Titre Original : The Client
De : Joel Schumacher
Avec Susan Sarandon, Tommy Lee Jones, Anthony LaPaglia, Anthony Edwards
Année: 1994
Pays: Etats-Unis
Genre: Thriller
Résumé:
Le jeune Mark Sway est témoin du suicide d’un avocat véreux qui se confesse à lui avant de mourir. Mark est alors autant courtisé par la police que par les mafiosi. Il refuse de parler mais, conscient du danger qu’il court, il se décide cependant à engager une avocate, Reggie Love, qui accepte de le défendre pour un dollar symbolique.
Avis:
Le cas Joel Schumacher est un peu particulier. Le réalisateur qui entre dans sa troisième décennie derrière la caméra est capable de faire dans l’excellent, avec des films terribles qui passeront les époques sans prendre une ride, mais il est aussi capable et c’est souvent le cas, de faire des navets incroyables de nullité, où il n’y a rien à sauver, allant même jusqu’à s’excuser d’avoir fait certains films. Alors, un film de Joel Schumacher se prend avec des pincettes, car c’est tout l’un ou tout l’autre. Dans les hauts de sa carrière, on trouve des films comme « Chute libre » ou « 8mm » qui suivent les incroyables descentes en enfer pour Michael Douglas et Nicolas Cage. J’y inclurais aussi « Tigerland« , « Phone » ou « Le Droit de tuer ? » et puis « Le client« .
Sorti en 1994, « Le client » est un film que j’adore. L’histoire est simple, c’est vrai, le film n’a rien de vraiment extraordinaire et pourtant, c’est un film que j’adore. Découvert adolescent, c’est peut-être pour cela que je l’aime autant, ce film s’inscrit dans mes films préférés des années 90. Je trouve que Joel Schumacher fait simple, sans superflu, mais ça fonctionne à 200 %. C’est un film que j’aime revoir régulièrement et dont je n’arrive pas à me lasser.
Mark Sway est un jeune garçon comme un autre. Un matin, avec son petit frère, il est le témoin d’un suicide. Jérôme Clifford, dit Romy est un avocat véreux qui a décidé de mettre fin à ses jours. Mais avant de mourir, ayant surprit Mark, il va se confesser au garçon et lui révéler l’endroit où son client mafieux a planqué le cadavre d’un sénateur. Une information que le jeune garçon ne devrait pas avoir et il le sait. Roy Foltrigg essaie de retrouver le corps du sénateur pour faire enfermer Barry Muldano, dit Barry le boucher. Persuadé que Mark sait où se trouve le cadavre, il va essayer de faire parler le garçon. Mark décide alors d’engager une avocate pour défendre ses droits, car il le sait, si jamais il parle, la mafia le tuera. Commence alors une procédure juridique pour faire parler le garçon. Alors que de son côté, l’avocat va tout faire pour sauver son client et sa famille.
Thriller efficace, Joel Schumacher signe avec « Le Client » l’un de ses meilleurs films. Adapté du roman de John Grisham, dont Schumacher adaptera un autre roman d’ailleurs avec « Le droit de tuer ?« , le réalisateur livre un petit bijou de suspens. Basé sur une histoire pourtant très simple, voire même quelque peu déjà-vu, le réalisateur nous entraîne dans une belle course poursuite pour la survie d’un enfant. Film qui sent bon les années 90, je trouve ce polar génial dans chacune de ses parties. L’histoire est prenante, poignante même à plusieurs moments quand on découvre le passé de certains personnages ou encore dans la relation qui s’installe entre l’avocate en quête de rédemption et son jeune client, un chieur né, mais terriblement attendrissant. Joel Schumacher sait comment nous emmener dans ce film et c’est avec un certain stress qu’il va faire monter la sauce au fur et à mesure que son film évolue. « Le client » a du rythme, Joel Schumacher installe beaucoup de suspens à plusieurs moments et si comme moi, vous n’avez pas lu le livre de John Grisham, vous devriez être alors pendu au film pour savoir comment le petit mark va bien pouvoir se sortir de telle ou telle situation. Je pense notamment au procès, ou encore à la scène d’ouverture avec cet avocat au bord du gouffre. Une scène que je trouve terriblement angoissante, surtout qu’on la voit aux travers des yeux d’un enfant. Le film fait aussi la part belle aux procédures judiciaires et la façon, un peu véreuse, qu’a le FBI ou les représentants de l’état pour faire craquer et parler ce môme, ne se souciant que de leur enquête, quitte à mettre en danger la vie d’autrui. Autre très belle qualité de ce film, c’est même la meilleure qualité, c’est la relation qui s’établit entre l’avocate et son client. Vraiment touchante, à chaque fois, je me fais prendre par ce côté de l’histoire. Certes, c’est un peu cliché et déjà fait, mais ça reste un bon cliché et le réalisateur sait très bien la mettre en valeur. Puis, il y a cette ambiance typiquement année 90 qui donne un certain cachet au film. Même si l’histoire est sombre, triste, le film reste divertissent et drôle parfois. Cette ambiance particulière, unique de cette époque, costume, décors et musique, donnent tout le charme que j’aime à ce film et je crois bien qu’il ne peut d’être que dans cette époque, autrement, il perdrait de son attrait et de sa saveur.
Enfin, Joel Schumacher s’est offert un casting de premier choix. Et avant de parler des stars de ce film qui sont, bien entendu, très bien, j’aimerais m’arrêter sur le tout jeune et malheureusement regretté Brad Renfro. L’acteur décédé en 2008, une semaine avant Heath Ledger, d’où surement le fait qu’il soit décédé dans l’indifférence générale, était un comédien que j’aimais beaucoup et que j’avais découvert dans ce film. Le jeune comédien tient là son premier rôle, et il est terrible. C’est un petit acteur né, naturel, il crève l’écran et il joue les emmerdeurs à merveille, il sait aussi être touchant dans les regrets et les faiblesses de son personnage. C’est vrai qu’il est soutenu plusieurs fois par une Susan Sarandon brillante, qui saura vous toucher elle aussi. Ou encore un Tommy Lee Jones agaçant et convaincant le rôle de ce connard de Roy Foltrigg, mais pas si con que ça en fin de compte. Mais c’est bien ce petit bonhomme qui tient le film sur ses épaules et en vole la vedette au grand. Dans le rôle de la mère de Mark, on trouve aussi la sympa Mary-Louise Parker (la star de la série « Weeds« ). Et puis les ordures, un peu clichées et mal habillées, sont tenues par Anthony LaPaglia et Kim Coates. Oui, la mode fait mal aux yeux à cette époque et c’est génial.
Bref, « Le client« , malgré son côté cliché et déjà vu est un film que j’adore. C’est un film modeste et pourtant prenant de bout en bout. Avec ce film, Joel Schumacher démontre encore une fois que quand il est inspiré, il peut être un excellent réalisateur et que les histoires les plus simples sont parfois les meilleures.
Note : 18/20
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Par Cinéted
Une réflexion sur « Le Client »