Titre Original : Dawn of the Planet of the Apes
De: Matt Reeves
Avec Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell
Année: 2014
Pays: Etats-Unis
Genre: Science-Fiction
Résumé :
Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s’est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
Avis :
Huitième adaptation du roman éponyme de science-fiction de Pierre Boulle sorti en 1963, La Planète des Singes : l’Affrontement est la suite directe des Origines sorti en 2011 et réalisé par Rupert Wyatt. Après avoir quitté le projet en 2012 suite à des délais de production, selon lui, trop courts, Rupert Wyatt laisse sa place à Matt Reeves, talentueux réalisateur de Let Me In et de Cloverfield. Le film promet plus de grand spectacle, en témoigne le budget près de deux fois supérieur au premier volet, passant de 90M à 170M de dollars. Pari réussi puisque les seuls bénéfices outre-Atlantique ont déjà remboursé le budget conséquent du film. Comment expliquer un tel succès ?
Là où le premier opus brillait par sa mise en scène et sa relecture de la relation singes/humains et des tests sur les animaux, ce second volet annonce un virage par rapport à son prédécesseur puisque le seul titre du film évoque une plus grande présence d’action et de conflits. Dix ans après les événements du premier opus, les singes ont construit une colonie au milieu de la forêt de séquoias qui borde les alentours de San Francisco. Menée par César, la colonie vit en autarcie, selon les principes instaurés par leur leader, afin de créer une société plus vertueuse que celle que les humains avaient créée. Développant des techniques normalement spécifiques à l’espèce humaine, telle que l’éducation, l’art de la guerre ou de la chasse, ou même la diplomatie, la société créée par César semble réussir là où l’Homme a échoué. Matt Reeves et son scénariste Mark Bomback filment ce qui se rapproche pour eux le plus à une utopie.
Mais là où le film impressionne le plus, c’est bien sur son image. Visuellement bluffant, le film relève chaque défi technique avec succès. Bien aidé par le jeu d’acteur absolument parfait de Andy Serkis et ses compagnons (à quand la récompense à cet acteur marginal que nul ne saurais égaler), l’équipe en charge des effets spéciaux du film réussit à donner vie aux singes avec une réalité incroyable, jusqu’à pouvoir déceler chaque émotion des primates seulement en se concentrant sur les traits de son visage. Quant aux scènes d’action, non-contentes de bénéficier d’une mise en scène juste (Matt Reeves ayant déjà pu faire ses armes sur l’apocalyptique Cloverfield), elles prennent place dans des décors d’une grande beauté et en mettent plein la vue.
Seule ombre au tableau, la simplicité du scénario. Si la réalisation, l’interprétation, l’aspect visuel et technique du film sont impeccables, le scénario souffre d’une écriture trop simple, tant dans son intrigue que dans le développement de ses personnages. Plus qu’une lutte de pouvoir inter-espèces, le film met en scène une lutte de pouvoir au sein même des primates, remettant en cause toute supériorité d’une espèce sur une autre. Quant aux personnages, ils semblent sortir droit d’une série B. L’infirmière dont le rôle dans l’histoire est bien plus important qu’on ne le croit, le leader impitoyable, le véritable meneur ou encore tout simplement l’insupportable imbécile qui fout toujours tout en l’air. Rajoutez à cela un sentimentalisme constant, même lors des combats, et vous passez d’un probable chef-d’œuvre à un film d’une qualité incroyable mais auquel il manque ce petit truc. Dommage, car il s’en est fallu de peu. Rendez-vous en 2016 pour le troisième opus.
Note : 17/20
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Par Crowley