec une relation naissante, mais celle-ci ne touchera jamais le spectateur. Et c’est bien dommage car les deux acteurs qui se cherchent sont très bons, avec une Lauren Bacall resplendissante et un Kenneth More hautement charismatique. Malheureusement, leur relation sera en dents de scie, le film ne mettant jamais en danger la belle jeune femme ou proposant une séquence réellement romantique.

empty.gif

Au final, Aux Frontières des Indes est un très joli film, qui a dû couter une blinde pour l’époque, mais malheureusement, il lui manque ce petit quelque chose pour le rendre vraiment indispensable. D’autant plus que le film apporte une réflexion sur la colonisation qui ne sera pas aux gouts de tout le monde, présentant les musulmans comme des sauvages qui veulent reprendre leur terre alors que les britanniques y ont apporté la civilisation. Un film agréable malgré tout, d’une grande beauté esthétique, mais dont le discours laisse le cul entre deux chaises.

Note: 14/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=E_WrGE7Ew-Q[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.