avril 20, 2024

Frank

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De : Lenny Abrahamson

Avec Michael Fassbender, Domhnall Gleeson, Maggie Gyllenhaal, Scoot McNairy

Année : 2015

Pays : Angleterre, Irlande

Genre : Comédie

Résumé :

Jeune musicien rêvant d’être une rock star, Jon croise le chemin d’un groupe de pop avant-gardiste à la recherche d’un nouveau clavier. Il devient vite le protégé de Frank, leur leader, aussi fascinant que mystérieux : ce génie musical vit dissimulé en permanence sous une grande tête en papier mâché. Entre phases de doute et éclats de créativité, rapports fusionnels et crises de confiance, l’enregistrement du premier album du groupe et les concerts les conduiront dans une véritable aventure humaine de l’Irlande jusqu’au Texas !

Avis :

Venu d’Irlande, Lenny Abrahamson est un réalisateur peu connu qui n’en est pas à son coup d’essai, puisque « Frank » est son quatrième film. Sorte d’ovni complètement dingue, Lenny Abrahamson est parti loin dans son trip en réalisant peut-être ce qui sera le film le plus farfelu de sa carrière.

Atypique, créatif, novateur, délirant, ou encore curieux et excitant, « Frank » c’est tout ça à la fois et bien plus encore. Ce film m’a énormément tenté dès l’annonce de Michael Fassbender au casting. Et je l’ai attendu amoureusement ce film, espérant une sortie sur notre territoire. Oui, car vu l’originalité et le petit budget, ce n’était pas gagné d’avance, même si celui-ci était en compétition officielle au festival du film britannique de Dinard. Puis, enfin avec l’arrivée de l’affiche que j’ai trouvé vraiment sympa, et la date de sortie annoncée, avec toutes les sorties de films qui ont l’air bons cette semaine, je me suis jeté sur « Frank » et j’en ressors très loin d’être déçu, car le réalisateur nous a vraiment livré un film étonnant et tripant.

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Jon est un petit génie du clavier. Un jour, il croise la route de Frank et de son groupe pop rock avant-gardiste. Embringué avec eux, il part en plein milieu de nulle part pour enregistrer le premier album du groupe. Le leader du groupe, Frank, est un homme qui est aussi énigmatique que charismatique et totalement dingue. Caché derrière une énorme tête, personne dans le groupe n’a pu voir son visage, mais pourtant, il inspire tant la confiance que les gens sont prêt à le suivre n’importe où. Jon devient rapidement le petit protégé de Frank. En permanence avec lui, inspiré par lui, en rejoignant ce groupe, il n’a pas encore idée de l’impact émotionnel et l’aventure totalement folle qu’il s’apprête à vivre. Ce sera une rencontre poignante, qui va bouleverser sa vie à jamais.

Michael Fassbender, caché pendant tout le film derrière une grosse tête au regard fascinant. Une bande-annonce qui laisse présager folie, road trip et ambiance rock décalé et en plus, cela vient du Royaume-Uni. Franchement, il ne m’en fallait pas plus pour que « Frank » devienne l’une de mes plus grosses attentes de ce début d’année 2015. Et c’est donc avec une curiosité folle que je suis entré en salle et ce petit film vaut vraiment le déplacement.

Avec « Frank« , Lenny Abrahamson livre un film rare et authentique, qui ne vaut pas que pour son concept. S’inspirant des excentricités de Chris Sievey, un musicien qui connut, fin des années 70 et début des années 80, un joli succès, caché derrière une tête qui ressemble presque à s’y méprendre à celle du film, le réalisateur irlandais, va nous inviter dans un film bien plus sérieux et triste qu’il n’y parait. Si « Frank » est une comédie qui se permet même des moments très très drôles, où l’on rigole volontiers de la folie du personnage, ou encore des situations et autres dialogues complètement improbables dans lesquels le pauvre Jon et ses acolytes peuvent être embarqués, « Frank« , sera aussi un drame intime et touchant. Derrière la folie, le film cache en secret le parcours brisé d’un homme qui a peur de perdre sa face et préfère se cacher derrière un masque pour pouvoir vivre sa vie. Derrière la démesure, derrière toute la créativité artistique, derrière ses grands yeux bleus, qui peuvent bizarrement autant faire rire que nous émouvoir, « Frank » saura toucher son spectateur en nous faisant découvrir en même temps que le personnage de Jon, un musicien solitaire, un homme brisé. D’ailleurs, je tiens à dire que le scénario du film est une petite merveille qui mélange ambiance presque onirique, avec une certaine forme d’imprévisibilité qui m’a maintenu en haleine pendant tout le film. Et même quand il ne se passe pas grand-chose, des instants de délires, quand le groupe est reclus dans ce chalet, paumé au milieu de nulle part, qu’il répète ou enregistre cet album, le réalisateur arrive toujours à nous donner quelque chose d’intéressant à suivre et puis son ambiance déconnectée est captivante.

Visuellement, j’ai trouvé le film très beau. Lenny Abrahamson sait filmer ses personnages comme ses paysages. Il y a des séquences superbes, des moments magiques, où il arrive à nous immerger totalement dans son film. C’est vrai que le film est court, à peine un peu plus d’une heure trente, mais en sortant de la salle, j’ai eu l’impression d’avoir vu un film qui n’a même pas duré une heure. En prime, pour nous accompagner pendant cette durée si courte, le film jouit d’une belle bande originale avec les titres inventés, composés et imaginés par le groupe, ce qui accentue encore un peu plus la sensation d’authenticité en regardant ce film.

Enfin, là où j’étais encore plus curieux de découvrir ce film, c’était bien sûr pour Michael Fassbender, planqué derrière la grosse tête et les gros yeux de « Frank » et sincèrement, l’acteur est épatant, incroyable, fabuleux même. Alors qu’il est caché sous cette tête, il arrive à nous communiquer énormément avec sa gestuelle, avec sa voie et ses intonations. C’est vraiment un acteur incroyable qui ne cesse de surprendre, tant par ses choix que par son jeu. Ici, à aucun moment on ne doute du personnage et je pense que ça c’est l’une des plus belles réussites du film. L’autre belle surprise du film, c’est Domhnall Gleeson, qui m’avait déjà surpris dans « Invincible« , le film d’Angelina Jolie, et il continue avec le rôle de Jon, un jeune homme un peu paumé, qui essaie de composer dans son coin et qui va se laisser fasciner par l’énigmatique « Frank« . Son duo, joyeux et triste à la fois, avec Michael Fassbender fonctionne parfaitement. Ensuite à contre-emploi, on trouve Maggie Gyllenhaal dans le rôle d’un glaçon. Son personnage est froid, un peu agaçant, mais l’actrice est excellente dedans. Et au milieu de tous ces acteurs anglais et américains (Scoot McNairy est très bon soit dit en passant), on trouve un petit français, François Civil qui reste assez drôle avec ses répliques en français que pas grand monde dans l’histoire ne comprend.

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Donc pour résumé, une histoire originale, atypique, prenante et touchante en même temps. Une ambiance incroyable, presque comme un rêve éveillé. Un Michael Fassbender au sommet de son art. Un Domhnall Gleeson que je prends plaisir à découvrir. Et une BO qu’il me faut absolument. Je crois que ce film m’a conquis jusqu’à son dernier plan. Alors, si jamais vous avez la chance qu’il soit joué dans une salle près de chez vous (Vingt-six salles dans toute la France, je suis catastrophé….), n’hésitez pas, car c’est un petit bijou d’humour et de tristesse et il ne va pas rester en salle bien longtemps….

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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