décembre 9, 2024

Ablations

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De : Arnold de Parscau

Avec Denis Ménochet, Florence Thomassin, Virginie Ledoyen, Philippe Nahon

Année : 2014

Pays : France

Genre : Thriller

Résumé :

Un homme se réveille dans un terrain vague, sans aucun souvenir de la veille, une cicatrice au bas du dos. Une ancienne maîtresse, chirurgienne, lui apprend qu’on lui a volé un rein. Obnubilé par ce vol,  il va tout sacrifier pour le retrouver : sa famille, son travail… jusqu’à sombrer dans la folie.

Avis :

Une bande-annonce intrigante, une histoire qui résonne autrement dans le paysage du cinéma français, un casting de rêve, un scénario signé Benoit Delépine, pour son premier film, le jeune réalisateur Arnold de Parscau promet beaucoup et le résultat est un film inégal, mais diablement intéressant et truffé de belles idées.

Pastor se réveille un matin près d’un fleuve dans un terrain vague. La nuit a l’air d’avoir été bien arrosée. Commercial en déplacement, il rentre à son hôtel. C’est là, seul dans sa chambre, qu’il va faire une découverte des plus étranges et terribles.

Dans son dos, il y a un énorme pansement et sous celui-ci une grosse cicatrice toute fraîche. Et c’est ainsi que Pastor va découvrir qu’on lui a volé un rein la nuit passée. Qui, comment et pourquoi vont être les questions qui se bousculent en lui et dès lors Pastor n’a plus qu’une seule obsession, découvrir qui lui a fait ça et reprendre son organe à son receveur.

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« Ablations » rien que le titre est intéressant. Avec un titre pareil et cette belle bande annonce, le premier film d’Arnold de Parscau s’annonçait bon et dans un genre que l’on voit malheureusement trop peu dans le cinéma français.

Après deux courts-métrages et sous la houlette de Benoit Delépine, Arnold de Parscau nous présente donc son « Ablations » et c’est un film pour le moins intéressant, surtout au niveau de la mise en scène qui fourmille d’idées très bien trouvées.

L’ouverture du film est superbe, l’ambiance est froide dès le premier plan du film et le réalisateur créé une certaine tension qui est loin d’être déplaisante. Denis Ménochet nous transmet très bien son angoisse et son incompréhension face à cet événement aussi imprévu que radical.

La première partie du film est excellente, le rythme est bien et l’enquête que mène le personnage principal avec ses remises en question sur lui-même sont convaincantes et nous ramènent à nous-même. Que ferions-nous dans cette situation ? Comment réagirions-nous ?

Mais alors que le film s’annonce bon, la tension va peu à peu retomber. L’ambiance est toujours présente, avec en plus un certain humour noir bienvenu, mais l’histoire a tendance à piétiner, à tourner en rond et se cherche. Le film devient répétitif. Le réalisateur explore certaines choses qui ne sont pas nécessaires et alourdissent son histoire avec une maîtresse, ancienne femme de Ménochet, qui ont tendance à nous sortir du sujet principal. C’est dommage, car le film est suffisamment riche pour ne pas avoir besoin de cet aspect, de cette histoire qui se révèle être assez anecdotique dans le fond. Alors que lorsque l’on revient sur l’enquête du personnage principal, le film redevient intéressant, passionnant même à certains moments. Et sur ces scènes-là, on retrouve l’excellente tension qui m’a accrochée au départ.

Le réalisateur aurait dû se concentrer plus sur ces moments et oublier la partie drame familial « Je quitte ma femme » qui ne sert pas à grand-chose en fait.

Mais là où est la grosse frustration du film, c’est son final qui nous laisse là, avec beaucoup de questions non résolues et cette frustration de par ce que le film a manqué et failli nous montrer.

La chose qu’on attendait depuis le début va nous passer sous le nez. C’est dommage, car même si le film a quelques longueurs et des défauts, ce final nous laisse un gout d’inachevé.

Si dans le scénario, il y a donc du bon, comme du mauvais, le gros point fort de « Ablations » c’est sa réalisation. Originale, pleine d’idées, de plans intéressants, le réalisateur joue avec les reflets et c’est beau. Il nous offre aussi une superbe scène, pas vraiment nécessaire, mais magnifiquement filmée et amenée. Un beau zoom sur les yeux d’une Virginie Ledoyen en pleurs. Je peux même dire que ce plan m’a hypnotisé.

La mise en scène est renforcée par une très belle bande originale qui apporte une bonne dimension au film. La musique toujours bien amenée souligne tout en finesse les émotions des personnages. C’est un régal pour les oreilles.

Enfin, il y a ce casting aussi beau à regarder qu’inégal, à l’image du film. C’est Denis Ménochet qui tient le film sur ses épaules. L’acteur est renfermé et assez touchant pourtant. Il a une façon assez discrète, mais très visible de nous communiquer ce que son personnage récent. Yolande Moreau et Philippe Nahon forment un couple des plus improbables. Drôles et décalés, ils sont pourtant terrifiants. J’ai beaucoup aimé leurs scènes. Il y avait quelque chose de presque irréel qui émanait de ces moments.

Mais le casting est inégal et c’est comme ça qu’on se retrouve avec une Florence Thomassin que j’ai trouvé mauvaise pour une fois, ce qui est rare chez cette actrice que j’aime bien, une Virginie Ledoyen qui est bien dans son jeu, mais dont le personnage ne sert pas à grand-chose, tout comme Serge Riaboukine ou Philippe Reboot … Encore une fois, c’est dommage et frustrant.

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Ce premier film signé Arnold de Parscau est donc sympathique et surtout intéressant à regarder malgré ses défauts, mais je reste assez frustré car beaucoup de questions reste en suspens avec ce final.

Je reste tout de même curieux de voir son prochain film, car dans sa réalisation, on sent vraiment l’idée d’apporter du neuf, il y a une certaine ambition pour bousculer les choses et malgré les frustrations évoquées, je ne regrette pas d’avoir vu ce film, car je n’ai pas passé un mauvais moment.

Note : 11/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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