avril 27, 2024

Shinedown – Planet Zero – Nihilisme Jovial

Avis :

Fondé au début des années 2000, il n’aura pas fallu longtemps à Shinedown pour s’imposer dans le milieu du rock. Dès 2003, un premier album voit le jour, Leave a Whisper, et on aura droit à un nouvel album de manière assez régulière, même si le groupe aime bien prendre son temps pour composer. Avec un line-up stable depuis 2008, le groupe semble avoir trouver son identité, et la recette pour vendre des albums (tout comme participer à des bandes-originales de films). Planet Zero est donc le septième et il s’inscrit dans une mouvance contemporaine importante, l’écologie. Album dénonciateur qui se moque aussi bien de ceux qui n’en ont rien à foutre que des journalistes qui pensent que le réchauffement climatique est une farce, ce dernier effort n’est pourtant pas exempt de défauts et montre aussi les limites que le groupe s’est fixé.

La première chose qui frappe dans cet album, c’est la présence de vingt titres. C’est beaucoup, mais on va vite s’apercevoir qu’il s’agit d’un album concept, avec de nombreux interludes. Afin de peaufiner son message sur la destruction progressive de la planète, le groupe ponctue sa playlist de courts moments, où une voix robotique féminine essaye de calmer tout le monde. Do Not Panic en est un exemple, tout comme Standardized Experiences ou A More Utopian Future. Ici, la formation américaine se moque gentiment des bonimenteurs qui estiment que la planète va bien, et que dans le futur, tout ira encore mieux. C’est assez malin et cela montre que nous fonçons droit dans le mur, avec des politiques qui sont totalement à côté de la plaque. Le problème, c’est que tout ces messages utilisent une musique électro qui ne colle pas du tout avec le reste de l’album.

D’ailleurs, même si les messages sont importants, ils ont tendance à nous sortir de l’album. D’une part de par leur aspect nihiliste qui tranche avec la jovialité des autres gros morceaux. D’autre part de par leur genre musical qui est loin, très loin du rock, et prône un électro futuriste pénible. De plus, et c’est très étonnant, le titre qui suit chaque interlude est généralement très mauvais. Il faut dire que cet album a deux facettes, avec d’un côté des titres rock bien énervés, et de l’autre des morceaux sans saveur, mous et qui jouent la carte de la chanson pour midinette. Et globalement, on a toujours droit à un titre très moyen après un interlude. Dysfunctional You se saborde tout seul avec une introduction pénible et un rythme qui ne s’emballe jamais. A Symptom of Being Human lorgne du même côté, avec ce qu’il faut de guitare sèche.

Ce côté sirupeux prend vraiment le pas sur tout le reste, et on aura toujours tendance à rester sur les mauvais côtés de cet album. On peut aussi citer l’insupportable Daylight, un piano voix qui met en exergue la sublime voix de Brent Smith, mais qui reste un vaste vide pop où le leader parle de l’amour de sa vie. C’est tellement sucré que l’on finit par vomir du miel. Si Hope se dirige vers quelque chose d’un peu plus « rock », on est tout de même face à un morceau transparent qui n’a aucune originalité. Tout comme Sure is Fun, qui se moque des gens qui préfèrent s’amuser au lieu de se soucier de la santé de la planète, mais qui n’est pas un titre assez marquant pour rester en tête. Et ne parlons pas de What You Wanted qui clôture l’album de la plus mauvaise des façons.

Heureusement, au milieu de tout ce marasme, on retrouve quelques titres qui valent le coup. D’ailleurs, l’entrée en matière dans l’album est fracassante, avec notamment No Sleep Tonight. Le morceau est court, mais il est puissant, avec des riffs bien lourds et on se surprend à secouer la nuque dans tous les sens. Tout comme Planet Zero qui va vraiment partir vers des élans de Métal Alternatif assez réjouissant, avec en prime, un break qui donne envie de sauter de partout. Comme d’habitude, on retrouve un refrain très catchy et plus doux que les couplets, mais l’ensemble fonctionne parfaitement. On peut aussi compter sur Dead Don’t Die qui reste sur cette ligné directrice, ou encore Clueless and Dramatic et ses élans Punk. Et le duo The Saints of Violence and Innuendo/Army of the Underappreciated sont aussi forts sympathiques, avec de très bons rythmes.

Au final, Planet Zero, le dernier effort de Shinedown, souffle le chaud et le froid, et on a un peu tendance à rester sur le côté frileux. La faute à une conclusion qui est complètement aux fraises, et à une prédominance des titres sirupeux, qui sont globalement plus longs que les autres morceaux. Néanmoins, on reste dans ce que propose Shinedown depuis quelques années, avec une recette qui se renouvelle peu. Le chanteur assure toujours autant, mais le côté rock manque de temps à autre d’une colère plus sourde, chose que le groupe assume, voulant rester dans une sorte de joie communicatrice. Là, ça ne marche qu’à moitié.

  • 2184
  • No Sleep Tonight
  • Planet Zero
  • Welcome
  • Dysfunctional You
  • Dead Don’t Die
  • Standardized Experiences
  • American Burning
  • Do not Panic
  • A Symptom of Being Human
  • Hope
  • A More Utopian Future
  • Clueless and Dramatic
  • Sure is Fun
  • Daylight
  • This is a Warning
  • The Saints of Violence and Innuendo
  • Army of the Underappreciated
  • Delete
  • What You Wanted

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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