
Avis :
S’il y a bien une chanteuse qui a explosé ces dernières années, c’est Dorothy Martin. Il faut dire que son grain de voix avec grave et son énergie plaisent énormément au milieu du Rock, et on la retrouve sur des collaborations prestigieuses, que ce soit avec la guitariste Nita Strauss, sur le dernier album en date de Slash, ou encore avec Scott Stapp, le chanteur iconique de Creed. Cela permet à Dorothy de se faire connaître, et aussi de mettre en lumière son groupe, qui porte son nom. Formé en 2013, le groupe sort son premier album Rockisdead en 2016, et certaines pistes feront les beaux jours de quelques publicités. Axé sur un Rock pêchu qui lorgne vers le Hard, le groupe va surprendre tout le monde en 2018 avec 28 Days in the Valley, un album plus doux et folk.
La reconnaissance peine à venir malgré de clips et une notoriété qui monte en même temps que d’autres groupes portés par une femme, comme The Pretty Reckless ou Halestorm. En 2022 sort alors Gifts From the Holy Ghost, qui renoue avec un Hard Rock plus rugueux et une imagerie plus sombre, allant même vers le gothique. The Way est le quatrième album du groupe, et on peut dire qu’il est dans la continuité du précédent opus, avec un Hard Rock toujours entrainant, des titres simples mais efficaces, et une volonté d’aller à l’essentiel, sans trop se prendre la tête. Le constat est donc le même que pour les autres albums, c’est très bien, même si on peut lui reprocher une absence de prise de risque, et une originalité qui est aux abonnées absente. Pour preuve, hormis des histoires d’amour, on n’a pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent.
L’album s’ouvre sur I Come Alive, et c’est une bonne introduction. Les vocalises du début permettent de ressentir toute la puissance de la chanteuse, qui va se faire plaisir. Puis lorsque les riffs débutent, on ressent une forte vibe nerveuse qui veut faire bouger les foules. C’est puissant, entrainant, et même s’il lui manque un petit truc en plus pour devenir un immanquable, le titre donne une furieuse envie de connaître la suite. The Devil I Know sera un titre plus commun. Si l’écoute est très agréable, il ne laisse pas un souvenir impérissable, et manque cruellement d’un moment marquant, ou d’un petit solo qui ferait du bien. En l’état, il s’agit d’un morceau filler qui permet d’enclencher sur Mud, qui sera bien pus sympathique. Ici, l’ambiance est très sombre, on se rapproche presque d’un métal alternatif, et c’est très bien vu.

D’ailleurs, on aura même droit à du screamo, montrant, si besoin l’en était, tout le talent de la chanteuse, qui peut se permettre de partir vers des choses plus brutales. Puis derrière ce titre, c’est le petit coup de botte derrière la nuque avec Tombstone Town, en featuring avec un certain Slash. Le titre est une réussite sur tous les plans, s’amusant avec une country teintée de Hard Rock, avec une rythmique ultra dansante et un break qui permet au guitariste des Guns n’Roses de se faire plaisir un court instant. Et il va sans dire que le refrain est catchy en diable, restant dans nos têtes pendant un très long moment. Et il sera très dur pour les autres morceaux de passer après. Bones est bien fichu, mais il manque cette aura pour vraiment nous marquer définitivement. D’autant plus que le rythme baisse pour embrasser un mid-tempo trop classique.
Unholy Water joue sur le même tableau, avec un aspect un peu plus Pop. Le titre est très sympathique, mais la recette reste la même, et parfois, on peut ressentir un petit ennui à l’écoute. Haunted House essaye de s’extirper de la masse avec un côté Rock plus joyeux, ainsi qu’un refrain qui joue sur les mots. Mais le moule demeure le même, avec une structure similaire, taillée pour les radios américaines. Puttin’ Out the Fire suit des chemins résolument plus Pop Rock, et on ressent un aspect solaire totalement assumé. C’est plaisant, mais ce n’est pas forcément le meilleur titre de l’album, loin de là. Puis Superhuman est un morceau relativement transparent, qui repart sur des pistes plus Hard, mais on reste sur un côté déjà-vu qui laisse dubitatif. Enfin, The Way est une ballade qui clôture bien l’effort, avec douceur et tendresse.
Au final, The Way, le dernier album en date de Dorothy, est un opus qui est très agréable à l’écoute, et qui détient son lot de hits en puissance, permettant au groupe de se faire encore plus connaître. On regrette simplement que depuis deux albums, la formation ne prenne plus trop de risque, et se contente de faire des morceaux radiophoniques, ne sortant alors jamais de sa zone de confort, mais business is business malheureusement…
- I Come Alive
- The Devil I Know
- Mud
- Tombstone Town feat Slash
- Bones
- Unholy Water
- Haunted House
- Puttin’ Out the Fire
- Superhuman
- The Way
Note : 15/20
Par AqME