D’Après une Idée de : Ryan Murphy et Brad Falchuk
Avec Evan Peters, Jessica Lange, Zachary Quinto, Chloé Sevigny
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Nombre d’Episodes : 13
Résumé :
En 1964, Sœur Jude dirige d’une main de fer la clinique psychiatrique de Briarcliff aux alentours de Boston jusqu’à ce que les patients, qui font l’objet d’expérimentations secrètes et particulièrement cruelles, se rebellent contre l’autorité en place. L’arrivée d’un nouvel élément perturbateur, surnommé « Bloody Face » et dont on dit qu’il a décapité et dépecé trois femmes, dont sa petite amie, entraîne une escalade de violence…
Avis :
Quand on aime l’horreur, on a souvent tendance à aimer tous les genres de l’horreur. Bien entendu, on a toujours des sous-genres de préférence, mais le fait est que lorsque l’on tombe dans l’épouvante, on est boulimique du genre et on se tape des tonnes de nanars pour quelques perles. La chose que l’on ne peut pas reprocher au genre, c’est son imagination. En effet, il s’agit certainement du genre le plus inventif de ces dernières années, essayant sans cesse de se renouveler, de créer des univers et de susciter une nouvelle peur. Certains films peuvent choquer, d’autres horripiler, mais en général, quand un film d’horreur est bien foutu, il ne laisse pas indifférent. Alors bien évidemment, quand une série se propose d’explorer toutes les facettes du genre, les fans ne peuvent que se réjouir et après une première saison en demi-teinte sur le thème de la maison hantée, American Horror Story revient avec une deuxième saison qui sera un melting pot de tout ce que l’on peut trouver dans l’horreur.
Suivant ta critique, je risque de t’embrasser
L’histoire de cette saison se déroule essentiellement dans un asile psychiatrique durant les années 60. L’établissement est tenu par une sœur au passé douteux et elle va devoir accueillir un présumé tueur en série qui décapite et dépèce ses victimes. Jusque-là, on reste dans quelque chose de classique et le parallèle avec le présent sur un tueur dans un asile désaffecté et plutôt bien fichu. Mais c’est alors que la série va partir en vrille dans tous les sens et sans réel lien ou fil rouge. En vrac, on va avoir droit à une sœur possédée par Satan, un médecin anciennement nazi qui s’amuse à faire des expériences sur des patients de l’asile, les transformant en des monstres difformes, des aliens qui enlèvent des gens pour leur implanter des bébés, un médecin psychopathe et même une femme qui se prend pour Anne Frank. Si indépendamment ces histoires auraient être intéressantes et fournir quelque chose de pertinent, au sein de la série, tout cela forme un conglomérat indigeste et qui ralentit l’intrigue principale.
Si la première saison restait sur un thème principal avec la maison hantée, le fait de vouloir mélanger tous les sous-genres de l’horreur ne rend pas service. Bien souvent, on en perd le film rouge avec l’histoire de Bloody Face et on se perd même dans l’intrigue. A quoi sert la nana possédée par Satan ? Pourquoi rajouter l’ange de la mort qui, même si la métaphore est jolie, ne sert pas à grand-chose ? On a souvent la sensation d’avoir des intrigues bouche-trous qui ne font pas avancer l’histoire globale Alors oui, c’est gore, oui, par moments, ça ose aller vers de l’horreur pure comme des meurtres sanglants, du freak, mais à aucun moment il y a quelque chose qui essaye de donner un sens à la saison. Pire que cela, on a l’impression de voir des gens qui essayent de rendre hommage mais en copiant de façon éhontée les sous-genres de l’horreur sans jamais parvenir à un bon niveau.
L’autre point noir de cette saison, c’est la réalisation. D’un côté, on peut dire que les différents réalisateurs essayent d’instaurer un style, de prendre des idées dans plein de genre, mais force est de constater de cela ne marche pas du tout. Pire que cela, tout comme l’histoire en elle-même, chaque parcelle de plan ne possède aucune cohérence avec le reste. On a parfois du found-footage, de temps à autre un plan de travers ou à l’envers, certaines fois on a droit à des plans comme à travers une télévision. Tout est mélangé tant et si bien que parfois, on se demande s’il y a un moment qui est filmé correctement ou de manière normale. Alors on peut consentir à dire que cela apporte un plus à l’ambiance globale de la série, que ça fait plus sombre, plus fou et que ça met mal à l’aise, sauf qu’au bout d’un moment, le spectateur est fatigué par ces changements et que l’atmosphère en pâtit.
Enfin, il reste la prestation des comédiens. Là, difficile de dire du mal car la plupart sont bons. Jessica Lange est une formidable actrice et malgré l’improbabilité de son rôle, elle tient bien la barre et assure. Par contre, Evan Peters est transparent, jouant pourtant un rôle clé dans la série, il accumule les plans avec une tête de paumé sans grand intérêt. Zachary Quinto surjoue à mort son rôle de psychiatre psychopathe, à tel point qu’il en devient drôle. Pour le reste, que ce soit l’acteur jouant le médecin nazi ou encore l’actrice interprétant la sœur possédée, on est face à quelque chose d’assez bon, mais on ne les prendra jamais en empathie, la faute à des personnages détestables.
Euh garçon, ton masque, on l’a déjà vu dans Boogeyman 2 alors arrête de te la péter !
Au final, American Horror Story Asylum est une très grande déception. Non pas que la première saison fut révolutionnaire, mais elle demeurait originale, ici, on touche le bas de l’horreur, avec une accumulation de thèmes sans queue ni tête et qui ralentissent grandement l’intrigue principale. On peut aussi dire cela de la réalisation, qui est toujours changeante et rarement réussie. Il serait peut-être temps de dire que rendre hommage ne veut pas dire recopier sans talent et tout mélanger dans une seule histoire, mais créer en y incluant des références presque invisibles. Une saison à éviter copieusement !
Note : 02/20
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Par AqME