avril 19, 2024

Batman Silence

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Auteurs : Jeph Loeb et Jim Lee

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros

Résumé :

Chantier naval de Gotham, peu avant la nuit. Une ombre se faufile. Quatre gros bras neutralisés en une poignée de secondes dans l’obscurité. Pour lui, ce ne sont que des petites frappes, alors que pour n’importe quel citoyen, il s’agirait de professionnels du crime aux carrures imposantes. Prisonnier d’un cachot, Edward IV, jeune héritier des Industries chimiques Lamont, a été kidnappé deux jours avant par un individu en imperméable. Il est prié de rester au sol et de se boucher les oreilles avant que la porte en acier ne cède sous la charge d’un explosif. L’ombre se précise, l’enfant reconnaît Batman. Le Justicier de Gotham calcule qu’il lui reste 37 secondes pour évacuer les lieux. Erreur, car maintenant le ravisseur lui fait face ! Les Lamont, le Maire, la Police et même le FBI avaient accepté de payer la rançon. Tout le monde. Sauf lui, qui affronte désormais Killer Croc. Un nouveau combat, mais le monstre semble changé. Plus puissant, plus rapide, encore plus bestial…

Avis :

L’univers de Batman est peuplé de super-méchants et c’est surement eux qui font le succès d’un super-héros. En effet, plus le méchant sera charismatique, plus il reviendra et plus notre super-héros devra fournir des efforts pour s’en sortir. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on fait des classements des meilleurs méchants dans les comics ou dans les films. Déjà auteurs de Batman Un Long Halloween et Batman Amère Victoire, Jeph Loeb remet le couvert avec ce Batman Silence qui va proposer une enquête tout en étant une farandole de méchants. Si ce procédé a déjà été utilisé pour les histoires précédemment citées, il faut savoir se renouveler et proposer malgré une base solide plutôt qu’un défilé de méchants. Est-ce que Batman Silence relève ce défi ? On peut certainement dire oui, même s’il reste en deçà de bons nombres de Batman, comme Année Un, The Dark Knight Returns ou encore Un Long Halloween.

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L’histoire de ce Batman est assez classique tout en étant tortueuse pour pas grand-chose. Alors qu’il sauve un enfant, héritier d’une grande fortune, il tombe sur Killer Croc, qui a changé physiquement, mais aussi dans sa méthode de travail. Notre chevalier noir va mener son enquête et tomber sur Catwoman qui est sous le charme de Poison Ivy. Mais derrière tout cela, les méthodes de Poison Ivy ne semblent pas normales. Aidé par Huntress, Robin, Nightwing ou encore Oracle, le Dark Knight va avoir du pain sur la planche. Comme on peut le constater, le casting est de haut vol. On retrouve quasiment tous les personnages, gentils comme méchants, qui ont fait de Batman ce qu’il est aujourd’hui. Seulement, on verra vite à la lecture que tout cela reste moins fluide que les œuvres chorales précédentes de Jeph Loeb. En effet, si tout coulait de source auparavant, on a l’impression ici de buter sur des super-méchants qui ne font pas forcément avancer l’histoire, un peu comme l’apparition de Harley Quinn. Ceci va être contrebalancé par des apparitions qui font plaisir car trop rares sur papier, comme Gueule d’Argile par exemple, qui est très peu exploité ou encore Huntress. On notera aussi l’absence de certains personnages importants comme Le Pingouin ou encore Bane.

Mais si on s’attarde un petit peu sur le récit, on ne va pas voir qu’une accumulation de rencontres. Ce Batman va essayer d’entrer dans le passé et la psyché de son héros. On retournera dans son enfance, où il va raconter son amitié avec un certain Thomas Elliott. Ainsi, on aura une nouvelle facette du justicier qui va s’attacher longuement à des personnes. On aura notamment une relation avec Catwoman, dont Robin sera éperdument jaloux et qui va poser des questions d’éthique au super-héros. Doit-il dévoiler son identité ? Peut-il faire confiance à certains personnages ? Tout n’est-il pas une manipulation ? Bref, ce sera riche en sentiment et pas seulement en action et cet équilibre est assez sympa. Il faut ajouter à cela un ton sombre et très adulte et on obtient un bon cru.

Le tout est sublimé par les dessins de Jim Lee. Artiste plus que confirmé, il fait des ravages avec des graphismes sublimes. C’est bien simple, tout est beau et la mise en mouvement est sublime. Chaque nouveau personnage est facilement reconnaissable et on reste ébahi devant les grandes planches qui sont vraiment splendides. Le parti pris de mettre en aquarelle les passages dans l’enfance de Bruce Wayne est excellent et donne vraiment un ton nostalgique qui est vraiment en adéquation avec tout l’album. La version collector, en noir et blanc est magnifique et donne des moments vraiment épiques, notamment sur les grandes planches de combat, mais on sera surpris sur les petites cases où il y a du mouvement, car c’est parfois difficilement lisible.

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Au final, Batman Silence est un bon cru qui mérite sa réputation de très bonne histoire du Dark Knight. Toujours sombre, très tarabiscotée, cette enquête permet de revoir une palette de super-méchants attrayants et donner un nouvel aspect sur la jeunesse de Bruce Wayne. Moins bon que Année Un, Un Long Halloween ou Amère Victoire, mais terriblement bon quand même ! D’ailleurs la fin est surprenante, avec une révélation que l’on n’attend pas et un léger twist agréable.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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