Auteurs : Preeti Chhibber et James Lancett
Editeur : Lumen
Genre : Jeunesse, Super-Héros
Résumé :
Moi, c’est Doreen mais, entre nous, je préfère qu’on m’appelle par mon nom de super-héroïne : Écureuillette ! Avec ma plus fidèle acolyte, Tite-Pattes, et tous mes super-copains (Spider-Man, Miss Marvel et Kid Apocalypse… une belle brochette, non ?), on est de retour à l’académie Avengers. Youpi !!! La noix sur le gâteau ? Captain Marvel a engagé de nouveaux profs pour nous faire cours : Thor, le dieu du Tonnerre en personne, mais aussi deux des Gardiens les plus déjantés de la Galaxie, j’ai nommé (roulement de tambour)… Rocket et Groot ! La classe intergalactique, pas vrai ? Mais ça, c’était sans compter sur tous ces phénomènes inexpliqués qui se multiplient à l’académie : ils touchent plusieurs enseignants, mais aussi des élèves ! Tout part en cacahouète, c’est moi qui vous le dis ! Attention les yeux, les amis ! Quelqu’un s’amuse à semer la zizanie au sein de l’académie Avengers et j’ai bien l’intention de découvrir qui ! Foi d’Écureuillette !
Avis :
Avec la démocratisation de la littérature jeunesse et des super-héros, on peut dire que nos chères têtes blondes ont de la chance. En effet, ils ont maintenant des rayons dédiés pleinement à leur passion et on retrouve du Marvel à toutes les sauces, que ce soit en comics, en jeux vidéo, en films ou même sous la forme de roman graphique. Lumen a rapidement vu qu’il y avait un créneau à prendre là-dessus et s’est empressé de sortir des romans jeunesse et Young Adult afin d’élargir un univers déjà conséquent. Et si l’on peut se poser des questions sur les qualités des différents films, en est-il de même avec les romans à destination des plus jeunes ? On retrouve donc Miles Morales, Miss Marvel et Ecureuillette pour une nouvelle aventure, où un mystérieux bonhomme sème la zizanie dans l’académie.
Le premier tome nous avait laissé une impression mitigée. Sorte de roman graphique où se mélangeaient des planches de BD, des échanges de textos ou encore des passages de journal intime, on avait la sensation que l’intrigue n’avançait pas et que l’on vivait cela à travers les yeux d’une Kamala Khan encore toute jeune. Bien évidemment, le récit ne vise pas un public adulte et averti. Cependant, on trouvait quelques éléments sympathiques, avec des personnages qui se posaient des questions sur le bien et le mal, mais aussi sur leur nature. Malgré des enfantillages propres au médium, ce premier tome n’était pas si désagréable que ça. Qu’en est-il alors avec ce deuxième tome, qui se concentre sur Ecureuillette ?
La première chose qui frappe, c’est que l’on reste sur le même schéma structurel. C’est-à-dire que l’on remplace les états d’âme de Miss Marvel par ceux d’Ecureuillette, mais la forme est la même. Des planches de BD, plus nombreuses, côtoient des échanges de messages, des discussions internet ou encore un journal intime. Sur le fond, on reste un petit peu sur la même chose. Des choses étranges se déroulent au sein de l’académie, des images sont diffusées, Captain Marvel est trop occupée pour s’en charger et finalement, on va vite se rendre compte qu’un méchant de seconde zone vient mettre le bazar. Tout cela est très simple, peut-être un peu trop. On sent que l’autrice se repose sur ses acquis et poursuit un schéma déjà-vu et pas forcément passionnant.
Disons que le ton du roman est tellement léger que l’on ne craint jamais pour les héros et les enjeux se réduisent comme peau de chagrin. Et c’est un problème assez important au sein de l’histoire. Comme pour le premier tome, il manque un peu de piquant, d’aventure, de moments stressants pour donner plus d’ampleur à l’histoire. Là, on est proche de l’ennui à chaque fois et les quelques passages plus rigoureux ne durent jamais bien longtemps. Le roman mise tout sur l’humour. Un humour enfantin, parfois rigolo, notamment dans les traductions de l’écureuil, mais un peu trop présent et qui fait du tort à l’intrigue. Car même si l’histoire se repose sur un bout de papier, il y aurait pu avoir plus de sérieux dans le traitement. La résolution de l’enquête arrive comme un cheveu sur la soupe, et tous les actes des personnages n’ont finalement aucun impact nulle part.
Alors oui, on retrouve des personnages importants de l’univers Marvel, comme Rocket Raccoon, Ant-Man ou encore Nova, mais tout cela reste en filigrane. Même les personnages centraux sont peu exploités. Miss Marvel est réduite à deux lignes de dialogue, et c’est un peu la même chose pour Spider-Man. On retrouvera des personnages peu connus, comme Brawn, sorte de mini-Hulk, ou même le méchant de la fin, qui a autant de charisme d’une moule sur son rocher. Si ce pot-pourri peut intéresser les enfants, c’est surtout pour découvrir de nouveaux personnages au sein de l’univers Marvel, mais les rôles sont très pauvres.
Mais on trouvera, en grattant un peu, quelques thèmes intéressants. Comme toujours, on aura droit à la morale universelle, où c’est ensemble que l’on réussit de grandes choses, mais on trouvera aussi quelques petites choses intelligentes. Et notamment la crainte des parents d’Ecureuillette. En effet, ces derniers aimeraient que leur fille cesse d’être une super-héroïne, car ils sont morts d’inquiétude à chaque fois. Un discours un peu protecteur et paternaliste, mais assez plausible et qui donne un background à la fillette. Il faut dire que le pouvoir de commander aux écureuils n’est pas le truc le plus puissant ou glamour et cela permet de donner du relief à l’héroïne et de s’attacher un peu plus à elle.
Au final, ce deuxième tome de l’Académie Marvel s’adresse clairement à un très jeune public. Si la forme est plutôt marrante, force est de constater que le fond manque de profondeur et d’ambition. Le ton, trop léger, empêche de mettre en avant des enjeux trop importants et cela nuit à l’ensemble. Car même si l’on est dans de la jeunesse, nos enfants ne sont pas stupides et peuvent comprendre des thématiques plus graves ou plus complexes. Il est dommage que les risques ne soient pas plus élevés afin de rendre l’ensemble plus intéressant et plus transversal dans les catégories d’âge visées.
Note : 12/20
Par AqME