novembre 9, 2024

Resistance – Metal Machine

Avis :

Il existe aujourd’hui, partout dans le monde, neuf groupes de métal qui portent le nom de Resistance. Sur ces neuf groupes, quatre sont originaires des Etats-Unis et officient tous dans des sous-genres de métal différents. On trouve du Heavy/Prog, du Groove et même du Thrash. De ce fait, difficile de se faire un nom particulier sauf si on trouve une recette magique, ou un succès fulgurant qui va faire parler la poudre. Ce qui n’est pas le cas de ce Resistance qui nous préoccupe aujourd’hui. Originaire de Californie, le groupe s’est fondé en 1987 sous le nom de Caustic Visage, avant de changer en 1991 pour Anarchy Divine, puis finalement de choisir Resistance à la fin des années 90. Mais ce n’est qu’au début des années 2000 que le groupe sort un EP puis deux albums en 2004 et 2006. Il faudra attendre 11 ans pour un nouvel opus.

Metal Machine est donc le troisième effort de ce Resistance et il plonge à cops perdu dans un Heavy teinté de Thrash qui peine à dépasser la demi-heure. Et c’est là le principal problème de cet effort. Attendre onze ans pour avoir seulement huit titres pour trente-deux minutes d’écoute, on flirte avec le foutage de gueule. Après, il faut aussi attendre ce que vaut vraiment cet album. Peut-être est-il composé de huit hits en devenir ? Et malheureusement, ce ne sera pas vraiment le cas. Le premier titre, Metal Machine, démarre avec un bon gros son de monstre, pour ensuite délivrer un gros riff rapide et entrainant. La construction du morceau est très classique, avec un solo au bout de trois minutes et une conclusion qui reprend le refrain. Rien de mirobolant, si ce n’est que ça reste bien fichu et bien produit.

Et on pourrait presque mettre cette phrase sur absolument tous les titres de l’album. En effet, Resistance ne fait pas dans l’original et ne cherche jamais à dépasser son statut de groupe sympathique de Heavy. Les morceaux sont bons, c’est entrainant à souhait, ça ne trahit jamais son image métallique, mais ça manque d’originalité et de sang frais. Hail to the Horns donne envie de faire le signe des cornes avec ses doigts, mais on regrettera la courte durée du titre et son incapacité à fournir quelque chose qui reste en tête. En fait, outre la voix du chanteur qui n’a pas de tessiture particulière, tout cela manque d’une identité propre. On surfe constamment sur du Judas Priest et autres groupes du même acabit, mais ça manque d’un petit truc en plus. Rise and Defend annonce une bonne couleur dès son introduction, mais on va vite oublier le titre.

La raison est toute simple, ça manque d’un refrain catchy à souhait, d’un solo puissant et d’une identité sonore propre. Le chanteur aura beau vociférer dans les aigus pour son refrain, n’est pas Rob Halford qui veut… A la rigueur Some Gave All va sortir un peu du lot, notamment grâce à un rythme différent et une ambiance plus chaude. Alors certes, on reste dans le même carcan Heavy, mais globalement, on note un petit changement un peu plus accessible qui pourrait être la marque de fabrique du groupe. Et cela malgré un le côté presque « pop » du refrain. Mais Time Machine va vite rappeler le groupe à ses anciens démons. Si le début fait illusion, on replonge dans un Heavy sympathique, mais qui manque d’impact et d’originalité. Comment sortir du lot si on n’arrive pas à trouver son chemin et que l’on singe les autres ?

En soi, ce troisième album n’est pas mauvais, loin de là, mais force est de constater qu’il lui manque des éléments essentiels pour s’imposer comme il se doit. Dirty Side Down et son Harley qui lance les hostilités permet d’entrevoir un Hard’n’Heavy fortiche et c’est le cas. Le solo de départ fait plaisir à entendre et on espère avoir un titre qui rehausse le niveau. Mais les démons reviennent sans cesse, et Resistance replonge dans un Heavy trop classique pour se démarquer. Heroes se veut plus construit et plus complexe, mais il n’en sera rien, si ce n’est quelques riffs percutants qui font plaisir. Enfin, Blackout clôture le tout sous le même signe que tout l’album, avec un Heavy d’une simplicité déconcertante et qui n’a pas l’effet escompté. Certes, c’est maîtrisé sur le bout des doigts, mais ça reste trop téléphoné.

Au final, Metal Machine, le dernier album en date de Resistance, est un effort agréable et qui rentre dans la grande lignée du Heavy très classique. Peut-être même un peu trop, l’ensemble manquant cruellement d’innovation et d’identité. Resistance mime tous les artifices du genre sans jamais donner un petit coup de fouet, et en oublie même de fournir un coup de pouce supplémentaire à ces compos pour qu’elles soient un peu plus longues. Franchement, attendre onze ans pour pondre une petite demi-heure d’écoute, c’est limite.

  • The Metal Machine
  • Hail to the Horns
  • Rise and Defend
  • Some Gave All
  • Time Machine
  • Dirty Side Down
  • Heroes
  • Blackout

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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