mars 19, 2024

Buffy Tueuse de Vampires

Titre Original : Buffy The Vampire Slayer

De : Fran Rubel Kuzui

Avec Kristy Swanson, Donald Sutherland, Luke Perry, Rutger Hauer

Année : 1992

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Horreur

Résumé :

Buffy est une adolescente futile dont les seuls intérêts sont le shopping, les fêtes et les pom-poms girls. Un jour, un homme mystérieux l’approche pour lui révéler son don et son destin : elle est faite pour tuer des vampires.

Avis :

Bien souvent, ce sont les séries qui sont par la suite adaptées en film. Soit pour clôturer des saisons sans faire celle de trop (El Camino par rapport à Breaking Bad), soit pour raconter d’autres histoires qui prennent place dans l’univers d’une série (Donwton Abbey). Ce qui est un peu plus rare, c’est de voir un film se faire adapter en série. Cela existe pour décliner un univers riche (on pense bien évidemment au Seigneur des Anneaux), mais tout cela provient de films riches, forts et avec une mythologie solide. Qui aurait pu prédire que Buffy Tueuse de Vampires devienne alors une série culte pour tous les adolescents dans années 90/2000 ? Car ne nous y trompons pas, ce film signé Fran Rubel Kuzui est une daube infâme qui n’est ni drôle, ni effrayante et avec un lore absolument dégueulasse. Retour sur un navet à la procréation prolifique.

Bichette et les garçons

Le scénario du film s’appuie dès le départ sur une légende que l’on comprend assez vite. Depuis la nuit des temps, les vampires martyrisent les humains et à chaque époque, une tueuse est désignée pour lutter contre Lothos, le roi des vampires. Buffy, une lycéenne athlétique et futile va être choisie et va commencer un entrainement intense avec Merrick, un vieil homme dont le but est de retrouver et former les tueuses de vampires. Le pitch est assez simple et il va se dérouler sans trop d’accrocs. Ici, on nous présente Buffy comme une gamine insupportable, qui ne pense qu’à faire du shopping et niquer avec son mec. Cette futilité cache des cauchemars récurrents où elle bute des vampires à l’époque moyenâgeuse, mais aussi un mal-être avec des parents absents. On pourrait alors croire à un début de piste pour explorer des thèmes adolescents, mais il n’en sera rien.

En effet, le réalisateur va surtout s’appuyer sur l’apprentissage de la jeune tueuse, qui va faire des galipettes, lancer des pieux sur des mannequins et refaire des galipettes qui lui serviront assez peu. Le film se concentre vraiment sur ça et sur la transformation de quelques zombies qui feront les guignols l’espace de quelques scènes. Buffy va alors passer en second plan pour travailler un deuxième personnage, celui de Pike, un jeune homme paumé qui va aider Buffy dans sa lutte. Là aussi, on retrouve un jeune adolescent solitaire, sans parents, qui se débrouille, mais rien n’est vraiment construit autour de lui. On le veut ténébreux, mais il est juste ringard, un peu punk, mais sans charisme. Et Luke Perry pourra gesticuler dans tous les sens, on n’y croira pas un seul instant. Même la relation entre les deux personnages ne fonctionne pas.

Vampires guignols

Le film souffre d’une écriture erratique qui ne sait que faire de ses personnages. Buffy, aussi futile soit-elle, va devoir s’entrainer pour tuer. Le duo avec Merrick ne marche pas totalement, le vieil homme restant en retrait, avec un Donald Sutherland qui n’en a strictement rien à foutre. Le duo avec Pike ne fonctionne pas, la faute à une écriture indigente de deux adolescents blessés par la vie, mais qui semblent incapables de se comprendre ou de s’entraider convenablement. Le film pourrait tenter d’explorer des thématiques intéressantes, voire intelligentes, mais il fait tout le contraire. On a la sensation de voir un film qui se refuse toute thématique intellectuelle, de peur de faire fuir le public cible, un ado qui ne recherche que du sexy, du cool, du drôle. Cependant, là aussi le film se fourvoie complètement et délivre une purge de comédie.

Si les personnages humains demeurent assez stables, ce ne sera pas le cas des vampires, qui vont tous, absolument tous, surjouer en permanence. Et cela dès le début, lors de la première attaque, avec le bras droit de Lothos qui toise de haut une proie, perché sur un carrousel. Le problème, c’est que tous les vampires en deviennent ridicules et ne sont pas de réelles menaces. On pense à Benny, le meilleur ami de Pike, qui flotte dans les airs avec un air ahuri et demande à son ami de lui ouvrir la fenêtre. On pense à tous les vampires qui grimacent dès qu’ils apparaissent à l’écran. On peut même citer Lothos, joué par un Rutger Hauer qui s’en bat les couilles, et qui préfère délivrer des punchlines faisandées plutôt que de se battre réellement, quitte à mourir de la façon la plus bête qui soit.

Aseptisez-moi

Si l’on passe outre le scénario simpliste et sans intérêt, ou encore le côté débile des vampires, on ne peut même pas se raccrocher à la mise en scène. Le film est d’une platitude qui frôle l’insolence. Aucun moment n’est marquant, aucun passage n’est vraiment intéressant. Les scènes d’action sont peu nombreuses et sont terriblement brouillonnes. Le peu que l’on voit consiste à envoyer valdinguer un personnage dans le décor. Et que dire des scènes de basket, dont une très longue avec un vampire dans la partie. C’est d’une nullité abyssale en plus de ne rien raconter. Ce sera juste l’occasion de croiser un Ben Affleck débutant, même pas crédité au générique. Même l’ambiance n’est pas travaillée, offrant une atmosphère sans âme, cheap et pénible. Le décor de la fête foraine en ruine avait du potentiel, mais rien n’est fait avec…

Au final, Buffy Tueuse de Vampires est une purge infâme. Sorte de comédie horrifique à destination des adolescents, le film souffre peut-être du poids des âges, mais même pour l’époque, il était navrant de bêtise et d’inutilité. Entre un scénario famélique, des vampires débiles, des acteurs qui en font des caisses et une absence totale d’enjeux et d’ambiance, le film de Fran Rubel Kuzui est un navet pénible. On se demande d’ailleurs à quel moment cela a pu être développé en série, tant ce film est une épreuve et un ratage complet…

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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