novembre 4, 2024

Livlos – And Then There Were None

Avis :

Dans le domaine du Death Métal, si on peut dire que le continent américain est en tête des groupes (en nombre), la Scandinavie n’est pas en reste non plus, avec ce petit truc en plus, la mélodie. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que l’on nomme certains groupes de Death Mélo, en rapport à un chant violent, mais un jeu de gratte qui fait la part belle aux prouesses aériennes. On peut citer des groupes divers et variés comme Dark Tranquillity, Children of Bodom ou encore les débuts de In Flames. Fondé en 2014, Livlos nous provient de Finlande et officie dans ce genre un peu de niche, à savoir le Death mélo donc. Après un premier album en 2018 (Into Beyond) totalement autoproduit, les finlandais change leur chanteur et propose alors trois ans plus tard And Then There Were None, toujours sans aucun label.

Et l’histoire aurait pu s’arrêter là, avec un groupe qui propose du Death mélodique classique, sans que cela ait d’incidence sur quoi que ce soit. Sauf que ce n’est pas tout à fait le cas, puisque ce second effort a permis à la formation finnoise de signer chez Napalm Records pour un troisième album studio que l’on attend encore. Et on peut comprendre la confiance du label, puisque ce deuxième skeud est d’une grande qualité. Certes, on ne va pas se rouler par terre à chaque écoute, mais il s’agit d’un album parfaitement orchestré, surtout pour de l’autoproduction, et chanteur comme musiciens sont vraiment talentueux. D’ailleurs, le premier morceau est à l’image de l’album. And Then There Were None envoie la sauce dès le démarrage, avec un chant growlé puissant et un riff dévastateur qui doit faire des tornades en live.

Par la suite, le groupe propose Serpentine Supremacy, un titre assez court, mais d’une redoutable efficacité. Ici, le côté mélodieux est un peu parti en sucette, mais on reste dans quelque chose de construit et de malin. Il y a une place importante pour la basse, et on peut discerner quelques facettes intéressantes pour le groupe. Mortal Severance, qui arrive juste derrière, sera plus long (plus de cinq minutes) et posera une ambiance plus lourde et lugubre. Les finlandais ne sont pas là pour rigoler, et si on décèle quelques strates de Death mélo dans les grattes, ce ne sera pas forcément le cas dans la globalité, qui œuvre pour rendre l’ensemble violent, très violent. Mais c’est fait avec une certaine justesse et le groupe évite avec brio le non-sens musical, n’usant pas de blasts à outrance ou de riffs saturés sans aucune identité.

Le seul petit bémol que l’on peut émettre sur la globalité de l’album, c’est qu’il reste assez classique et a du mal à se démarquer réellement. Pallbearer, par exemple, est un excellent titre, avec une belle intro qui va permettre de partir sur les chapeaux de roues pour mieux nous percuter, mais on reste dans du Death simple, sans réel once de génie ou d’idée novatrice. On aura aimé une plus grosse prise de risque, comme l’intervention d’instruments folkloriques ou de meilleures variations au sein des morceaux. Kistefjael joue un peu sur ça, mais ça reste un interlude qui annonce un gros morceau derrière. Cependant, les guitares sèches, l’atmosphère assez triste, tout cela concorde à rendre l’ensemble cohérent et marquant. Puis Drenched in Turmoil va nous cueillir pour mieux nous faire mal à la nuque. Ça tape fort et on aime ça.

Seize the Night débute comme un gros morceau qui mélange Hardcore et Death, mais après une introduction hyper violente, le groupe trouve son rythme de croisière et nous cueille avec ce titre puissant et addictif. Néanmoins, on notera un solo de guitare qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui manque de liant avec le reste. La rupture est trop abrupte et cela s’entend fortement. Gallows sera l’un des meilleurs titres de la galette, avec un aspect Black/Death assumé et une rythmique infernale qui ne s’arrête jamais. Enfin, le groupe nous sort The Purest Black pour clôturer l’effort, et c’est un excellent titre, relativement sombre, qui s’avère assez lourd, mais on retient bien la mélodie des guitares qui font un excellent boulot. En gros, c’est violent, oui, mais ça reste assez accessible à n’importe quel quidam qui voudrait s’intéresser au Death Métal.

Au final, And Then There Were None, le dernier album en date de Livlos, est une réussite, surtout si l’on prend en compte que l’album est sorti sans aucun label. Puissant, sombre, ne faisant que très peu de concession, on est vraiment sur quelque chose qui prend aux tripes et ne nous lâche que rarement. Le gros point noir réside simplement dans le fait que le groupe manque un peu d’identité, chose qu’il peut corriger en ayant signé chez Napalm Records, leur permettant peut-être d’être mieux aiguillé pour la suite de leur carrière.

  • And Then There Where None
  • Serpentine Supremacy
  • Mortal Severance
  • Pallbearer
  • Kistefjael
  • Drenched in Turmoil
  • Seize the Night
  • Gallows
  • The Purest Black

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.