avril 28, 2024

Jumanji Next Level

Titre Original : Jumanji : The Next Level

De : Jake Kasdan

Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart, Karen Gillan

Année : 2019

Pays : Etats-Unis

Genre : Aventure

Résumé :

L’équipe est de retour mais le jeu a changé. Alors qu’ils retournent dans Jumanji pour secourir l’un des leurs, ils découvrent un monde totalement inattendu. Des déserts arides aux montagnes enneigées, les joueurs vont devoir braver des espaces inconnus et inexplorés, afin de sortir du jeu le plus dangereux du monde.

Avis :

C’est en 1995 (1996 en France) que sort au cinéma le premier Jumanji, réalisé par Joe Johnston. Basé sur l’album de Chris Van Allsburg, le film va être un succès, mais pour autant, il n’aura pas de suite. Ce qui est plutôt une bonne chose, puisque l’histoire se suffit à elle-même. A la place, les producteurs ont cru bon de faire Zathura, qui est comme Jumanji, sauf qu’il se passe dans l’espace au lieu d’une jungle. Il faudra attendre 22 ans pour voir débouler dans nos salles de cinéma un remake de Jumanji. Ici, exit le jeu de plateau, et bonjour le jeu vidéo, pour coller à un public contemporain. Le résultat fut plutôt plaisant, et le succès au box-office va permettre d’enclencher immédiatement une suite. Une suite qui pourrait prendre tous les atours d’un film mercantile et sans âme. Mais est-ce le cas ici ?

Pour ce qui est de la technique, on retrouve toujours Jake Kasdan derrière la caméra, ce qui n’est pas forcément un gage de qualité. Le cinéaste n’a pas vraiment de patte reconnaissable, et il reste une sorte de yes man qui se colle à ce projet pour avoir un peu d’argent. Bref, la mise en scène a beau être faite dans des décors naturels, avec peu de recours aux effets spéciaux, on reste dans quelque chose d’assez faiblard, qui ressemble à n’importe quel blockbuster américain destiné à un public jeune. Pire, certains effets spéciaux sont assez moches, à l’image de ces autruches en CGI ou encore de ces mandrills agressifs qui vont poser de nombreux problèmes aux personnages. Bref, ce n’est pas forcément beau, et peu de plans restent en tête après le visionnage, preuve d’une mise en scène lambda.

« Rien de bien neuf, si ce n’est que le film va jouer sur la confiance en soi. »

Pour ce qui est du scénario, on sera relativement surpris par les thèmes brassés par le film. Au départ, les quatre amis doivent se retrouver dans un bar, mais l’un d’eux, perclus de doute, décidé de retourner dans le jeu pour se prouver qu’il est capable de quelque chose et de s’affirmer. Ne répondant pas aux messages, ses amis s’inquiètent, et ils découvrent qu’il est reparti dans le jeu. Ils vont donc s’empresser de le sauver, et de découvrir qu’une nouvelle quête les attend. Rien de bien neuf, si ce n’est que le film va jouer sur la confiance en soi et le fait de se dépasser pour réussit des objectifs qui semblaient inaccessibles. C’est toujours positif, et avec le système du « body swap », cela permet de jouer avec les corps et les réactions qui vont avec. Il est juste dommage qu’ici, on a affaire à une redite.

En effet, on a beau changer les personnages de corps, on reste sur quelque chose d’assez inintéressant dans le discours. C’est-à-dire que les héros sont dégoûtés de se retrouver dans la peau d’un Jack Black ou d’un Kevin Hart, alors qu’ils sont ravis d’être Dwayne Johnson ou Karen Gillan. Même si le message de fond est de faire comprendre que tout le monde est beau et utile, on ressent de la honte à être gros ou black, et c’est relativement mal amené. D’ailleurs, vers la fin, le fait que tous les joueurs puissent changer à leur guise de personnage est une bonne idée, mais elle est mal exploitée et n’apporte rien au final. Cependant, le film arrive à contrebalancer ces petits défauts avec deux nouveaux personnages campés par Danny DeVito et Danny Glover. Ces deux petits vieux, qui ont du mal à communiquer, vont apporter des sujets intéressants et intelligents.

« C’est drôle sur le moment, mais ça s’oublie vite et c’est sans conséquence. »

En effet, ici il va être question de bien ou mal vieillir. On retrouve un vieux papy bougon qui vient de se faire opérer de la hanche, et un autre, un peu plus joyeux, qui vient tenter de recoller les morceaux avec son ancien acolyte. On comprend vite l’enjeu de cette réunion, et c’est à travers l’aventure que les langues sont se délier et que certaines choses vont être mises au clair. A titre d’exemple, le film aborde la question de l’amitié au fil du temps, mais aussi le fait de vieillir et de faire face à un monde qui semble en constante accélération. On aura aussi droit à la maladie. Comment lui faire face quand elle est inéluctable ? Et comment l’annoncer à une personne à laquelle on tient, mais qui est fâchée ? On voit bien que les scénaristes, malgré quelques incunables, essayent d’apporter de l’eau au moulin.

Seule « grosse » ombre au tableau, l’aventure semble un peu moins épique que dans l’épisode précédent. Si l’on compte bien les « niveaux » qui sont à passer pour arriver au boss final, on n’aura que trois ou quatre passages difficiles. Et cela se résume à éviter une horde d’autruches, passer des ponts suspendus en suivant le bon chemin et en évitant les mandrills, s’échapper d’une petite ville détenue par un mafieux et dérober un fruit qui est le point faible du grand méchant. On reste sur quelque chose d’assez binaire, qui ne prend pas de risque et qui peut jouer sur les codes de l’humour et de l’action. Le papy qui se retrouve dans le corps de Dwayne Johnson et s’amuse à frapper toutes les personnes du village en est un exemple flagrant. Alors oui, c’est drôle sur le moment, mais ça s’oublie vite et c’est sans conséquence.

Au final, Jumanji : Next Level est plutôt une bonne surprise, notamment en ce qui concerne une suite pas forcément attendue. Malgré la mise en scène sans éclat de Jake Kasdan, le film se sort du malaise grâce à de nouveaux thèmes plutôt bien trouvés et deux personnages de vieillards sympathiques. Si on reste sur une suite de bon aloi, il n’en demeure pas moins que le film reste un blockbuster américain calibré, qui ne sort jamais du cadre, et qui est aussi paré d’un humour lourdingue à destination d’un public jeune. Bref, un film moyen en somme, mais pas aussi naze que prévu.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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