mars 28, 2024

Miss Marvel

D’Après une Idée de : Bisha K. Ali

Avec Iman Vellani, Matt Lintz, Yasmeen Fletcher, Zenobia Shroff

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 6

Genre : Super-Héros

Résumé :

Kamala Khan alias Miss Marvel est une adolescente américaine de confession musulmane, qui vit à Jersey City. Grande amatrice de jeux vidéo et insatiable rédactrice de fan-fiction, elle adore les super-héros, qui enflamment son imagination (surtout Captain Marvel). Mais elle peine à trouver sa place à la maison comme au lycée, jusqu’à ce qu’elle se découvre des superpouvoirs, semblables à ceux de ses héros. Elle se dit alors, peut-être de manière un peu prématurée, que tout va s’arranger…

Avis :

Miss Marvel est une super-héroïne de l’écurie Marvel qui existe depuis les années 70. Tout d’abord sous les traits de Carol Denvers avant qu’elle ne devienne Captain Marvel, puis sous diverses apparences, avant de réapparaître en 2014 sous les traits de Kamala Khan. Jeune adolescente pakistanaise de confession musulmane, le but du personnage est donc de fournir un récit dynamique et coloré au sein d’une communauté peu représentée dans les comics américains. Alors en pleine reconstruction et cherchant de nouvelles têtes à inclure dans son MCU, Kevin Feige se décide à produire Miss Marvel sous la forme d’une série, au même titre que Moon Knight. Portée par six épisodes, cette série va être une origin story, où l’on va voir comment Kamala obtient ses pouvoirs, et comment elle essaye de comprendre ses racines. Imparfait, le show ne mérite pourtant pas toute la haine qu’il a pu recevoir jusqu’alors.

Alors, il est vrai que la série possède pas mal de défauts, et en premier lieu, son rythme. Malgré le peu d’épisodes, on a la sensation que Miss Marvel se traine et prend trop de temps pour présenter des personnages qui ne sont d’aucune utilité. On pense au grand frère qui fait des blagues, mais qui reste un fervent défenseur de sa religion. On peut aussi citer les dagues rouges, qui ne font qu’une vaine apparition dans les rues de Karachi, pour ensuite ne servir à rien. Et en ce sens, la série n’est pas très généreuse en action. Il faut dire que le début de la découverte des pouvoirs se fait à la toute fin du premier épisode, et par la suite, Kamala essaye d’apprivoiser ses nouveaux acquis. Ce n’est pas forcément très intéressant, d’autant plus que les scénaristes ont cru bon de mettre en avant un triangle amoureux.

L’autre gros point faible de la série se trouve dans ses enjeux et la caractérisation des méchants. Kamala apprend à maîtriser ses pouvoirs, puis elle va devoir vivre avec des parents un peu trop envahissants avant de faire face à des djinns, qui ont eux aussi des pouvoirs et dont le seul but est de retourner dans leur dimension. Et là, on va avoir un gros défaut d’écriture, puisque ces méchants se présentent de façon calme et raisonnée auprès de Kamala, avant de l’attaquer gratuitement dans l’épisode suivant, n’essayant à aucun moment de la retourner pour qu’elle leur vienne en aide. De ce fait, on sent que tout est précipité et que tout cela est fait pour amener un peu d’action au sein d’une histoire qui somnole un peu. On retrouve aussi un autre « méchant » sur la fin, avec une agence gouvernementale.

Et là, c’est un peu la débandade sur le dernier épisode, qui vise à protéger Kamran, le fils de la méchante, du Damage Control qui arrête et envoie en prison les humains avec des pouvoirs. On tombe dans une sorte de bagarre de cour de récréation avec des artifices qui frôlent l’indécence et peuvent se voir comme une insulte auprès du spectateur. Difficile de croire qu’une bande de mercenaires surentrainés peuvent se faire avoir par trois lycéens armés de lance-balles de baseball. A force de trop viser un public adolescent, on a le sentiment de tomber dans un teen movie mal branlé qui en sait comment rendre les enjeux plus profonds.  Mais fort heureusement, on peut se rattraper sur divers éléments qui sont plutôt sympas, et notamment l’image de la communauté musulmane et le personnage de Kamala en lui-même.

Kamala est une jeune adolescente joviale mais qui va souffrir un peu en secret de sa famille. Il faut dire que ses parents sont de sacrés personnages, et ils aimeraient bien qu’elle prenne exemple sur son frère, musulman pratiquant et ne causant pas de problème. Coincée entre une mère poule, un père un peu tête en l’air et un meilleur ami envahissant, Kamala va devoir trouver sa place et s’imposer. Ses pouvoirs vont alors lui permettre de se révéler, de prendre confiance, et on pourrait presque les voir comme une transition entre l’adolescence et l’âge adulte. Une sorte de métaphore sur les changements psychologiques et physiques. C’est plutôt amusant, mais surtout, les rapports avec sa famille ne vont jamais se dégrader trop longtemps, ne plombant pas le récit, qui reste coloré et enthousiaste. Et la mise en scène est à l’image du personnage et de son entourage.

On retrouve un côté pop, avec beaucoup de couleurs, de pop art, à travers des graffitis et un quartier bien vivant, toujours joyeux. Et cela va apporter une jolie plus-value à l’ambiance de la série, qui s’évertue à présenter une communauté musulmane qui s’entraide, qui est ouverte et qui va devoir accepter les changements. On y verra alors le combat d’une jeune femme pour faire partie du conseil de la mosquée. Il y aura aussi un imam très ouvert et très drôle, qui est toujours de bon conseil. Tout cela contribue à avoir une image positive des musulmans, ce qui est assez rare et bien pour le notifier. D’autant plus que l’on aura un vrai aspect historique au sein de la série, avec un côté presque didactique sur la séparation des pays lorsque les anglais ont foutu le camp de l’Inde.

Bien entendu, cela est fait sans trop de morale, avec une volonté de rester dans la bienveillance. Alors oui, on pourrait reprocher à la série de faire dans le condescendant et de ne jamais prendre de risque, que ce soit dans la représentation des minorités, ou encore dans les enjeux principaux, mais d’un autre côté, les derniers comics sont ainsi. Kamala Khan est un personnage enjoué, l’univers est très coloré, avec une jolie accessibilité pour les plus jeunes. C’est d’ailleurs l’héroïne d’une série de bouquins jeunesse s’intitulant L’Académie Avengers, et ce n’est pas pour rien. Du coup, doit-on vraiment critiquer des choix qui sont présents dès le départ, sur la version papier, et qui sont donc inhérents au personnage ? Au spectateur, peut-être, d’être un peu curieux et de savoir sur quoi il pose ses yeux…

Au final, Miss Marvel n’est pas forcément une immense série, et quand on connait un peu le personnage, on se doutait bien que cela n’allait pas pisser très loin. On reste sur un show qui s’adresse surtout à un jeune public et qui présente une nouvelle super-héroïne qui n’aura pas un grand impact au sein du MCU. Néanmoins, on ne peut nier quelques jolies qualités à la série, comme une bonne représentation de la communauté musulmane et un univers coloré plutôt sympathique. C’est certes peu de chose, mais c’est déjà ça.

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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