Homeland Saison 1

Sur une idée de : Alex Gansa, Gideon Raff et Howard Gordon

Avec Claire Danes, Damian Lewis, Mandy Patinkin

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame, Thriller

Nombres d’épisodes : 12

Résumé :

Huit ans après la disparition de deux soldats américains lors de l’invasion de Bagdad, l’un d’entre eux réapparaît, seul survivant alors que tout le monde le pensait mort depuis longtemps. Rapatrié aux États-Unis, il est accueilli chaleureusement par sa famille, ses amis et le gouvernement. Seule contre tous, l’agent de la CIA Carrie Mathison, qui a passé plusieurs années en Afghanistan, est persuadée que le héros est en réalité devenu un espion à la solde de l’ennemi, préparant la prochaine attaque terroriste sur le sol américain. Sans réelle preuve et montrée du doigt suite à un incident diplomatique qu’elle a déclenché quelques mois plus tôt, Carrie va devoir se battre pour prouver que ce qu’elle avance est la réalité…

Avis :

Les séries américaines sont, depuis un petit moment déjà, gratinées au niveau du scénario. Il faut dire que le format en épisodes plus ou moins longs et avec des passages plus ou moins denses permet aux scénaristes de travailler sur des personnages plus étoffés ou encore sur des histoires bien plus longues. Il n’est donc pas rare de voir des séries avec une histoire bien plus intéressantes et prenantes que dans le cinéma. Néanmoins, on peut retrouver un défaut majeur, celui d’avoir des séries qui s’essoufflent rapidement, ou qui tirent sur la longueur et ne proposent rien de neuf au bout d’un certain nombre de saisons. Le fait de mettre des rebondissements à tout bout de champ est aussi quelque chose de très dure à tenir, sans que cela paraisse ridicule. Homeland est la nouvelle série évènement, proposant une histoire loin d’être originale, mais très tendue, surtout en temps de crise. Mais la série est-elle vraiment prenante ? Ne sommes-nous pas devant un pétard mouillé ? Infiltrons-nous dans le fonctionnement de la CIA !

Le scénario s’axe autour de plusieurs personnages comme on en a l’habitude avec les séries. D’un côté nous avons les membres de la CIA, dont fait partie Carrie et de l’autre, nous avons le soldat retrouvé, Matthew Brody et sa famille. Lors de son escapade en Afghanistan, la jeune femme a eu une information comme quoi un soldat américain a été retourné. Il faut comprendre par là, qu’il s’est rallié à la cause des terroristes. Bien entendu, les doutes de Carrie vont se porter sur le héros revenu de l’enfer après huit d’ans d’enfermement et elle va l’espionner illégalement. Epaulée par son supérieur Saul, elle va tenter de remonter une piste qui semble s’effilocher au fur et à mesure des épisodes. D’autant plus que la jeune femme possède un secret, elle est bipolaire et doit prendre des cachets sinon elle perd la boule et son job. Mais quand la piste s’avère très sérieuse, la maladie refait surface et l’urgence de la situation met en émoi la CIA. C’est le postulat de base de cette première saison qui est assez riche, mais qui prend le temps de traiter de plusieurs choses. Bien évidemment, en premier lieu, nous aurons une petite critique acide du fonctionnement de la CIA, de ses méthodes pas très catholiques pour interroger les terroristes ou encore de sa hiérarchie, parfois complètement absurde. Mais ce n’est pas tout, nous aurons aussi droit au retour du soldat, complètement déboussolé, violent et qui fait souffrir sans le vouloir toute sa famille. Mais finalement, même si cela reste très bien foutu, ce n’est pas ce qui va retenir notre attention. En effet, l’histoire n’est pas unilatérale, montrant la pauvre statue de la liberté face à de méchants terroristes, on est bien loin de cela, notamment lors d’un bombardement tragique en Afghanistan par les Etats-Unis, tuant 83 enfants dont le fils du leader d’Al Qaïda. Du coup, on se retrouve face à un gros dilemme moral, où l’on voit des gens qui ripostent par religion, mais aussi par représailles d’un tir inutile et démenti par le vice-président. Tout cela donne un sentiment d’urgence très fort.

Bien entendu, toute cette tension ne serait pas aussi forte avec des acteurs médiocres. La surprise se pose là quand on voit que c’est Claire Danes qui récolte le premier rôle, à 180° de Juliette dans le film de Baz Lurhmann. Elle joue ici Carrie, agent de la CIA bipolaire qui devient vraiment méfiante face à Matthew Brody qu’elle pense être un terroriste et avec lequel elle est prête à tout, même à coucher. Elle tient de façon magistrale son rôle et demeure épatante dans les moments de folie, déformant son visage en quelque chose de vraiment hideux. Pour lui donner de la réparti, on aura droit à Damian Lewis, déjà vu dans la série Life, et qui est là aussi à contre-emploi. Il est vraiment excellent dans un rôle au départ glaçant, puis devenant de plus en plus normal au fil des épisodes pour mieux masquer son état. Enfin, comment ne pas aimer le personnage de Saul, incarné par Mandy Patinkin, si charismatique dans tous ses rôles, notamment dans Esprits Criminels lors des deux premières saisons. Il joue ici un homme dévoué à son travail, mais qui souffre de son amour perdu et qui trouve en Carrie un certain réconfort mais aussi pas mal d’ennuis. Bref, la série est portée par un casting de haut vol, qui s’assure des moments de tension incroyables, comme l’en atteste le final, grandiose et tendu comme un string trop petit. Certains passages demeurent étonnants, parfois frustrant, car on se prend vraiment dans l’enquête et dans le jeu pour savoir qui est un terroriste et qu’elle est leur cible.

Au final, la première saison de Homeland est très plaisante à regarder et montre un double visage qui met mal à l’aise et qui donne raison et tort aux deux parties, que ce soit les terroristes ou les américains. Il en résulte une série assez inégale tout de même avec une baisse de régime sur la fin (les deux avant-derniers épisodes), mais maintient le spectateur en émoi durant une bonne partie. Bref, on conseille tout de même !

Note : 15/20

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=pz94p-8zNqs[/youtube]