juillet 20, 2025

Predator: Killer of Killers – Animation qui Tranche

De : Dan Trachtenberg et Josh Wassung

Avec les Voix Originales de Lindsay LaVanchy, Louis Ozawa Changchien, Rick Gonzalez, Michael Biehn

Année : 2025

Pays : 2025

Genre : Animation

Résumé :

Les trois plus grands guerriers de l’histoire de l’humanité : une Viking, un ninja du Japon féodal et un pilote de la Seconde Guerre mondiale font face au tueur des tueurs.

Avis :

Alors qu’il n’était encore pas trop connu, Dan Trachtenberg se voit attribuer le rôle de metteur en scène de 10 Cloverfield Lane, qui prend place dans l’univers de Cloverfield. Sorti au cinéma, le film va rencontrer un succès timide en France, alors que son casting est assez alléchant, avec notamment Mary Elizabeth Winstead et John Goodman. Se faisant tout de même remarquer, le réalisateur va aller faire un tour du côté de la télé avec Black Mirror, avant de produire et réaliser Space Race, qui reste un film dont on ne sait pas grand-chose. Mais Dan Trachtenberg refait surtout parler de lui en 2022, lorsqu’on lui demande de revisiter le mythe du Predator pour le compte de Disney+. Sort alors Prey, et c’est une vraie bonne surprise, avec un retour à un style épuré et violent, sans une once d’humour à l’intérieur.

Fort de cette expérience, et du succès public, Disney propose au cinéaste de garder les rênes de la franchise, et d’en faire un peu ce qu’il veut. Et cela va se dérouler en deux temps durant cette année 2025. En premier lieu, un film d’animation directement disponible sur la plateforme de streaming Disney+, puis un nouveau film, Predator Badlands, qui aura les faveurs d’une sortie en salles au mois de Novembre. Mais revenons à nos moutons, et surtout à Predator : Killer of Killers, qui ose l’animation pour adulte afin de raconter trois histoires en une, et d’approfondir un peu plus le mythe des Yautjas et leur volonté de devenir les plus grands chasseurs de l’univers. Et oser est bien le mot, car on ne s’attendait pas du tout à voir le Predator dans un film d’animation, et encore moins dans une animation telle qu’elle nous est proposée.

« il faudra un certain temps pour se faire à l’animation »

Le film est découpé en trois segments, qui se regroupent à la fin pour former un semblant d’histoire. On commence chez les vikings, en suivant alors la tribu de Lefa, qui décide de venger la mort de son père en allant tuer le chef d’une autre tribu. Elle forme son fils à la guerre, et veut qu’il tue pour s’endurcir. Bien évidemment, alors que les combats font rage, et que Lefa montre son aptitude à manier deux boucliers cassés avec des lames de fer, un Yautja massif arrive et veut l’affronter. Il en ressort un combat épique, violent, dans lequel Lefa va faire appel à toutes ses ressources pour venir à bout de ce monstre qui possède une autre destructrice au bras. Cette première histoire montre la volonté du réalisateur de frapper fort et d’entrer dans un film d’action pur jus, qui ne tergiverse pas sur la présentation des protagonistes.

Néanmoins, si le rythme est relevé, et que les effets gores sont bels et bien présents, il faudra un certain temps pour se faire à l’animation, qui est assez saccadée, avec des traits presque grossiers, et des décors qui sont assez ternes. Si cela permet de se focaliser sur l’essentiel, et que ça apporte une personnalité graphique unique, l’acclimatation n’est pas sans faille, et cela peut rebuter plus d’une personne. Le deuxième segment se prête peut-être un peu plus au style graphique, avec un affrontement dans le Japon féodal, où le mutisme est de mise. Pas besoin de parole pour raconter cette histoire de faux frères et de vengeance, avec l’arrivée d’un Yautja qui joue de son camouflage pour surprendre tout le monde. Le résultat est grisant, et il y a une vraie intelligence dans le propos, avec même une dose de poésie sur la fin.

« Predator : Killer of Killers est une agréable surprise. »

Le troisième segment est sans doute le plus faible, mais il a l’audace de proposer quelque chose de vraiment différent. Ici, on suit un jeune garçon qui rêve de devenir pilote d’avions durant la Seconde Guerre mondiale, mais un Predator pilotant un engin spatial est bien décidé à détruire toute l’aviation américaine. Cette histoire se déroule alors quasiment uniquement dans les airs, et on va voir que le pilote en question est très doué pour improviser et trouver des solutions étonnantes. Le problème, c’est que ce n’est pas un combattant hors pair, et il n’a pas le physique pour être choisi comme prédateur ultime chez les humains, contrairement aux deux autres. Forcément, il aura une utilité à la fin, mais on reste sur un segment plutôt décevant, qui essaye de faire autre chose, mais qui ne parvient pas à nous rendre le « héros » si empathique que ça.

Bien évidemment, tout ce petit monde se retrouve au sein d’un vaisseau extraterrestre, et on comprend que s’ils vivent dans la même époque, c’est tout simplement parce que les yautjas cryogénisent leur proie. Ils se retrouvent alors dans une arène, avec un roi yautja qui leur dit qu’il affrontera le vainqueur des trois au sein de l’arène, mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Le final se veut plutôt épique, où tout un chacun fait étalage de ses compétences pour tenter de s’enfuir, ou encore de contrecarrer les plans du grand méchant. La fin se veut ouverte, laissant alors la place pour une suite, et Dan Trachtenberg est un petit malin, puisqu’il tisse un lien avec son film précédent, Prey. Un dernier segment qui démontre alors cette envie d’agrandir le lore de Predator et de se laisser de la place pour des hypothétiques suites.

Au final, Predator : Killer of Killers est une agréable surprise. Alors, il ne faut pas y voir autre chose qu’un divertissement un peu crétin, qui assume complètement son côté pop-corn, avec des combats, du sang, du gore et des extraterrestres violents. Si les réflexions ne sont pas de mises, il n’en demeure pas moins que l’on passe un agréable moment, que chaque segment est intéressant, avec un monde à part, et que globalement, le choix de cette animation donne un vrai cachet à l’ensemble. Bref, le divertissement est là, et c’est tout ce que l’on demande avec ce genre de film.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.