De : Volker Schlöndorff
Avec André Dussolier, Niels Arestrup, Burghart Klaubner, Robert Stadlober
Année : 2013
Pays : France, Allemagne
Genre : Historique, Drame
Résumé :
La nuit du 24 au 25 août 1944. Le sort de Paris est entre les mains du Général Von Choltitz, Gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre d’Hitler, à faire sauter la capitale. Issu d’une longue lignée de militaires prussiens, le général n’a jamais eu d’hésitation quand il fallait obéir aux ordres. C’est tout cela qui préoccupe le consul suédois Nordling lorsqu’il gravit l’escalier secret qui le conduit à la suite du Général à l’hôtel Meurice. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel … – sont minés et prêts à exploser. Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l’ordre de destruction.
Avis :
« Diplomatie » est un très bon film historique qui voit s’affronter deux grands acteurs dans un huis-clos plein de tensions.
« Diplomatie » est un film qui s’arrête sur une nuit pendant la seconde guerre mondiale. Un moment crucial où le sort de notre histoire, son passé comme son avenir, s’est joué sur trois fois rien. C’est un film que j’ai trouvé passionnant, intelligent et très instructif. Une fois sorti de la salle j’avais ce sentiment d’avoir passé un bon moment divertissant et en même temps d’avoir appris une partie de notre histoire que je ne connaissais pas.
Paris en 1944, le sort de la capitale française est entre les mains du Général Von Choltitz. Dans la nuit du 24 au 25 août, alors que les alliés américains sont aux portes de Paris et les allemands savent qu’ils ont perdu Paris.
Mais Hitler n’est pas prêt à laisser la capitale comme ça. Il a même mis en place un plan particulièrement machiavélique. Si jamais Paris est reprise, elle ne sera plus jamais la même. Sur ses ordres, les soldats ont piégé toute la capitale. Tous les ponts et les monuments de la ville seront détruits au matin et Paris sera ravagée. Les morts se compteront en millions.
Dans la nuit, le consul de Paris, qui est au courant de ce plan, va alors essayer de convaincre le Général Von Choltitz de ne pas prendre cette décision.
Alors que les heures passent, que l’aube commence à se faire entrevoir, que les alliés entrent dans Paris, les deux hommes vont se livrer à l’un des discussions les plus importantes de cette guerre.
« Diplomatie » fait partie de ces grands films que la planète cinéma nous réserve pour 2014. Le réalisateur allemand Volker Schlöndorff a décidé, pour son nouveau film, deux après « La mer à l’aube« , de s’attaquer à la seconde guerre mondiale et plus précisément à ce moment où Paris a bien failli disparaître de la carte.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce film, c’est l’axe qu’a choisi le réalisateur pour nous raconter cette histoire. Alors qu’il aurait pu faire un film de guerre classique avec tout ce qui s’ensuit, lui a décidé de faire une huis-clos et d’orienter son film sur la discussion entre deux hommes et des arguments de l’un pour convaincre l’autre. Avec ce procédé, j’ai trouvé le film passionnant du début à la fin. Alors qu’on connait la fin d’avance et qu’on sait que Paris n’a pas été détruite, le film jouit pourtant d’une redoutable tension. J’ai adoré la confrontation entre ces deux hommes qui savent l’un comme l’autre que cet ordre est purement gratuit et ne fera pas gagner la guerre. Le film possède un certain mystère qui est plus que bienvenu, car on se demande bien comment, avec les idées et surtout la condition aveugle aux ordres de sa hiérarchie, cet homme va bien pouvoir renoncer à suivre l’ordre du tyran.
Le scénario est donc très bon et surtout parfaitement écrit. Les conversations entre ces deux hommes sont terribles. Elles sont parfaites, elles sont tellement bien écrites et surtout jouées par ces deux grands acteurs qui se font face, avec beaucoup de respect et de présence. J’ai adoré suivre cette discussion, où chaque petite phrase peut avoir son importance, où chaque petit détail ou questionnement pour tout remettre en question et pencher la balance de tel ou tel côté.
Le film est comme je l’ai dit superbement tenu par deux des plus grands acteurs de leur génération, j’ai nommé André Dussolier et Niels Arestrup.
André Dussolier est décidément un boulimique de travail. Ses films s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Après « La belle et la bête » de Gans et avant « Aimer, boire et chanter » qui sort aussi au mois de mars, le voici dans le rôle de Raoul Nording, consul de Paris et il est comme toujours parfait. L’acteur a beaucoup de classe dans ce film, il est très captivant, quand il parle, on est exactement au même niveau que Niels Arestrup, on se tait et on l’écoute. Face lui, Niels Arestrup trouve très bien sa place et va se révéler être aussi imposant que son confère. Il est très convaincant dans le rôle de cet officier allemand face à ce dilemme incroyable, dur et fort.
Les deux acteurs sont si bons qu’il en éclipse le moindre petit rôle à leur côté et l’on ne se souvient plus que d’eux, c’en est même magique.
C’est vraiment une très bonne surprise donc.
Cette adaptation de la pièce de théâtre du même nom est donc une belle et grande réussite.
C’est un film passionnant et intelligent, un film qui jouit d’une tension pas possible, un film qui nous apprend aussi beaucoup sur l’histoire de notre pays.
C’est un film que j’ai adoré et j’aimerais en voir bien plus souvent de cette trempe.
Note : 17/20
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Par Cinéted