décembre 9, 2024

Midnight Meat Train

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Titre Original: The Midnight Meat Train

De : Ryuhei Kitamura

Avec Bradley Cooper, Vinnie Jones, Leslie Bibb

Année : 2008

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Leon Kaufman a révélé son talent de photographe à travers des clichés hautement provocants. Décidé à créer l’événement pour sa prochaine exposition, il est prêt à aller encore plus loin dans l’exploration des aspects les plus sombres de l’humanité. Lancé dans une quête obsessionnelle des pires aspects de l’homme, Leon s’intéresse à un tueur en série, Mahogany, qui traque les banlieusards prenant les derniers métros pour rentrer chez eux, avant de les tuer avec une sauvagerie inimaginable. La fascination de Leon pour Mahogany va le conduire de plus en plus loin dans les méandres du métro, au cœur même du mal. Sans le vouloir, il va entraîner Maya, sa petite amie, avec lui. Chaque ticket est peut-être un aller simple vers la mort…

Avis :

Adapté une œuvre de Clive Barker, c’est très difficile, surtout si l’on n’est pas Clive Barker. La raison est bien simple, me bonhomme a un univers tellement particulier et tellement glauque, qu’il est très difficile de s’imprégner entièrement de toute l’œuvre. Il en est de même avec d’autres écrivains comme le très prolifique Stephen King ou encore Graham Masterton. Ceci dit, on voit de temps en temps des réalisateurs qui arrivent à rendre leurs lettres de noblesse à des récits fantastiques et horrifiques avec une justesse rare et surtout un talent incroyable. C’est le cas par exemple pour Frank Darabont qui est devenu le spécialiste des adaptations de Stephen King (Les évadés, The mist, La ligne verte). Mais quand on sait que Barker est aussi un réalisateur émérite, notamment avec Hellraiser, on peut craindre le pire, surtout quand le réalisateur en question est un japonais pas hyper connu. Alors Midnight meat train rend-il honneur au roman ? Le film est-il digne de l’univers de Clive Barker ? Enfonçons-nous dans le métro et profitons de l’éclairage blafard des lumières artificielles.

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Dans le métro, tous les tueurs sont gris.

Quand on évoque le nom de l’écrivain Clive Barker, on sait à peu près à quoi s’attendre. Un univers glauque, des créatures fantastiques au faciès peu avenant et une bonne grosse touche de gore histoire d’amener un peu de couleur dans ce monde trop sombre. Après un excellent Candyman dans lequel il n’était que scénariste et un Hellraiser avec un fort impact visuel, le voici producteur de ce film, encore une fois d’horreur mais qui est une adaptation d’une de ses nouvelles. Après avoir évoqué le racisme, puis la lâcheté de l’être humain face au plaisir et à la douleur, il revient à la charge en proposant une vision sombre de l’être humain, mais cette fois-ci dans sa curiosité et dans sa volonté d’aller toujours plus loin, même dans le mauvais. On va donc suivre un photographe (Bradley Cooper), qui rêve de percer dans ce métier. Il va rencontrer un grand mécène qui exige de lui des clichés plus forts, plus percutants. Il va donc se rendre dans le cœur de la ville, le métro et il va tomber va à un homme, massif, silencieux qui se révèle être un tueur en série qui utilise un marteau de boucher. Il va alors le prendre en chasse pour avoir un cliché de lui et le dénoncer à la police. Sauf qu’il va entrainer sa copine avec lui et ce tueur va devenir une obsession, jusqu’à l’inévitable vérité. Relativement intéressant et sombre, le film possède une histoire assez forte mais surtout un dénouement très inattendu.

Mais l’autre force du film, c’est le traitement qu’en fait Kitamura. Il faut dire que le réalisateur est assez méconnu et qu’il n’a pas beaucoup de films à son actif. Mise à part Azumi que j’ai vu il y a quelques temps et qui était fort sympathique, je ne connais pas des masses le travail de ce réalisateur, mais il faut dire qu’avec Midnight Meat Train, il est devenu l’un de ceux qu’il faut suivre de très près. Loin de rester dans le film d’horreur basique accumulant des scènes de tueries et du gore à tout va, le japonais va essayer de traiter son film comme une photographie morbide et glauque. Alignant des plans forts et des séquences visuellement très fortes, le réalisateur nous plonge dans une horreur viscéral et jusqu’auboutiste. Teintant son film d’un couleur grise quasiment tout le temps, on ressent vraiment un univers sombre et d’une noirceur sans fond. Les séquences de nuit sont vraiment bien filmées et encore une fois, une atmosphère collante, poisseuse s’en dégage. Certains plans sont très frappants, comme celui dans la boucherie avec les corps de vache accrochés aux esses ou encore les moments dans le métro quasiment vide. D’ailleurs les scènes présentes un même aspect, celui d’un couloir longiligne dans lequel on ne peut pas faire demi-tour. Et je pense que c’est cette horreur que Kitamura et Barker ont voulu montrer, celle d’un point de non-retour dans le morbide et le viscéral, une sorte de cascade de l’horreur qui  nous entraine vers un changement ou vers la mort.

