avril 25, 2024

Fighting With my Family

De : Stephen Merchant

Avec Florence Pugh, Lena Headey, Nick Frost, Jack Lowden

Année : 2019

Pays : Angleterre, Etats-Unis

Genre : Biopic

Résumé :

Ricky, ancien gangster, Julia, Paige et Zak font partis d’une famille de catcheurs. Les enfants, Paige et Zak, s’inscrivent dans un concours de WWE. Bien que talentueux, les deux jeunes gens vont devoir se battre, au sens propre comme au figuré, afin de devenir des stars de cette pratique.

Avis :

La WWE est la Mecque de tous les fans de catch. Outre le sport que l’on peut découvrir sur certaines chaînes de télévision, la World Wrestling Entertainment est aussi une entreprise qui finance des films afin de mettre en avant leurs catcheurs, notamment ceux sur le déclin. Ainsi donc, on pourra compter sur de mauvais films d’action, qui manquent d’un réalisateur appliqué et de bons acteurs. Car même si certains sont devenus des stars internationales, peu arrive à ce statut. On a bien Dwayne Johnson ou John Cena, mais pour le reste, il faut se contenter de regarder du DTV bas du plafond. Pour autant, la WWE continue de faire rêver et permet de propulser d’illustres inconnus, à l’instar de Paige, catcheuse anglaise amatrice, qui va devenir l’un des divas les plus en vogue. Il n’en fallait pas plus pour faire un biopic.

Ma Famille et le Ring

Bien loin de tous les films d’action ratés qu’a pu fournir la WWE, ici, on est dans un film qui se veut être une comédie dramatique. On est propulsé au sein d’une famille qui ne vit que pour le catch. Habitant le Norwich, cette famille fait des shows dans quelques salles et donne des cours à des gamins du quartier, leur permettant de sortir de leur quotidien morose. Dans cette famille, Paige et Zak sont frère et sœur et ils ne vivent que pour le catch. Leur objectif est simple, intégrer la WWE aux Etats-Unis. Lorsqu’une occasion se profile à Londres, seule Paige est retenue. Elle décide de partir sans son frère, mais ce dernier a bien du mal à le digérer. Seulement, loin des siens, Paige souffre et ne se sent pas à sa place. La famille va alors devoir se serrer les coudes pour surmonter toutes ces épreuves.

Le principal sujet du film est bien évidemment la famille et son importance au sein de notre équilibre. Malgré des personnages hauts en couleurs et un peu punk sur les bords (le père de famille qui a de la prison, la mère qui est une ancienne droguée, le frère aîné en prison pour violence), on va rapidement s’attacher à cette famille qui ne vit que pour le catch, discipline qui fait office de rigueur et d’exutoire, voire même de religion. L’accent est mis sur la relation frère/sœur, qui va connaître des chamboulements lorsque Paige est prise par la WWE et pas Zak, qui va en souffrir en silence. A partir de là, le film bascule dans un drame convenu, mais touchant, grâce à la force de caractère des personnages, qui résonnent plausibles et vrais. On va rapidement ressentir de l’empathie pour tout ce monde, malgré le côté « destroy ».

Nous brillons tous pour quelqu’un

Si le sujet de la famille est important, il est aussi un moyen d’aborder différents thèmes en fonction des personnages. Le couple formé par Nick Frost et Lena Headey semble indissociable l’un de l’autre, et ils portent les mêmes valeurs. Ils attendent beaucoup de leur fille et lui mettent une pression de dingue sur les épaules. Ils se projettent à travers elle, et ils vont devoir comprendre que ce n’est pas forcément ce qu’elle attend d’eux. Mais le plus touchant reste Zak, le frère déçu et qui n’arrive pas à accepter que ce soit sa sœur qui aille à la WWE. Amer, il va prendre une tangente dangereuse, se mettant à boire et délaissant sa femme et son bébé. Les passages sont troublants et ils ont le mérite de frapper fort, notamment grâce à la mise en scène très sobre de Stephen Merchant, qui distille des éléments de drame social.

Le film va alors appuyer très fort sur la relation frère/sœur et sur ce besoin de dualité. Malgré les apparences, ils ne peuvent pas se passer l’un de l’autre. Si Paige devient ce qu’elle est, c’est grâce à son frère et aux entrainements qu’il prodigue. Elle va aussi ouvrir les yeux à son frère qui ne voit pas le bien qu’il fait autour de lui. Il veut briller aux yeux du monde, mais il ne voit pas la lumière qu’il renvoie aux jeunes autour de lui. Pourtant, il sort un jeune du trafic de drogue grâce au catch, et il va même entrainer un adolescent malvoyant, qui se sent perdu et seul sans ce sport et les gens autour. Il y a dans le film un beau message tout en sobriété, où Paige estime que son frère est plus méritant qu’elle et qu’il fait plus de bien qu’elle.

Un casting dingo

Fighting With my Family ne serait pas aussi bien s’il n’était pas porté par un casting très impressionnant. Un casting qui mélange des acteurs anglais avec des acteurs américains, pour mieux coller à la réalité. Du coup, dans la famille de catcheurs, on retrouve un Nick Frost terriblement attachant et drôle, une Lena Headey aimante, un Jack Lowden particulièrement empathique et une Florence Pugh qui survole tout le monde. Elle porte le film sur ses petites épaules. Côté américain, on retrouve alors un Dwayne Johnson (aussi producteur) qui joue son propre rôle, et il semble s’amuser, ainsi qu’un Vince Vaughn convaincant en coach sportif pour déceler les futures pépites de la WWE. Tous ces comédiens apportent vraiment leur pierre à l’édifice et ils ne font pas seulement acte de présence, ils apportent du grain à moudre et de la profondeur.

Au final, Fighting With my Family est un film qui est passé sous les radars et qui est pourtant excellent. Biopic qui raconte comment une jeune fille anglaise d’une famille assez pauvre va devenir une nouvelle égérie de la WWE, Stephen Merchant délivre un film à la fois touchant et drôle, ne sombrant jamais dans l’hagiographie, la démonstration ou le pathos. Il se dégage du long-métrage une étonnante justesse et une sobriété qui surprend, alors que l’on parle d’un sport athlétique et bruyant. Résolument le meilleur film produit par la World Wrestling Entertainment, et de loin.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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