Titre Original: Carriers
De : Alex Pastor et David Pastor
Avec Chris Pine, Lou Taylor Pucci, Piper Perabo, Emily VanCamp
Année : 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame/Horreur
Résumé :
Quatre jeunes gens foncent sur l’autoroute en direction de l’océan, mais ils ne sont pas en route pour des vacances : ils tentent d’échapper à la fin du monde… L’espèce humaine est menacée par un virus mortel. Plus personne n’est à l’abri. Pour tenter d’échapper à la pandémie, Danny, son frère Brian, sa petite amie Bobby et une amie d’école, Kate, font route vers le sud-ouest des États-Unis. S’appuyant sur un souvenir d’enfance, Danny est convaincu qu’ils trouveront un refuge sur une plage de surfeurs isolée du golfe du Mexique. Là, ils pourront vivre à l’abri en attendant de revenir au monde. Leurs règles sont simples : prendre uniquement des chemins détournés ; éviter à tout prix les contacts avec d’autres humains. Pourtant, au fur et à mesure, leur rêve de survie va se heurter à des choix qu’aucun d’eux n’est prêt à assumer. Ils vont vite découvrir qu’aucun virus n’est plus dangereux que la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous…
Avis :
Imaginer une fin du monde, c’est à la portée de tout le monde. Et d’ailleurs, dans le cinéma actuel, on en voit de toutes les sortes. Entre les comètes, les volcans, les tornades, les maladies, les invasions extraterrestres, j’en passe et des meilleurs, on peut dire que le cinéma fantastique se lâche et trouve tout et surtout n’importe quoi pour faire peur aux spectateurs. Bien souvent ce genre de film est la proie à des effets spéciaux grandiloquents et des acteurs peu investis, comme le navet de Roland Emmerich 2012. Mais parfois, grâce à Asylum ou Syfy, on a de magnifiques nanars avec des acteurs inconnus et des effets spéciaux datant d’avant-guerre. La volonté des frères Proyas était de faire un film intimiste sur une fin du monde. Suivre peu de personnages au travers d’un monde dévasté et d’une paranoïa grandissante. Alors qu’est-ce que ça vaut tout ça ? La vision plutôt intimiste d’une fin du monde est-elle intéressante ? Vous prendrez bien une dose de ce virus non ?
Le scénario part d’un pitch très simple. Un virus mortel, extrêmement transmissible, tue en quelques jours les infectés. La seule contre-attaque contre ce virus, c’est l’eau de javel, et se protéger efficacement en présence d’infectés, car après une trop longue exposition, il peut devenir transmissible par l’air. On va donc suivre quatre jeunes gens qui souhaitent aller vers la mer de leur jeunesse où un vieil hôtel désaffecté semble libre et pourrait être un asile de tout repos. L’histoire va donc se concentrer essentiellement sur les quatre jeunes gens et sur leur road trip à travers une partie des Etats-Unis. En fait, les frères réalisateurs ne voulaient pas faire un film fantastique épidémique et souhaitaient faire un film plutôt intime, calme qui flirte avec le drame et où les interactions entre les personnages au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire évoluent. Ce qui peut être louable de prime abord devient en fait assez chiant et pénible à suivre, car l’action n’est que peu présente et les personnages se révèlent être peu intéressants. Alors c’est vrai que la dualité entre les deux frères est sympathique, c’est vrai que l’on ne sait pas grand-chose sur la copine du frère qui essaye d’appeler partout où ils passent, mais tout cela reste assez superficiel et pas très accrocheur. Ce manque de background est d’autant plus préjudiciable quand la réalisation est parfaite et que certains plans grillent la rétine comme lors de la partie de golf. D’ailleurs, en parlant de golf, il y a tout de même de grosses incohérences dans le scénario. Les jeunes gens veulent vite se barrer, et ils s’arrêtent une journée entière pour faire un golf ? Cela n’est pas crédible et plombe la vraisemblance du film. Alors ce la permet aussi d’introduire une séquence assez stressante et de montrer une situation pénible, mais pourquoi s’arrêter à un golf alors que l’on a de la route à faire ? Tout comme lorsque le gars tire sur un panneau pendant une panne au lieu de garder ses munitions pour une éventuelle attaque. Bref, tout cela semble assez peu crédible et on a l’impression de voir des débiles plutôt que des gens raisonnés. Ah, et dernière chose, ils arrivent dans un hôpital pile au moment où un médecin décide de tuer toutes les personnes infectés en leur faisant boire du potassium. Où la fille qui tousse au mauvais moment. Enfin, beaucoup de choses ne se passent pas naturellement et achève en quelque sorte le film.
C’est la fin du monde alors je bronze et tu tires. C’est cool..
Au niveau des acteurs, on retrouve quelques têtes connus dont le nouveau beau gosse d’Hollywood malgré sa tête trop grosse, Chris Pine. Déjà vu dans des films mainstream comme Star Trek, Unstoppable ou encore Target, il incarne ici le con et chef de la bande. Il réussi à ne pas briller par son intelligence, ce qui est assez fort et il campe vraiment bien le débile de service, le type qui pense avec sa queue et qui préfère profiter de la vie plutôt que de se morfondre ou trouver une solution. Le seul problème, c’est qu’à force d’être con, bourrin et tout le reste, il en devient insupportable et on très vite le détester. De l’autre côté, il y a Lou Taylor Pucci, qui joue le petit frère de Chris Pine et qui est l’intellectuel du groupe, étant donné qu’il devait aller à Yale. L’acteur tient bien son rôle, et il demeure attendrissant. D’ailleurs la tournure que cela prend avec son frère demeure à la tragique et prévisible. Côté féminin, on a Piper Perabo qui joue la copine de Chris Pine (tout tourne autour de lui), et qui reste discrète et pas forcément sympathique. On se fout un peu de son rôle et de sa situation, ce qui en fait un personnage lambda pour lequel on ne ressent rien ce qui est bien dommage. Par contre, Emily VanCamp, en plus d’être très jolie, demeure l’atout fille du film, car elle tient le rôle le plus mystérieux. En effet, on ne sait pas d’où elle vient, ni comment le petit frère l’a récupérée, mais c’est surement elle qui est la plus pragmatique et la moins affectée par tout ce qui arrive au reste du groupe. On ressent vraiment son détachement et elle demeure énigmatique jusqu’au bout du film. Les seconds rôles sont sympathiques, avec notamment le père et sa petite fille infectée, qui sont très touchants et dont le sort reste, comment dire, nihiliste. Niveau effet spéciaux, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, à part quelques bons maquillages, et deux passages un peu stressant, comme le mec à moitié mort dans la bagnole qui se réveille ou encore les mecs qui investissent le club de golf et qui veulent garder les filles pour s’amuser. Le film n’est pas un film d’épouvante, même si certains passages sont éprouvants, mais le genre de ce film reste indéfini. D’ailleurs, c’est un peu le problème du métrage qui propose quelque chose de simple, d’intimiste, mais dont on ne sait que penser. C’est assez déroutant.
Au final, Infectés n’est pas un mauvais film, mais il reste un film moyen voir dispensable car il n’affiche pas les bonnes ambitions. Si l’idée de suivre seulement quatre personnes à la fin du monde demeure intéressante, le film ne laisse aucune surprise et préfère exploiter le côté dramatique de la chose tout en ne présentant que très peu de réflexion sur notre côté pragmatique en cas de crise et d’infection. Bref, un film mi-figue mi-raisin qui aurait mérité une meilleure exploitation malgré la très bonne réalisation.
Note : 11/20
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