juin 13, 2025

Nuclear Alert – Nanar en Sous-Marin

Titre Original : Crash Dive

De : Andrew Stevens

Avec Michael Dudikoff, Frederic Forrest, Reiner Schöne, Jay Acovone

Année : 1996

Genre : Action, Thriller

Résumé :

L’équipage du sous-marin nucléaire USS Ulysses sauve les victimes supposées d’un naufrage, mais les victimes s’avèrent être des terroristes ayant l’intention de capturer des armes nucléaires à bord du sous-marin. Seul un ancien SEAL, aujourd’hui consultant en sous-marins, peut sauver l’équipage en s’infiltrant dedans, alors qu’il se trouve déjà sous l’eau.

Avis :

À mi-chemin entre les films de guerre et d’action, les productions qui font la part belle à l’univers maritime ont toujours rencontré un succès populaire. Cela tient à un milieu spécifique, ainsi qu’à l’exiguïté des lieux, propice à l’exercice du huis clos. Ce dernier est tout indiqué lorsqu’il faut arpenter les coursives étroites d’un sous-marin. Dans un contexte de tensions géopolitiques, on songe, entre autres, à USS Alabama et À la poursuite d’Octobre rouge. Comme à l’accoutumée, un tel cadre ne constitue pas l’apanage de productions au budget confortable. Le sujet a droit à des déclinaisons fauchées, tant du point de vue des moyens mis en œuvre que de l’intérêt intrinsèque de pareilles bobines.

En l’occurrence, Nuclear Alert affiche des ambitions aussi élevées que les abysses dans lesquelles il s’enfonce dangereusement. Le pitch initial présente des enjeux faméliques où l’équipage d’un sous-marin nucléaire parvient à se faire prendre en otage, en pleine mission. D’emblée, les invraisemblances s’accumulent pour prétexter la suite des réjouissances. On passera outre sur les violations de protocoles ou les explications à l’emporte-pièce pour inviter cordialement des apprentis terroristes à bord d’un tel bâtiment de la marine américaine. Soit dit en passant, on ne s’embarrasse guère d’instaurer un contexte. On ne dépeint aucune velléité entre deux pays ou une cause sous-jacente pour exposer les agissements des antagonistes.

« l’histoire préfère se cantonner à quelques valeurs pro-américaines »

À vrai dire, l’histoire préfère se cantonner à quelques valeurs pro-américaines où l’on avance le courage des soldats, la nécessité du sacrifice individuel au profit du bien commun, sinon de la nation. Ces allusions grossières ne sont pas omniprésentes, mais elles demeurent en filigrane de relents patriotiques ponctuels et, surtout, de remarques machistes plus ou moins récurrentes à l’encontre de la gent féminine. On ne nous épargne guère les blagues lourdes de circonstances ou les jeux de drague surannés qui font autant de peine à voir qu’à entendre. D’ailleurs, les rôles féminins subissent les affres d’un milieu patriarcal. Et la pseudo-indépendance de Lisa Stark, incarnée par Catherine Bell, n’y change rien.

Le décor étant posé, on peut alors s’amuser de l’opération d’infiltration pour amener notre valeureux héros au cœur des problèmes. L’incursion dans le sous-marin respire les environnements en carton-pâte de hangars, transformés en studios de tournage pour l’occasion. On ne distingue aucune cohérence géographique dans l’enchaînement des coursives, des salles de contrôle et des quartiers privés de l’équipage. De même, on ne ressent à aucun moment, la claustrophobie ou la sensation de prise au piège inhérentes au cadre. À défaut de ne pas savoir exploiter l’espace, il aurait été judicieux de s’appuyer sur la menace terroriste ou une avarie du sous-marin. Ici, on découvre un environnement fade, sans le moindre aspect technique pour rehausser l’intérêt, ne serait-ce qu’à travers le prisme d’un divertissement sommaire.

« Nuclear Alert est un téléfilm indigent à plus d’un titre. »

Il faut donc se contenter d’un échange de coups de feu qui se perdent dans le néant. Autrement dit, les tirs ne touchent que rarement leur cible, même à bout portant. Ils ne présentent guère de danger pour le sous-marin lui-même. Qu’importe les problèmes de dépressurisation ! On peut aussi octroyer une mention spéciale au reste de l’équipage, cloîtré dans une pièce fermée et sur le point d’être submergé. À intervalles irréguliers et pendant toute la durée du métrage, les pauvres quidams se rappellent à notre bon souvenir. Il faut également évoquer les séquences de combats rapprochés, dont le cadrage rivalise de médiocrité avec les chorégraphies.

Au final, Nuclear Alert est un téléfilm indigent à plus d’un titre. Non satisfait de nous infliger un scénario convenu et aberrant, le film d’Andrew Stevens est incapable d’exploiter à minima le cadre d’un sous-marin. Et ce ne sont pas les jeux intempestifs de cache-cache entre deux anicroches qui viendront contredire cet état de fait. Au-delà d’une ambiance anémique, de plans sous-marins douteux, on distingue une paresse routinière quant au déroulement des évènements. Par ailleurs, ceux-ci souffrent d’une mise en contexte aussi plate que les enjeux avancés. Même les confrontations sombrent dans le ridicule et le désintérêt. En l’état, ce DTV n’est pas un naufrage cinématographique. Il touche tout simplement le fond…

Note : 03/20

Par Dante

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