avril 26, 2024

Creek

Titre Original : The Unfortunate

De : Lola Wallace

Avec Cassie Jaye, Aaron Leddick, Jill Slattery, Brett Hundley

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

En route vers une convention sur l’Horreur, un groupe d’amis est attiré par des étrangers qui leur promettent de trouver de l’or. Ils décident alors de s’enfoncer dans les bois, mais découvrent rapidement que l’or est maudit. Les fantômes gardiens de la crique où se trouve l’or ne pensent plus qu’à une seule chose : protéger leur trésor et se venger des mortels qui osent s’en approcher !

Avis:

On dit souvent que le marché du DVD, en France, est catastrophique. Et encore, on ne parle même pas du bluray qui est en chute libre. La faute, bien évidemment, au téléchargement et aux plateformes de streaming, mais aussi à des prix trop élevés. Cependant, quand on est un fan hardcore du support physique ET du film d’horreur, on peut trouver des films pour peu d’argent. Et en règle générale, ces films sont de bons gros navets pour lesquels on se pose encore la question de l’existence en format physique. Si certains éditeurs font le choix de prendre des titres anciens pour les remettre au goût du jour, d’autres s’obstinent à sortir des daubes infâmes et parfois amatrices. La preuve en est avec Creek (The Unfortunate) en version originale) de Lola Wallace, film d’horreur complètement fauché, mal réalisé et qui démontre son amateurisme jusqu’à flouter certaines choses sur l’écran. Bref, retour sur une belle daubasse.

Rends l’argent !

Le pitch de base est ridicule. Cinq jeunes se rendent à une convention sur l’horreur et s’arrête en chemin pour une attraction qu’ils découvrent, trouver de l’or dans une rivière supposée maudite. Alors que les suspicions autour de la légende locale comme quoi un trésor serait caché et rendrait fou ceux qui s’empresse de s’en emparer, les cinq jeunes vont petit à petit perdre pied. S’il est difficile de critiquer le film sur sa mise en scène ou sur les effets visuels à cause d’un budget certainement famélique, on peut être intransigeant sur le scénario, et pour le coup, c’est la catastrophe. Lola Wallace s’appuie sur une pseudo légende locale avec des fantômes morts par avarice pour tisser une petite intrigue qui ne tient à aucun moment la route. Nos jeunes, crédules, pour ne pas dire débiles, vont faire les frais de fantômes farceurs et au gré des discussions autour des films d’horreur, chacun va se faire posséder pour finalement se faire la misère.

Jouant sur deux tableaux narratifs, à savoir le présent avec les jeunots et le passé avec les chercheurs d’or minés par l’avarice, le film ne trouve jamais le bon rythme. Ne durant qu’une heure et quart, le métrage semble en durer trois et rien ne se passe vraiment. On va avoir droit à quelques amourettes qui ne servent à rien. La réalisatrice nous sert quelques flashbacks qui se passent au même endroit, à savoir sur le seuil d’une cabane. Et les apparitions fantomatiques sont ridicules. Les coupes sont visibles, les apparitions ne sont que des acteurs planqués derrière un mur qui apparaissent de façon grossière. Il y a un réel manque d’implication dans le projet, et notamment dans l’écriture pour que le film ne fonctionne qu’un tout petit peu. Et que dire de l’écriture des personnages…

De qui se moque-t-on ?

On le sait pertinemment avec ce genre de métrage, les personnages sont souvent des clichés sur pattes. Creek ne fait pas exception à la règle. Parmi les cinq jeunes, on retrouve des stéréotypes assez pénibles. On a droit au geek de base qui n’ose pas avouer ses sentiments, au bad guy bien lourd, au petit mec discret et peureux, à la chaudasse et la gothique. Bref, des personnages dont on va se foutre éperdument et qui, de ce fait, ne rendent pas service au film. Déjà que les effets horrifiques sont aux abonnés absents, on devra se contenter de peu de choses pour vraiment ressentir quoi que ce soit. Pire, on attendra patiemment leur mort, qui n’arrivera que très tardivement, et dans un déluge de shaky cam imbuvable où un plan d’une tête en plastique revient sans arrêt. Et c’est bien là que l’on sent la réelle esbroufe de ce film.

Ce qui ne justifie en rien son existence en DVD, c’est la qualité immonde de la réalisation, mais aussi et surtout de certains effets complètement désuets. Même sur Youtube, on retrouve des courts-métrages qui ont plus d’ambition que ce film. A titre d’exemple, les quelques cadavres qui parsèment le métrage sont des mannequins en mousse que l’on a peint. Cela se voit lorsque les types portent un cadavre qui semble léger comme une plume. Ou encore lorsque l’on a un gros plan sur la main d’un cadavre et qu’elle est en mousse. C’était trop dur de filmer une vraie main avec un peu de sirop de framboise ? Tout le problème de Creek se retrouve là. On a un film de feignasse, un film amateur fait par une bande de potes, et rien ne justifie sa présence en format physique. Un tel objet doit être sur une clé USB et libre de droit à tout un chacun, mais certainement en format DVD avec un prix de vente !

Et puis, bien sûr, les acteurs sont complètement aux fraises. Non seulement ça surjoue à fond, mais les relations sont ubuesques. Le geek veut annoncer à la chaudasse qu’il l’aime, mais cette dernière est attirée par le bad guy alors que la gothique aime le geek. Bref, ça tente en vain de tisser des liens qui sont aussi épurés que la couleur de l’eau. Rajoutons à cela que certains éléments sont floutés, certainement à cause de droits d’exploitation non acquis. Cela concerne le dos de la veste d’un des personnages. A chaque fois qu’il est de dos, on a droit à un gros rectangle noir pour masquer le groupe de musique ou la marque. Amateur jusqu’au bout du bout.

Au final, Creek est une purge infâme et indigne. On savait que l’on posait les yeux sur un objet qui ne visait pas bien haut, mais de là à voir un film amateur non fini, il y avait un fossé. Perclus de défauts, sans rythme, sans acteurs, sans sens de la mise en scène, Creek est un très mauvais film dont rien ne justifie sa présence en DVD. On tire plus vers le film de potes, vers la vidéo Youtube faite pour le délire, mais en aucun cas vers un vrai film d’horreur qui essaye des choses et tente d’instaurer une réelle ambiance. Bref, certainement l’une des pires choses que l’on peut trouver dans le cinéma d’horreur.

Note : 01/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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