mars 28, 2024

La Dernière Maison sur la Plage

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Titre Original : La Settima Donna

De : Franco Prosperi

Avec Florida Bolkan, Ray Lovelock, Flavio Andreini

Année: 1978

Pays: Italie

Genre: Horreur

Résumé:

Après le braquage d’une banque, trois malfrats tombent en panne de voiture. Contraints de se réfugier dans une villa en bord de mer, ils vont se trouver face à un groupe de jeunes filles répétant là une pièce de théâtre. En planque le temps de trouver une solution, les trois brutes vont faire subir les pires atrocités à leurs otages. Lesquels, le moment venu, sauront se venger à la hauteur de leur violence.

Avis :

Initié en 1972 par Wes Craven, le Rape and Revenge (le viol et la revanche en français) est un sous-genre horrifique qui a connu une grande heure de gloire durant les années 70. Suivant un pitch simple, une femme se fait violer par un groupe d’hommes et elle se venge ou quelqu’un de sa famille se venge en utilisant la loi du talion, ce genre de film déclinera assez rapidement et se perdra un petit peu dans les films plus underground. Néanmoins, durant ces années, le succès du film la Dernière Maison sur la Gauche a fait des émules et certains films iront jusqu’à reprendre le titre pour attirer le chaland. Parmi les titres les plus notables, on pourra compter sur I Spit on Your Grave, qui, comme La Dernière Maison sur la Gauche, connaîtra un remake de bonne facture. A l’époque, l’Italie est une terre fertile dans le domaine du cinéma et outre des thrillers ultra violents, elle fournit aussi des films d’horreur intéressants et La Dernière Maison sur la Plage sera un ersatz du film de Craven, mais un ersatz de très bonne qualité.

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Alors que trois malfrats organisent un braquage qui se passe mal, leur voiture tombe en panne alors qu’ils sont poursuivis. Ne pouvant continuer bien longtemps, le trio s’arrête dans une maison isolée où vivent cinq jeunes filles avec leur professeur pour répéter un spectacle de fin d’année. Les séquestrant le temps de réparer la voiture, le calvaire pour ces jeunes filles ne fait que commencer, surtout que les trois malfaiteurs sont aussi de parfaits pervers.

Comme dans tout bon Rape and Revenge qui se respecte, le pitch est d’une simplicité incroyable. La mise en situation est directe, le réalisateur ne s’embête pas à présenter des personnages trop malades ou trop fades afin de rapidement rentrer dans le vif du sujet. Et le film va rapidement devenir ultra violent avec des passages très gênants mais aussi très intéressants pour l’époque. Bien loin de l’univers aseptisé des films gothiques que proposait l’Espagne à la même époque, La Dernière Maison sur La Plage est âpre, violent et sans concession. Voulant frapper un grand coup dans la fourmilière, Franco Prosperi aligne les séquences gores avec les séquences purement malsaines. Alors que certains films sont longs à démarrer, voulant tromper le spectateur avec les intentions des personnages, tout sera très clair ici. On est face à des malades qui n’hésitent pas à tuer et torturer pour leur propre plaisir. Certains meurtres sont redoutables et parfois même abominables, à l’image de ce viol au bâton, au ralenti avec un acteur qui démontre tout son talent pour montrer l’ignominie. Rarement un film de cette époque ne sera allé aussi loin dans l’horreur visuelle.

Et on voit le parti pris de Prosperi à vouloir choquer le spectateur tout en y incluant des fulgurances parfois bizarres, voire misogynes. Ainsi, il y aura un viol filmé en gros plan et au ralenti alors que l’un des deux malfrats est maquillé en femme. La scène est très dérangeante mais elle est aussi belle à voir et c’est sur cette double sensation que joue le réalisateur afin d’installer un malaise chez le spectateur, et cela marche. Néanmoins, on regrettera certaines séquences qui semblent plus ratées. Par exemple, la première scène de présentation des filles, où elles se dénudent au bord de la piscine, n’est pas nécessaire et n’est là que pour apporter une pointe d’érotisme et de provocation, comme si le réalisateur voulait montrer que ces filles sont des filles faciles et que finalement, ce qui va leurs arriver, c’est bien fait. Ensuite, la dernière scène, lors de la vengeance tant attendue, est très longue et tourne presque au ridicule, ce qui est dommage. Mais tous ces petits points faibles sont assez peu nombreux et ne jouent pas sur la qualité globale du film, qui reste un film fort recommandable. On pourra aussi apprécier le jeu de Ray Lovelock, jouant le beau gosse de l’histoire et personnage le plus complexe et qui entretient le mystère jusqu’à la fin du film.

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Au final, La Dernière Maison sur la Plage est un rape and revenge fort sympathique et qui n’hésite pas à envoyer du pâté, même pour notre époque. Violent, sanglant, dérangeant, le film ne fait pas dans la dentelle et propose quelques séquences à la limite du soutenable. Reste qu’au point de vue de l’histoire, tout cela reste assez connu et sans surprise, et Prosperi prend des risques de mise en scène mais scénaristique et c’est un poil dommage. Un bon film tout de même.

Note : 14/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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