septembre 26, 2025

La Momie Sanglante – Un Hammer Tardif

Titre Original : Blood From the Mummy’s Tomb

De : Seth Holt

Avec Andrew Kier, Valerie Leon, James Villiers, Hugh Burden

Année : 1971

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Lors d’une expédition en Egypte, le professeur Fuchs découvre la tombe de la très belle Tera, la légendaire reine des Ténèbres qui possèderait des pouvoirs magiques. Il revient à Londres, emportant avec lui le corps momifié de la reine. Peu à peu, des phénomènes étranges se produisent : des objets s’animent et la fille du Professeur commence à présenter une mystérieuse ressemblance avec l’ancienne reine égyptienne…

Avis :

Le monde du cinéma est perclus de films maudits, d’œuvres qui ont des histoires dans l’histoire, et qui passionnent presque plus pour l’envers du décor, que pour le reste. C’est le cas de La Momie Sanglante, film tardif de la Hammer, qui essaye de revenir sur le devant de la scène dans les années 70, se faisant plus gore, et plus glamour. Si le film met du temps à sortir, c’est tout simplement parce qu’il a une aura étrange autour de lui. Tout d’abord, Peter Cushing devait tenir le rôle principal, mais il ne fit qu’un jour de tournage, l’emphysème de sa femme évoluant dramatiquement, il quitta le projet pour être au chevet de son épouse qui décèdera quelques jours plus tard. Et la mort va aussi s’inviter sur le plateau, puisque Seth Holt, le réalisateur, va mourir d’une crise cardiaque une semaine avant la fin du tournage.

C’est alors Michael Carreras qui bouclera l’histoire, sans être crédité. Le scénario s’inspire d’un roman de Bram Stoker (le papa de Dracula quand même), Le Joyau des Sept Etoiles, histoire qui sera reprise plusieurs fois, puisque Mike Newell fera sa version en 1980 avec La Malédiction de la Vallée des Rois, puis Jeffrey Obrow proposera La Légende de la Momie en 1997. Mais revenons à nos moutons, et notamment à ce film de 1971 qui ne fera pas forcément longue date dans l’historique de la Hammer. Car oui, le film arrive tardivement, sur une boîte de production à bout de souffle, et très clairement, on sent que toute l’équipe technique a mis les bouchées doubles sur les effets gores, ainsi que sur le côté sensuel de l’œuvre, notamment avec Une Valerie Leon qui sera mis en valeur sur quasi tous les plans.

« Le film va alors rentrer dans une routine paresseuse »

Le début est assez classique. On se retrouve en plein rite d’embaumement, avec une femme qui se fait momifier, et à qui on retire la main droite. Une tempête se déclenche, égorgeant au passage toutes les personnes participant au rituel. Il faudra alors passer outre le fait qu’une tempête puisse arracher des gorges, mais là n’est pas le principal problème. Après cette introduction qui montre la momie et définit les intentions gores du long-métrage, on aura droit à la présentation d’un père et de sa fille. Les deux ont une relation fusionnelle, et le père offre une énorme bague à sa fille. Il exige qu’elle ne quitte jamais cette bague, et bien évidemment, cela aura un lien avec la momie de l’introduction. Le film nous présente alors l’amoureux de cette femme, ainsi qu’un collectionneur d’antiquité et un dandy qui a tous les atours du méchant.

Le film va alors rentrer dans une routine paresseuse, avec beaucoup de blablas, une pauvre enquête qui ne mène à rien de nouveau, et un déroulé que l’on connait sur le bout des ongles. Le fait est que l’on s’ennuie fortement face à une possession qui semble évidente, et qui prend de plus en plus place au fur et à mesure des artefacts récoltés par le dandy, qui veut faire renaître la momie et la maîtriser pour avoir les pleins pouvoirs. Difficile de sortir de ce carcan de bad guy qui pense pouvoir diriger des forces occultes. Le film devient alors une sorte de succession de rencontres pour amasser des objets, et les cadavres deviendront monnaie courante, avec à chaque fois les mêmes mises à mort, à savoir une gorge ouverte. Le scénario ne raconte pas grand-chose d’autre, et c’est assez triste.

« certains passages sont plus intéressants, notamment dans leur démonstration de la folie »

Le seul réel intérêt de ce film réside alors dans certains pans de sa mise en scène. Certains pans parce qu’il y a des moments qui sont clairement ridicules. Comment ne pas rire sur la tempête du début, avec tous ces pauvres acteurs qui gesticulent dans l’espoir de nous faire croire à un cataclysme. Fort heureusement, certains passages sont plus intéressants, notamment dans leur démonstration de la folie. Les passages dans l’asile sont bien mis en valeur, tout comme la plastique de Valerie Leon. Les années 70 annoncent une arrivée massive de films d’horreur lascifs et sexuels, et forcément, la Hammer ne sera pas en reste, même si l’ensemble reste très gentillet. Mais l’actrice est mise en valeur sous toutes les coutures, et parfois cela se voit que c’est un passage obligé pour titiller les hormones des spectateurs et des amateurs de sang et de sexe.

Au final, La Momie Sanglante est un film assez décevant, même s’il comporte quelques éléments plutôt agréables. Long-métrage maudit par excellence, il contient certains passages assez intéressants, notamment sur la mise en valeur de la folie, mais aussi sur la plastique de son actrice principale. Cependant, le reste du scénario n’est pas bien folichon, oubliant même de rajouter un petit fond réflexif à l’ensemble, alors même qu’il y avait une portée féministe au sein même de ce récit. Bref, on est sur un film pas désagréable, mais auquel il manque plusieurs éléments pour être pleinement réussi, ou tout du moins retenir notre intérêt sur une longue période…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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