mai 20, 2025

The Gazer – Sous Memento

Titre Original : Gazer

De : Ryan J. Sloan

Avec Ariella Mastroianni, Jack Alberts, Renee Gagner, Marcia DeBonis

Année : 2025

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Frankie est atteinte de dyschronométrie, une maladie dégénérative qui l’empêche de percevoir correctement le temps. Encline à la paranoïa et sujette à des pertes de consciences fréquentes, elle enregistre des messages sur des cassettes pour se repérer et assurer sa sécurité. Incapable de trouver un travail stable dans son état, en quête d’argent pour récupérer la garde de sa petite fille, elle accepte une mission proposée par une femme aux intentions troubles…

Avis :

Originaire du New Jersey, Ryan J. Sloan est de ceux que l’on appelle des autodidactes. Électricien, après s’être essayé au clip et avant de réaliser un court-métrage en 2019, il se lance alors dans l’écriture, la production et le tournage de son premier long-métrage. Un long qui va être entièrement autoproduit et dont le tournage va s’étaler sur deux ans environ, Ryan J. Sloan et son équipe ne tournant que le week-end. Puis avec ça, le réalisateur n’est pas dénué d’ambition, puisqu’il s’est rajouté un défi en plus, alors qu’il aurait pu tourner en numérique, il a fait le choix de la pellicule.

Lorsque j’ai regardé la sélection du festival, parmi les films qui étaient présentés, « Gazer » était l’un de ceux qui me tentait le plus, car au milieu des drames sociaux, le film de Ryan J. Sloan sortait du lot, avec son idée de thriller à la « Memento« . Le film est ambitieux, d’autant plus lorsque l’on connaît sa production, mais malheureusement, si ambitieux soit-il, « Gazer » m’a laissé sur le bas-côté avec une intrigue faussement compliquée, qui tient des éléments qui sont de bonnes idées au départ, mais finalement qui se posent comme des gadgets. Dommage.

«  »Gazer » est un film qui est une énorme prise de risque »

Frankie, la trentaine, est une femme qui tente de vivre comme elle le peut avec une maladie neurodégénérative qui affecte sa perception du temps et de la mémoire. Séparée de sa fille, elle vivote de petits boulots, espérant pouvoir mettre suffisamment de côté pour pouvoir lui offrir un avenir meilleur, lorsqu’elle ne sera plus. Et c’est dans cet espoir-là qu’elle accepte un deal, conduire une voiture d’un point A à un point B pour trois mille dollars… Si sa « mission » se passe comme prévu, la femme qui devait lui remettre l’argent disparaît, ce qui pousse Frankie à enquêter…

Thriller flirtant du côté de « Memento« , avec son idée de personnage qui a des soucis de mémoires, « Gazer » est un film qui est une énorme prise de risque pour son réalisateur, qui s’est retrouvé à tourner tous les week-ends sur pellicule. Si l’intrigue commence de manière simple, en présentant plutôt bien son personnage et le mal par lequel elle est atteinte, très vite le film bascule avec l’arrivée d’un personnage, et surtout la disparition du même personnage. De là, « Gazer » s’en va dans une enquête, qui va l’emmener sur tout autre chose. Il est vrai que « Gazer » se fait imprévisible, nous entrainant vers un final (enfin, si l’on peut appeler ça comme ça) surprenant et logique en même temps. Avec ça, le film joue quelque peu avec le syndrome de son personnage, qui parfois se retrouve pris dans des blancs, n’ayant aucune idée du temps qui a bien pu passer.

Mais malheureusement, alors que Ryan J. Sloan a de l’or entre ses mains, avec ce scénario, il ne va tristement pas en faire grand-chose. Pire encore, le syndrome dont souffre le personnage va apparaître comme un gadget, et un gadget que le réalisateur a tendance à faire partir dans bien des sens, entre un événement passé, des absences, et même des « délires » ou des parenthèses, dont certains vont piocher du côté du cinéma de Cronenberg, or n’est pas Cronenberg qui veut.

«  »Gazer » traîne de la trame et à force de complexité gadget, finalement, il finit par nous laisser sur le bas-côté. « 

Avec ça, dans sa mise en scène, le film tient une esthétique qui en impose. Le fait de tourner en pellicule offre un grain superbe sur l’image et des couleurs qui offrent de l’ambiance. Le film tient aussi une bonne BO qui imprègne bien les images et confirme l’ambiance sombre et froide que le film développe, mais voilà, malheureusement du côté de son rythme, c’est l’ennui ferme. Très long à démarrer, il lui faut une bonne heure et demie pour vraiment se dévoiler, « Gazer » traîne de la trame et à force de complexité gadget, finalement, il finit par nous laisser sur le bas-côté. Un sentiment qui est regrettable, car il faut mentionner l’excellence de son actrice principale, Ariella Mastroianni qui, tout comme son réalisateur, a tenu son personnage sur près de deux ans.

En conclusion, « Gazer » se pose comme une belle déception, qui n’a fait que nous perdre et ennuyer et c’est vraiment dommage, car sur le papier, dans les intentions, tout comme dans le travail de son réalisateur, Ryan J. Sloan, « The Gazer » a bien des ingrédients pour offrir un sacré film, malheureusement, la combinaison ne prend jamais vraiment. Dans l’espoir que le prochain film de Ryan J. Sloan soit mieux, car on en est sûr, on tient là un réalisateur qui a un petit truc en plus.

Note : 08/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.