mars 28, 2024

Amel Bent – Instinct

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Avis :

Les télés crochets n’apportent pas que du mauvais. Il est vrai que quand on écoute Julien Doré, Black Rain ou encore Soan, on peut voir que parfois, les émissions de chant mettent en avant des personnes qui possèdent des qualités vocales et artistiques. Malheureusement, les trois quart des trucs qui sortent de ce genre d’émission sont relativement mauvais, formatés pour plaire à un large public pas forcément mélomane. Amel Bent n’échappe pas à cette règle, sortant troisième de Nouvelle Star en 2004. Elle enchaîne avec un album qui cartonne et notamment un titre, Ma Philosophie, coécrit avec la rappeuse Diam’s. Que de jolis noms pour un R n’B aseptisé, mercantile et qui ne fait pas de mal à une mouche. Néanmoins, contrairement à bons nombres d’artistes éphémères, la jeune chanteuse continue son bonhomme de chemin et assure quelques ventes dans ce domaine radiophonique. Après dix ans de carrière, Amel Bent sort son cinquième album, Instinct et tente un retour aux sources, tout en s’axant autour de sa personne et de son expérience. Alors très clairement, ce skeud vise une certaine tranche d’âge et un certain public, mais difficile de le sortir de la masse populaire des chanteuses de R n’B moderne comme Indila, même si Instinct est bien mieux que la purge Mini World.

Cet album se divise en plusieurs phases, ou plutôt en plusieurs styles qui sont mélangés aléatoirement. La premier titre s’insère volontairement dans un genre de r n’b électro avec une longue intro et le titre du single en anglais qui se répète. Cela n’annonce rien de bon et ce sera vraiment le cas, puisque Gemini n’aura aucune variation dans le style et surtout, les paroles tiennent sur un timbre-poste. La suite sera du même acabit avec Instinct, qui aura le mérite d’essayer d’inclure des sonorités un peu africaines. Malheureusement, le sentiment de revenir à un style propre aux années 80 est assez dérangeant, surtout que tout cela n’apporte rien de neuf. La Lionne Saigne essaye aussi de partir vers quelque chose d’électro tout en gardant un refrain typiquement R n’B, mais cela ne marche pas forcément à cause de paroles et de thèmes propre à la chanteuse et qui ne nous touchent pas. Par contre, il y a un morceau qui est assez rafraichissant car il sonne comme un hommage aux années disco et le rythme est assez sympathique ; le fait d’être en duo avec un chanteur anglais y joue aussi pour beaucoup et fait de Quand je Danse un titre écoutable.

Dans un autre style, Amel Bent s’essaye à des titres plus légers et surtout plus positifs. Le premier de l’album dans ce style est Regarde-Nous, un titre qui prône l’amour et qui possède une instrumentalisation légère, presque anecdotique, mais cela fait un titre plutôt agréable au regard du reste du skeud. On retrouvera cela aussi dans Ma Chance, titre qui ne profite pas forcément de sons électros trop lourds. Le plus gros problème, c’est que les paroles sont relativement lénifiantes. L’album, dans son ensemble n’aborde aucun thème commun, il ne parle pas de problèmes sociétaux ou encore d’histoires prenantes. Ce skeud est uniquement axé sur la chanteuse, sur sa vie, sur ses amours, et au bout d’un moment, c’est relativement chiant et sans grand intérêt. C’est d’ailleurs le plus gros défaut de l’album.

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Par contre, là où la demoiselle excelle, c’est certainement dans les ballades accompagnées par un piano. Elles sont assez nombreuses dans l’album et montre tout de même que la chanteuse a une voix et qu’elle ne pousse pas seulement des bêlements de chèvres neurasthéniques ou encore des trémolos stressants. On peut noter le très joli moment En Silence, ou encore Les Temps qui Courent. Mais encore une fois, ces morceaux ont le défaut d’avoir des paroles insupportables très égocentriques et sans aucune dénonciation. Et c’est que se pose l’éternelle question du pourquoi de la musique. Doit-on obligatoirement avoir des textes transgressifs, peut-on faire de la bonne musique avec des paroles de merde ? Tout dépend de ce que l’on attend d’un titre. Malheureusement, si on aime la technique et les paroles engagées, alors forcément, Amel Bent, c’est la lie de la chanson. Mais parfois, il faut arrêter de faire son troll et reconnaître que certains morceaux, avec des paroles débiles ou un rythme intéressant restent marrants et parfois entrainant. Pour ce skeud, certains morceaux restent sympathiques (même s’il n’y a pas de quoi sauter au plafond), et d’autres sont vraiment mauvais.

Au final, Instinct, le cinquième album d’Amel Bent n’est clairement pas un bon album de musique. Si l’on a quatorze ans, que l’on est fleur bleue et que nos parents ne nous ont pas habitués à un genre bien précis, alors oui, ce skeud est fait pour vous. Si vous recherchez de la technique ou quelque chose de frais et d’innovant, passez votre chemin, vous allez grave vous faire chier.

  1. Gemini
  2. Instinct
  3. Regarde-Nous
  4. En Silence
  5. Tout
  6. La Lionne Saigne
  7. Ma Chance
  8. Quand je Danse
  9. Les Temps qui Courent
  10. Sans Toi (Acoustique)
  11. J’Irai te Chercher
  12. Quand la Musique est Bonne

Note : 06/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=J6GKzbWdx4g[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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