janvier 17, 2025

La Cité de la Violence – Bronson Justicier: Premier Acte

Titre Original : Città Violenta

De : Sergio Sollima

Avec Charles Bronson, Jill Ireland, Michel Constantin, Telly Savalas

Année : 1970

Pays : Italie, France

Genre : Policier

Résumé :

Jeff Heston est un tueur à gages qui ne rate jamais son coup. Un jour, tandis qu’il se promène en voiture avec sa compagne Vanessa, il est poursuivi par un groupe de bandits. Blessé, Jeff se retrouve en prison. A sa sortie, il n’a qu’une idée en tête, se venger du gang et retrouver Vanessa.

Avis :

A l’aube des années 70, un acteur va faire son entrée dans le panthéon des « action hero », Charles Bronson. Jusqu’alors comédien dans des westerns ou des films policiers, il va commencer sa carrière dans le film d’action à partir de 1970, sous la houlette de Sergio Sollima, réalisateur italien reconnu pour sa mise en scène âpre et ses histoires qui ne font pas dans la dentelle. Et très clairement, c’est avec La Cité de la Violence que Charles Bronson va endosser son costume de tueur pour la première fois, que l’on retrouvera par la suite sous différentes formes, et notamment celle d’un policier incorruptible qui n’hésitera pas à buter des malfrats pour nettoyer une ville quelconque. Mis en scène dans un constat politique italien tendu, avec corruption et violence à chaque coin de rue, Sergio Sollima filme alors la violence de façon crue.

Le début du film est assez intéressant car il est totalement mutique. On y voit un homme avec sa femme, dont il semble éperdument amoureux. Le couple semble passer des vacances idylliques, jusqu’à ce qu’une voiture les prenne en filature, et cette course-poursuite va aboutir à un règlement de compte dans lequel le personnage principal est laissé pour mort. On apprend alors que cet homme est un tueur à gages, et qu’il s’est fait doubler par son patron, ainsi que par la femme qu’il aime. Il décide de se venger, mais les choses vont encore se compliquer lorsqu’un autre homme d’affaires baignant dans des histoires sordides le fait chanter, ayant des photos témoignant de son assassinat. Bref, comme on peut le constater, le film ne présente que des personnages pourris jusqu’à la moelle, ou qui ont des addictions malsaines et versent dans des affaires peu recommandables.

« Sergio Sollima fait étalage d’une palette d’hommes patibulaires »

C’est bien simple, tous les personnages qui croisent la route de Jeff, le héros de l’histoire (ou plutôt anti-héros), sont des pourritures de premier ordre, même son meilleur ami, qui va l’aider dans la recherche de ses cibles. Entre des tueurs à gages sans foi ni loi, un ami cocaïnomane dont le dealer est un aveugle, un homme d’affaires égocentrique et prétentieux, avocat corrompu ou encore des hommes dont la seule préoccupation réside dans l’argent, Sergio Sollima fait étalage d’une palette d’hommes patibulaires, dans laquelle gravite une jeune femme, dont la beauté cache un serpent. Car oui, l’originalité de La Cité de la Violence provient du véritable méchant, une belle femme qui se joue de tous les hommes, brisant bien des cœurs et des ambitions. Le film joue constamment sur son innocence, et tout cela joue sur le suspens du film, floutant alors les envies de cette femme.

Mais au-delà des personnages, et même de l’histoire globale du film, Sergio Sollima va avoir l’intelligence de filmer un contexte violent et sans concession. Outre le fait que les protagonistes sont tous des pourris, on va se rendre que la société en elle-même est très violente. On va assister à des règlements de compte en pleine rue, à des malfrats qui défilent au grand jour, ou encore à des bagarres où plusieurs hommes s’en prennent à un seul. Tout cela confère au film une atmosphère particulièrement pesante qui démontre que les hommes ne sont que le reflet de la société en elle-même. D’ailleurs, la police est très peu présente dans le film, n’intervenant qu’à la toute fin, et démontrant son inefficacité face à des voyous mieux entrainés qu’elle. Bref, le réalisateur n’oublie pas son environnement, ce qui enrichit le film.

« il faut noter quelques errances et quelques longueurs. »

Néanmoins, tout n’est pas parfait non plus dans ce long-métrage. En premier lieu, il faut noter quelques errances et quelques longueurs. Par exemple, lors de la première vengeance de Charles Bronson, on va devoir attendre un long moment avant qu’il ne se décide à tirer, t cela n’apporte rien de plus au film. On notera aussi quelques facilités scénaristiques, notamment lorsque le personnage principal reviendra sur des lieux précis et trouvera des indices qui sont un peu faciles. Epoque oblige, on aura aussi des surjeux lorsque certains personnages connaîtront une mort certaine. Les ralentis lorsque les corps tombent sont un peu ringards, et souvent, malgré une balle dans la tête, les personnages mettent du temps avant de mourir. Cependant, cela a son charme et nous rappelle le bon vieux temps des années 70.

Enfin, il est difficile de parler de La Cité de la Violence sans évoquer ce sympathique Charles Bronson. Assez loin de ses futurs rôles un peu crapoteux où la violence répond à la violence pour avoir la paix, il campe ici un tueur professionnel qui se laisse charmer par une jolie blonde, à savoir Jill Ireland, qui était sa femme à l’époque. L’acteur reste assez monolithique, mais il campe son rôle de façon solide, et tient la dragée haute à Telly Savalas qui en fait des caisses, ou encore à d’autres qui jouent les gros bras. A noter la présence de Michel Constantin qui, lors du tournage, fera un pacte de sang avec Charles Bronson, et les deux hommes mourront tous les deux en 2003 à deux jours d’intervalle…

Au final, La Cité de la Violence demeure un film policier efficace, âpre et violent, à l’image de la solide filmographie de Sergio Sollima. Le réalisateur peaufine son cadre avec des inserts virulents, démontrant que dans une société violente, il ne faut pas s’étonner que les hommes (et les femmes) deviennent violents. Si on retrouve quelques longueurs et des facilités dans l’écriture, le film reste, aujourd’hui encore, fort recommandable et d’une redoutable efficacité.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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