avril 18, 2024

Mesrine l’Ennemi Public N°1

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De : Jean-François Richet

Avec Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Mathieu Amalric, Gérard Lanvin

Année : 2008

Pays : France

Genre : Biopic

Résumé :

Les spectaculaires actions criminelles de Jacques Mesrine que les médias introniseront « Ennemi public n°1 » et que toutes les polices de France traqueront sans répit jusqu’à sa mort.

Avis :

Jean-François Richet a eu l’intelligence, en portant la vie du célèbre Jacques Mesrine, de séparer cette vie en deux films distincts, qui, chacun, se répartit sur dix ans. La vie du célèbre bandit étant une succession de rebondissements tous plus incroyables les uns que les autres, il fallait bien ça. Ce deuxième sera donc la suite des « aventures » de Mesrine, mais dans les années 70.

Après m’avoir fait passer un excellent moment devant « L’instinct de mort« , qui narrait le début dans la criminalité de Jacques Mesrine, Jean-François Richet était de retour moins d’un mois après son premier chapitre avec cet ultime acte, cette dernière décennie qui verra « L’ennemi public n°1 » aller vers son destin. Et ce deuxième sera tout aussi bon que le premier voire un peu plus, car je l’ai trouvé plus sombre et imprévisible que le premier et puis perso, il y a Mathieu Amalric dedans, alors, je perds un peu en objectivité.

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Rentré du Canada, Jacques Mesrine continue son accession dans la criminalité française et internationale. L’homme que les murs des prisons ne semblent pouvoir arrêter ne cesse de faire parler de lui. Pendant presque dix, il ne va cesser de faire des coups et autres casses plus importants les uns que les autres et ce au nez et à la barbe de la police française. Provocateur, il se joue de la loi, se sert de la presse pour véhiculer ses revendications et propager un peu plus la terreur et l’admiration si bien qu’il devient l’ennemi public n°1 sur le territoire. Alors même que dans sa vie affective il commence à trouver une sorte de stabilité avec la belle Sylvia Jeanjacquot, qui le suivra jusqu’à l’ultime et dernier instant.

Vous vouliez un biopic pépère, passez votre chemin, car  » L’Ennemi public n°1 » est tout sauf pépère. Avec ce deuxième et dernier opus sur la vie de Jacques Mesrine, Jean-François Richet nous entraîne dans un très bon film de gangsters qui mélange aussi bien action que film dramatique. Comme pour « L’instinct de mort« , le programme s’annonce chargé et haletant. Évasions toujours aussi incroyables, courses poursuites, braquages, Mesrine passe à la vitesse supérieure et semble incontrôlable. Et c’est avec beaucoup de talent et sans glorification de la part du réalisateur que le film commence une long et douloureuse descente en enfer pour son personnage. Une descente que j’ai trouvée excitante, car le personnage qui s’assombrit au fur et à mesure que l’intrigue avance, mais en le regardant évoluer, il n’en a pas l’impression et je trouve ça terrible. C’est ce qui rend le film très dramatique, je trouve. Dans l’écriture de l’histoire, elle s’inscrit parfaitement dans l’ambiance du premier et suit le même ton. Le réalisateur ajoute tout de même quelques moments plus comiques et un peu plus légers en début de film. La scène du show de Mesrine dans un tribunal est géniale. Puis, ce que j’aime particulièrement dans ce film et que bizarrement, je ne sentais pas dans le premier, c’est le fatalisme de la vie de Mesrine. Un fatalisme apporté par la dernière traque, qui est d’une tension et d’un suspens affreux. Alors qu’on sait ce qui va arriver, le réalisateur la fait durer encore et encore, si bien qu’elle m’a paru interminable et j’ai vraiment apprécié.

Suite logique du premier, « L’Ennemi public n°1« , est tout aussi bien foutu et réalisé. Peut-être même un poil au-dessus, puisque j’ai trouvé avec ce film des scènes complément incroyables devant lesquelles je suis resté scotché. Je pense à l’interview donnée à la presse, captivante dans la psychologie du personnage et tellement triste aussi. Une scène extrême dans une grotte, puis l’évasion accompagnée de Mathieu Amalric, ou encore ce final.

On notera aussi l’incroyable travail sur les maquillages et les différents looks de Vincent Cassel, mais aussi de Ludivine Sagnier et Mathieu Amalric. Un travail superbe, qui change les acteurs d’une scène à l’autre et les rendrait parfaitement méconnaissables à certains moments. Un travail déjà en œuvre dans le premier film et qui aurait franchement mérité une récompense.

Si dans le premier film Vincent Cassel, qui est toujours aussi incroyable dans son jeu et dans ses métamorphoses, prenait une belle partie de la lumière, dans ce deuxième film, je trouve qu’il se partage parfaitement l’affaire avec plusieurs personnages aux sacrés charismes. On commence par Mathieu Amalric qui joue l’ami et complice de Mesrine, François Besse. L’acteur est assez énigmatique dans ce rôle et il en est lui aussi presque flippant. Ensuite, on trouve Olivier Gourmet qui est très très bon dans le rôle du Commissaire Robert Broussard. Il développe un lien particulier avec Mesrine, ainsi qu’un respect pour ce qu’est Mesrine. Il y a Samuel Le Bihan, qui n’a pas été aussi bon depuis un bon bout de temps. Et Ludivine Sagnier, belle, envoûtante, c’est la douceur de cet opus. Son duo, qu’elle fait avec le bandit, est touchant, avec une pointe de romantisme. Le reste du film est comblé par les toutes aussi excellentes interprétations de la part de Gérard Lanvin, Anne Consigny, et Michel Duchaussoy, qui s’offre une dernière scène sublime.

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Cette suite est tout aussi bonne que le premier film. Non, en fait plus j’y pense et plus je me dis qu’elle est meilleure que le premier film. Jean-François Richet a très bien conclu sa période Mesrine et nous a offert un ensemble cohérent, pertinent, parfaitement maîtrisé de bout en bout. Il a offert le rôle de sa vie à Vincent Cassel, qui s’est totalement emparé du personnage. Cette suite m’a passionnée et tenue en haleine jusqu’à son dernier plan, alors même que je savais la fin et ça, c’est un peu la grande classe et la force de ce film. Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas été autant pris par un film de gangsters. Et maintenant que j’ai terminé ces films, je suis très curieux de voir où va partir le réalisateur, quel sera son prochain sujet et si ça va être aussi trépidant que ces deux films.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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