Titre Original : Sleeping Beauty
De : Casper Van Dien
Avec Finn Jones, Grace Van Dien, Olivia D’Abo, Catherine Oxenberg
Année : 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Résumé :
Suite à un sort jeté par une fée Maléfique, la princesse Aurore tombe dans un sommeil profond le jour de ses 16 ans. Seul le baiser d’un prince pourra l’éveiller mais la sorcière Tambria qui a pris possession du château de l’héritière ne compte pas laisser quiconque aider sa victime.
Avis :
Parmi toutes les boîtes de production à la ramasse et amassant des thunes sur le dos de mockbusters maquillés en blockbusters, The Asylum s’impose comme l’incontournable. Officiant depuis de nombreuses années dans la reprise lowcost de gros films à succès pour le marché du DTV et arnaquer les pauvres hères complètement perdues, The Asylum a trouvé un créneau dont lui seul à le secret.Le problème, c’est que si au départ c’est assez drôle et sujet à diverses moqueries, on ressent à la longue un profond cynisme et un vrai doigt d’honneur lancé à la face des amateurs de nanars. Car oui, The Asylum ne fait pas dans le nanar, ce film qui se prend au sérieux alors qu’il est mauvais, mais plutôt dans le navet, ce film qui ne se prend pas au sérieux et qui fait de la merde volontairement dans l’espoir de faire rire quelques mongoliens. Et après, les robots de Transmorfers ou les tentacules d’Atlantic Rim, la firme s’attaque aussi aux contes de fées, et ici à la Belle au Bois Dormant. Doit-on être inquiet ? Un tout petit peu.
Il faut dire que quand c’est estampillé The Asylum, il faut déjà se méfier. Mais si on voit que le projet est confié à Casper Van Dien pour une première réalisation dans laquelle il place sa fille, on peut craindre le pire. Pourtant, la carrière de Casper Van Dien avait plutôt bien commencé, avec le Starship Troopers de Paul Verhoeven, mais par la suite, ce fut la dégringolade. Jusqu’à aboutir chez The Asylum pour faire un film débile sur un conte connu, en essayant d’y inclure une vilaine fée, des zombies et un dragon en pixels. Doit-on vraiment s’infliger ça ?
Le scénario est une ineptie à lui tout seul. Si on retrouve le coup de la malédiction d’Aurore qui se pique avec un métier à tisser et qui s’endort jusqu’à ce qu’un prince lui roule une pelle, le film va tenter d’aller plus loin, endormant tout le pays, sauf la méchante fée, qui du coup s’emmerde terriblement. De l’autre côté de la montagne, dans un autre royaume, un bouc émissaire trouve une carte avec la légende d’Aurore et son prince, qui aime le fouetter, décide de partir conquérir ce nouveau royaume. Avec une poignée d’hommes et son bouc émissaire,le prince part en territoire inconnu. Mais les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévu, et les hommes vont se faire décimer les uns après les autres. On a bien du mal à situer l’intérêt d’un tel film. S’il reprend dans les grandes lignes l’histoire du conte, Casper Van Dien va essayer d’y mettre de l’horreur et de placer ses personnages face à de grandes mésaventures. Le problème, c’est qu’aucun personnage n’est attachant et que les séquences où ils risquent leur vie sont assez pitoyables.
On remarquera qu’il n’y a pas vraiment de présentation au sein de la clique qui part trouver Aurore. On a un prince pas très sympa et un peu con sur les bords,un bouc émissaire qui cache bien son jeu, un gros guerrier bourrin, une sorte de prêtre tout gringalet, deux frères débiles et un autre personnage qui n’a aucune fonction à part celle de mourir en premier. Le constat est assez alarmant et montre bien à quel point l’écriture n’est pas une étape importante dans ce genre d’entreprise qui n’a pas du coûter bien chère. Au rayon des acteurs, c’est un peu la même chose, même si on retrouve Finn Jones, le Iron Fist de chez Marvel et Netflix, qui en fait ici des tonnes, tire toujours la gueule et le balance au bout d’une corde en discutant avec un enfant qui a mystérieusement échappé à la malédiction. C’est ridicule, et heureusement pour l’acteur qu’il ait trouvé du travail ailleurs. Mais le plus insupportable dans ce genre de métrage, c’est que l’évolution des protagonistes est complètement aux fraises. Le prince méchant devient soudain gentil et se sacrifie pour son bouc émissaire, alors que ce dernier en a pris plein la gueule durant tout le métrage. Les changements de position sont ubuesques et n’ont finalement aucun intérêt. Tout comme la méchante fée, complètement ridicule.
La mise en scène est aussi une énorme catastrophe. Casper Van Dien ne sait absolument pas manier une caméra et cela se voit. Les scènes d’action illisibles, la shaky cam est de sortie lorsqu’il faut filmer des zombies afin de ne pas montrer les visages salement maquillés des cascadeurs et certaines séquences n’ont même pas de cachet ou une recherche quelconque de lumière. Il me semble même qu’à un moment, sur un plan large, on voit une route goudronnée en arrière-plan, c’est pour dire le côté je m’enfoutiste de l’entreprise. Tout ne peut pas être imputé au budget et il y a aussi un énorme manque d’implication dans le projet. Et cela se ressent jusque dans les effets spéciaux qui sont d’une ringardise incroyable. Le premier monstre que l’on voit est une sorte de dragon des mers, mais dans un lac. Ou plutôt un étang. Il va attaquer la barque des voyageurs et faire une victime.Un combat à l’épée s’en suit, et c’est d’un ridicule incroyable. C’est tellement mal foutu que cela en est indigne de la première Playstation. C’est pixélisé à mort, ça ne ressemble à rien et surtout, c’est complètement à côté de la plaque. Alors oui, ça veut reproduire Maléfique qui se transforme en dragon, mais là, ça n’a aucun sens. Alors on pourrait tout de même croire que cette version est plus gore, mais hormis un plan sanglant sur la fin (et complètement raté, bien évidemment), il n’y a rien à se mettre sous la dent, si ce n’est des mecs en costume qui courent en grognant pour faire croire à des zombies. Et un templier, mais ça, c’est certainement un costume qui trainait dans un coin.
Au final, La Belle au Bois Dormant – La Malédiction est une nouvelle preuve que The Asylum fait de la merde de façon cynique et sans aucun intérêt cinématographique. Si on aurait pu croire à une version sulfureuse avec le Van Dien derrière la caméra, il n’en est rien et cela lui sert juste de népotisme pour placer sa fille. Mais pour le coup, je ne suis pas sûr que cela soit bénéfique à la carrière de sa petite, surtout si c’est pour la faire jouer dans des daubasses pareilles…
Note : 02/20
Par AqME
J ajouterais qu’il n’y a pas que sa fille, sa femme est également au casting 🙂
Je ne savais pas qu’Asylum revisitait aussi les contes de fées.