Avis :
Parfois, le succès est un long chemin de croix, et il faut s’armer de patience pour percer, surtout dans le milieu du rock. Pour les profanes du Rock, notamment en Europe, Stan Bush pourrait être un parfait inconnu. Il faut dire que ses principaux faits d’armes sont les titres importants de la franchise Transformers au cinéma (merci Michael Bay) ou encore l’hymne pour l’équipe de natation américaine lors des Jeux Olympiques de 1996, pas de quoi se réveiller la nuit. D’ailleurs, il est presque triste de se dire que depuis les années 80, le type s’évertue à sortir des albums, et finalement, ils ne sont pas forcément récompensés. A bientôt 70 ans, le musicien s’amuse alors à ressortir un quatorzième album en la présence de Dare to Dream, qui pourrait se voir comme une réponse à Dare the Dream sorti dix ans plus tôt.
Sans trop de surprise, on baigne dans un Hard Rock mélodique proche d’un AOR des familles, qui a souvent tendance à nous faire hérisser les poils sur les bras, tant c’est sirupeux et sans réel intérêt. Pour autant, on va ressentir de nombreuses influences au sein de cet effort, allant piocher du côté de Bon Jovi ou encore de Foreigner, pour offrir des titres rocks et des ballades qui ne sont pas forcément ennuyantes. Born to Fight, qui entame ce skeud, est plutôt plaisant, et fleure bon les années 80 avec son synthé qui vient toujours faire un petit coucou. On aura droit à un solo minimaliste, mais globalement, ça reste sympathique. Dare to Dream sera peut-être un peu plus pénible à l’écoute, mais il réside au sein du morceau une sorte d’empathie qui fait qu’il fait presque du bien.
En effet, Stan Bush écule des thèmes positifs qui sont parfois too much, mais on ne peut s’empêcher, par moments, de dodeliner de la tête, ou alors de chanter le refrain en même temps que le chanteur. Par exemple, The Times of Your Life parait d’une mollesse folle, mais il fonctionne et fait écho à de nombreux titres des années 80. C’est assez inoffensif, mais parfois, ça fait du bien, et c’est le cas ici. Alors oui, on n’échappe pas forcément aux ballades rocks, à l’image de A Dream of Love, qui fait écho à du Bon Jovi, mais force est de constater que les riffs sont plutôt bons, et que l’on se laisse volontiers embarquer dans cette barque en forme de cœur. L’artiste ne cache pas son addiction pour les années 80, puisqu’avec The 80’s, il signe un beau message de nostalgie à ses jeunes années.
Alors oui, encore une fois, on peut craindre un aspect trop cadré et stylisé, mais il y a une sorte de sympathie qui s’installe entre le musicien et le public, et on ressent comme une vague de chaleur envers cet album. Même les trucs vraiment sirupeux fonctionnent bien, à l’image de Live and Breathe, une histoire d’amour dotée d’un côté mièvre quasi insupportable, et pourtant, on chante et on se laisse bercer par la mélodie. Comment ? Pourquoi ? Le mystère reste entier, mais ça reste plaisant à l’écoute, et diablement efficace dans sa construction. Heat of Attack essaye de se faire plus rugueux, toutes proportions gardées, et on préfère vraiment quand Stan Bush se fait finalement plus doux et cucul la praline. Chose qu’il ne tardera pas trop à faire, puisque Dream Big et ses paroles positives annonce un message positif et bien naïf.
Pour terminer son album, le chanteur guitariste propose alors True Believer, qui reste vraiment ancré dans les années 80. Tout concorde pour rendre cela très typé, du clavier jusqu’aux riffs qui se veulent agressifs, mais pas trop. Never Give Up ira encore plus loin avec son synthé omniprésent et son côté Def Leppard, teinté d’Europe. On reste dans un registre connu et presque stéréotypé, mais ça fonctionne et le tout est emballé avec un aspect joyeux intéressant. Enfin, le skeud se termine avec Home, une dernière ballade dotée d’un côté Folk qui n’est pas désagréable, mais qui, cette fois-ci, sent le trop-plein de bons sentiments. Stan Bush en fait des caisses en voulant faire minimaliste, mais on a l’impression d’avoir entendu ce genre de titre des centaines de fois, et en mieux.
Au final, Dare to Dream, le dernier album en date de Stan Bush, est assez étonnant, puisque malgré le fait qu’il officie dans un genre pénible, il reste agréable à l’écoute, et on se surprend même à chantonner quelques titres. Sans être non plus un effort d’excellente facture, on reste dans un skeud d’AOR réussi, qui parvient à faire sirupeux sans tomber dans la surenchère et l’écœurement. Pas si mal.
- Born to Fight
- Dare to Dream
- The Times of Your Life
- A Dream of Love
- The 80’s
- Live and Breathe
- Heat of Attack
- Dream Big
- True Believer
- Never Give Up
- Home
Note : 13/20
Par AqME