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Mec, mais qu’est-ce qu’ils ont fait à tes couilles !?

Comme on le sait tous, les films d’horreur ne seraient pas ce qu’ils sont sans des acteurs talentueux. C’est d’ailleurs le point le plus important entre un navet et un très bon film d’horreur. Il faut des acteurs crédibles et avec un panel d’émotions important. Dans ce film, il y a un duo d’acteurs exceptionnel puis une présence féminine assez intéressante. On va commencer par le héros, alias Bradley Cooper, qui sous ses airs de beau gosse insipide se révèle être un très bon acteur. Alternant entre la peur, la volonté d’aller jusqu’au bout et la joie, il montre dans ce film qu’il est capable de tout jouer même les psychopathes introvertis. Bien entendu, tout cela ne serait rien sans une rivalité musclée et elle va venir de la part de Vinnie Jones, acteur hautement charismatique mais accumulant les rôles merdiques dans des films de seconde zone (Carnage Blood Hunt pour ne citer que lui). Dans celui-ci, il joue Mahogany, un tueur froid, silencieux et extrêmement mystérieux. Il est complètement habité par ce rôle et il fait vraiment froid dans le dos. Il faut dire que ses yeux bleus perçants sont d’une rare intensité et vu sa carrure, il ferait peur à un gangster psychotique. En contrepartie de ce duo masculin, on a Leslie Bibb qui joue la copine de Bradley Cooper et qui s’en sort assez bien dans le rôle de celle qui voit son copain sombrer peu à peu dans la folie. Brooke Shields en femme fatale reste très convaincant et ce bon vieux Roger Bart qui va encore se faire dézinguer. Bref, tout ce petit monde est bien dans son rôle et le tout tourne fichtrement bien.

Ce qu’il y a de bien dans ce film, en plus de son aspect glauque au possible et de sa noirceur insondable, c’est qu’en plus, cerise sur le gâteau, il y a du gore et du bon ! Relativement violentes et brutales, les morts sont très bien mise en scène et proposent des moments visuels tout aussi violents. En atteste le triple meurtre dans le métro avec un gros coup de massue derrière la tête et auquel nous avons droit en pleine face, avec éjection oculaire et gerbe de sang sur la caméra. Les autres mises à mort sont tout aussi dantesques, proposant même un combat en Mahogany et un gros black qui vire au bain de sang et à une première révélation. Ceci dit, le gore est aussi présent ailleurs que dans les meurtres. Par exemple, on peut être vite révulsé par la course-poursuite dans la boucherie industrielle au milieu des carcasses de bœufs et autres joyeusetés. On pourra aussi faire une mine de dégout devant la maladie du tueur et sa collection de pustules dans le formol. Enfin, la scène absolument jouissive mais abjecte, où l’on voit les corps suspendus dans le métro et comment fait Mahogany pour les accrocher. La fin réserve une belle surprise et reste vraiment dans l’esprit de Barker, avec un retournement inattendu et qui vire dans le fantastique. Certains pourraient dire que c’est ridicule, mais il en ressort une certaine logique quant aux meurtres commis.

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Attention Vinnie Jones prépare un magnifique coup droit lifté long de ligne !

Au final, Midnight Meat Train est un excellent film d’horreur, mais il est beaucoup plus profond qu’il n’y parait. Essayant de sonder le côté le plus sombre de l’être humain, ce métrage profite d’un traitement magnifique et d’une mise en scène digne d’une photographie urbaine. Mettant en avant une ambiance grise et glauque, Kitamura en profite pour accumuler des scènes coups de poing et des plans de toute beauté. Si la fin reste surprenante, elle n’est en rien ridicule et correspond tout à fait à l’univers cher à Clive Barker. Bref, une réussite sur tous les plans et un film que je conseille particulièrement.

Note : 17/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Midnight Meat Train »

  1. Apre lecture je me suis dit que ce film devait etre une tuerie, je l’ai regarde et franchement je le trouve plus que decevant beaucoup d’incoherence, beaucoup de « non dit » ou de ne « on ne sait pas pourquoi » tel ou tel chose se passe et la fin, LA FIN mais d’une debilité franchement … c’est bien dommage car l’histoire etait vraiment interessante … nul encore un film d’horreur qui fait bien rire…

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