septembre 26, 2025

Elite Squad – Equipe de Bras Cassés

Titre Original : All the Devil’s Men

De : Matthew Hope

Avec Milo Gibson, Sylvia Hoeks, Gbenga Akinnagbe, William Fichtner

Année : 2019

Pays : Angleterre

Genre : Action

Résumé :

Jack Collins, un ancien militaire devenu chasseur de primes dans la lutte antiterroriste, est envoyé à Londres. Il doit retrouver et traquer McKnight, un agent radié et son ancien camarade d’armée, avant que celui-ci n’obtienne une arme de destruction massive. Jack, accompagné d’une unité d’élite, va s’embarquer dans une bataille meurtrière contre une armée privée surentraînée.

Avis :

S’il y a bien une chose qui pourrait presque être marrante avec Prime Video, c’est de piocher dans les films d’action sortis directement sur la plateforme au pif, et de tomber sur quelque chose de bien. Parce qu’il ne faut pas se leurrer, la plupart du temps, on a droit à des films avec Steven Seagal et qui sont de piètres morceaux de téléfilm qui ne servent strictement à rien. Sauf que pour le coup, Elite Squad semble partir sur d’autres sentiers, comme le fait que ce soit un film anglais et non pas américain. Mais aussi qu’il mette en avant Milo Gibson, le fils de Mel Gibson qui, comme par hasard, fait le métier que papounet (vive le népotisme). Malheureusement pour nous, si c’est bien évidemment moins pire que les films avec Steven Seagal, c’est toujours aussi mou et sans une once d’intérêt.

Le film débute au Maroc, où l’on va suivre un chasseur de primes spécialisé dans la lutte anti-terroriste. Après avoir abattu de manière abracadabrantesque un type qui trainait dans les sales affaires, notre héros embarque dans un avion et intègre une équipe afin de tuer un nouveau terroriste, un ancien agent et ami, qui veut faire main basse sur une ogive nucléaire. En arrivant sur Londres, la fine équipe va tomber dans un piège, et le terroriste semble plus malin, et mieux entouré, que prévu. Bref, rien de neuf dans le fog londonien. Dans son script, on est clairement dans un film d’action bas de gamme, qui ne va jamais plus loin que son combat contre un méchant, avec un héros torturé qui va voir ses coéquipiers tomber les uns après les autres. On pourrait croire à un spoil mais tout est tellement téléphoné que c’est couru d’avance.

« Elite Squad est impersonnel au possible »

Cependant, si l’histoire n’est pas du tout intéressante, on va surtout se prendre une douille sur deux points essentiels, la mise en scène et les phases d’action qui seront aux abonnées absentes. Pour le premier point, c’est bien simple, on est dans le tout-venant du téléfilm. Il n’y a aucune recherche sur les plans, la lumière est naturelle, et on reste sur des décors basiques, avec les faubourgs de Londres et quelques plans dans des usines désaffectées. En gros, Elite Squad est impersonnel au possible et toutes les phases de discussions se passent soit dans un bar, soit en voiture, ce qui fait que l’on passe beaucoup de temps en voiture relançant vainement de fausses intrigues. Sinon celui de mettre en avant un terroriste qui ne bouge pas son cul, ainsi qu’un autre méchant qui va négocier avec les velléités d’une femme qui souhaite venger la mort de son papa.

Vous n’y comprenez plus rien ? C’est normal, certains passages tombent comme un cheveu sur la soupe et nous perdent au fin fond d’une intrigue qui ne possède que des tiroirs bloqués. Les changements de camp sont nombreux, les décisions idiotes pour aller se frotter à toute une armée de mercenaires le sont tout autant, et on ressent un profond désarroi quand on essaye de gratter un peu tout ce bordel. Notamment la fin, qui n’a ni queue ni tête et montre qu’un type seul peut défoncer tout le monde, tout en laissant planer un doute sur ses intentions et le fond de sa pensée. Ouais, à la toute fin, Elite Squad veut semer le trouble sur son héros, nous le montrant sous un mauvais jour, semblant prendre la fuite avec la tête nucléaire pour devenir à son tour un vilain méchant pas beau.

« Matthew Hope doit sûrement faire avec un budget riquiqui »

Le deuxième point terriblement gênant se trouve dans les scènes d’action qui se comptent sur les doigts d’une main, qui a été préalablement abimée par un pétard à la mèche trop courte. Si le début se veut tonitruant, il est d’une platitude crasse, et par la suite, ça ne vaudra pas mieux. Matthew Hope doit sûrement faire avec un budget riquiqui, mais cela ne justifie pas vraiment la fusillade dans une ruelle en L, ni même ces combats à mains nues qui sont d’une mollesse indécente. La seule vraie bonne idée arrivera avec l’assaut d’un bateau, où la caméra va prendre un peu de hauteur, mais malheureusement, cela ne durera même pas une minute, pour revenir à une fusillade lambda dans un champ, avec quelques éléments pour se cacher. C’est dingue de vouloir faire un film d’action sans avoir cet œil avisé sur ce qui pourrait marcher ou pas…

Et puis il reste les personnages, qui sont d’une inconsistance hallucinante. Le héros, joué par le fils de Mel Gibson, Milo Gibson, possède un background minimaliste qui ne lui permet pas de jouer les trouble-fête. Son changement d’attitude sur la fin est ridicule, et ne correspond pas à ce que tout le film s’évertue de construire. A ses côtés, on retrouve une Sylvia Hoeks transparente en patronne qui souhaite se venger mais qui va vite changer de camp, ou encore un William Fichtner qui a bien du mal à payer ses factures après Prison Break et campe un agent qui ne va pas faire long feu (on ne va pas non plus trop le payer…). A cela il faut rajouter deux méchants anecdotiques et totalement inexpressifs, bouclant alors la boucle d’un mauvais film, mais moins pire qu’une production avec Steven Seagal.

Au final, Elite Squad ne mérite clairement pas le détour. Il s’agit d’un faux film d’action qui emprunte tous les sentiers du DTV bas de gamme et ne sort jamais de son intrigue dramatico-débile avec son terroriste low cost qui veut faire peur au monde avec une ogive nucléaire. Bref, on reste bloqué sur un long-métrage qui ne possède aucune âme, et s’il se fait moins pire qu’une production américaine avec une star déchue du cinéma d’action, il n’en demeure pas moins un ratage dans les règles de l’art.

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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