mars 19, 2024

The Crazies

De : Breck Eisner

Avec Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Danielle Panabaker, Joe Anderson

Année : 2010

Pays : Etats-Unis, Emirats Arabes

Genre : Horreur

Résumé :

Et si la folie était contagieuse ?
Imaginez un virus capable de transformer n’importe qui en fou dangereux. Imaginez maintenant ce virus se répandant sur une petite ville tranquille du Middle-West. Alors que les habitants voient leurs proches se changer en assassins, un shérif tente de protéger les quelques personnes encore non infectées en attendant les renforts. Mais lorsque l’armée intervient enfin, c’est pour mettre la ville en quarantaine quitte à exécuter toute personne tentant de fuir. Abandonnés à leur sort, ce petit groupe de survivants va tenter de s’en sortir…

Avis :

Comme on le dit souvent, faire un remake doit avoir un sens, un but autre que lucratif, dans l’espoir d’avoir quelque chose de qualité. Malheureusement, les grands pontes d’Hollywood se fichent pas mal de la qualité des films et préfèrent largement se faire des sous sur des bouses qui jouent sur la fibre nostalgique. On a tous en tête des remakes complètement ratés, même hors films d’horreur et qui ont pourtant cartonné au box-office. Avec la franche réussite de Zack Snyder sur L’Armée des Morts, certains producteurs ont cru bon de continuer à piller les films de zombies de George A. Romero pour les remettre au goût du jour. Car oui, The Crazies n’est rien d’autre qu’un remake du film Le Jour des Fous Vivants, où des humains atteints d’un virus lâché par l’armée deviennent complètement zinzins et s’amusent à trucider n’importe qui. La question est donc de savoir si The Crazies est un bon remake, apportant quelque chose de nouveau ou donnant envie de se plonger dans l’original.

La première chose qui frappe quand on regarde ce film, c’est qu’il ne perd pas de temps à mettre une ambiance étrange et presque apocalyptique. Breck Eisner ne lambine pas avec des présentations trop lourdes et il montre le shérif en action dès le début, face à un homme armé récalcitrant. On pourrait croire que le film démarre sur les chapeaux de roue, mais il manque un petit quelque chose pour que cela fonctionne vraiment. Il manque une vraie caractérisation des personnages. C’est exactement la même chose avec le personnage joué par Radha Mitchell, femme du shérif et médecin, mais qui ne bénéficie pas forcément d’une présentation intéressante. On va donc suivre ce couple sans vraiment d’empathie et c’est un peu dommage. Et il est inutile de parler des personnages secondaires, complètement inexistants, qui sont les aides des deux personnages principaux et qui manquent vraiment d’envergure. C’est assez problématique dans un film comme celui-ci, car si on ne ressent pas un peu d’empathie pour les personnages, il est difficile de rentrer dans le film et de vivre le calvaire en même temps qu’eux.

Et c’est un peu le souci du film, qui demeure assez sympathique à regarder, de par son rythme, mais qui pêche par sa mise en scène assez lisse et qui ne dégage aucun caractère. On aura bien quelques séquences assez intéressantes, comme cette femme qui fait face à une moissonneuse-batteuse en marche ou encore lorsque l’on voit les infectés en arrière-plan, mais cela reste assez téléphoné et bien trop rare dans le métrage. On est bien loin de la liberté de ton des années 70/80 et on a l’impression que Breck Eisner s’est bridé tout seul, notamment dans les séquences de meurtre où la folie n’est pas tellement présente. D’ailleurs, il y aura très peu de gore, ce qui est presque un comble pour un film de tuerie de masse avec des givrés qui ne pensent qu’à dépecer son prochain. Il y aura bien une séquence un peu sale, dans l’hôpital avec un type qui plante une fourche dans les gens attachés aux lits, mais ça reste très soft, peut-être même un peu trop.

Et puis c’est sans compter sur l’écriture du scénario qui demeure assez classique et sans grande surprise. En effet, on va suivre quatre personnages qui vont essayer de s’en sortir, esquivant l’armée et les fous furieux. Le problème, c’est que l’on sait d’avance qui va survivre et qui va mourir, la faute à une caractérisation des personnages qui est assez binaire. Alors effectivement, le film peut grandement jouer sur le quand et le comment de la mort de ces personnages, mais là aussi, on reste dans quelque chose d’assez simpliste. Mais le pire dans tout ça, c’est le message très moyen du réalisateur, qui met de gros sabots pour parler de l’armée et de ses méthodes pour étouffer une affaire qui tourne mal. Si Romero avait su mettre un constat social dans ses films et des critiques acerbes sur le monde politique ou militaire, dans les remakes, c’est une autre histoire. Non pas que le contexte social ne soit pas présent. Dans le cas présent, on présente un milieu rural délaissé par les grandes villes et qui ne manquera à personne en cas d’explosion nucléaire. Néanmoins, on rabâche sans cesse que les grands méchants, ce sont les militaires, qui sont à l’origine de la propagation du virus et donc de la folie des hommes. C’est très basique et en plus de cela, le message est vraiment appuyé, de telle sorte que ça en devient indigeste.

Au final, The Crazies n’est pas un remake qui surpassera son aîné, ni même un remake marquant. Pour autant, le film bénéficie d’un rythme enlevé, qui n’ennuie jamais et qui essaye tant bien que mal de trouver des idées pour susciter de l’angoisse. Bien entendu, il faudra se coltiner les exigences des producteurs avec des moments glauques qui ne le sont pas assez pour éviter de grosses interdictions, le gore sera quasiment absent et surtout, surtout, les personnages ne seront pas attachants, empêchant alors toute projection de la part du spectateur, qui ne fait que regarder un film apocalyptique avec des infectés dedans. Et puis la critique de l’armée bien appuyée devient vite lourdingue, ce qui est dommage. Bref, un film qui n’est pas mauvais, mais qui ne restera pas dans les annales non plus…

Note : 12/20

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Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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