avril 25, 2024

Scream Queens Saison 2

D’Après une Idée de : Ryan Murphy, Brad Falchuk et Ian Brenner

Avec Jamie Lee Curtis, Emma Roberts, John Stamos, Kirstie Alley

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Horreur, Comédie

Résumé :

Après avoir quitté l’université, Cathy Munsch se reconvertit en rachetant un hôpital. Elle est secondée par Brock Holt et Cassidy Cascade, deux médecins, et par son ancienne élève, Zayday Williams. Tout irait pour le mieux si elle n’avait pas l’idée de recruter les Chanel comme infirmières.

Avis :

Ryan Murphy est un showrunner que l’on ne présente plus dans le monde de la série. Perçant vraiment avec Glee, il va trouver ses lettres de noblesse auprès du public avec American Horror Story, puis il va produire, écrire et mener une flopée de séries en tout genre. Le problème avec Ryan Murphy, c’est qu’il peut être autant adulé que détesté. Il faut dire que ses séries sont souvent déjantées, apportant des twists improbables et un humour qui frôle parfois l’hystérie. De ce fait, il faut clairement s’accrocher pour apprécier un Ryan Murphy qui plonge à corps perdu dans la comédie horrifique. En 2015, lors de la première saison de Scream Queens, l’hystérie était au rendez-vous, mais pas la peur, malgré quelques fulgurances gores. Pour autant, la série connait un certain succès, du moins suffisamment pour avoir une deuxième saison. Était-ce nécessaire ? Pas vraiment…

Dans cette deuxième saison, on délaisse le campus et ses insupportables élèves pour se retrouver dans le milieu hospitalier. La doyenne Cathy Munsch a racheté un hôpital pour y traiter des maladies rares. Parmi ses médecins, on retrouve un chirurgien de renom qui a subi une greffe de la main. Une main qui a appartenu à un serial killer. On aura aussi droit à un jeune médecin qui est froid et qui pense être mort. Pour renforcer son équipe, Munsch recrute alors les trois Chanel en tant qu’infirmières. Manque de pot, l’hôpital se traine une rumeur de malédiction et des tueurs en série vont sévir au sein de l’établissement. Comme on peut s’y attendre, la série va repartir sur des bases délurées et stupides afin de bouffer à tous les râteliers pour charmer les amateurs d’horreur. On retrouvera alors plusieurs références à divers films d’horreur.

Ainsi donc, le nouveau meurtrier, qui puise son costume dans la légende du monstre du marais, va venir chaque soir pour buter quelques personnes, tout en épargnant les Chanel. Pourquoi ? On aura les réponses au fur et à mesure des épisodes. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que la série va encore plus loin dans le délire humoristique par rapport à la première saison. Le coup du médecin avec son main incontrôlable, le retour du père de la première saison, les histoires de coucherie dans tous les sens, la guerre entre Munsch et Chanel Oberlin, bref, on aura droit à des histoires rocambolesques où le sexe est finalement plus présent que le reste. La série ne trouve jamais l’équilibre entre l’humour (souvent scabreux et sans intérêt) et l’horreur, avec quelques meurtres graphiques et des gueules cassées, mais qui n’ont aucun impact sur le récit.

D’ailleurs, la série se moque ouvertement de certaines maladies ou de patients atteints de troubles notoires. On pense à la Chanel atteinte du syndrome de Marfan, ou encore celle qui a le visage figé. Ryan Murphy s’en sert comme ressort humoristique, mais à aucun moment cela ne fait intervenir une réflexion sur la différence ou la maladie. Le showrunner, avec ses scénaristes, préfèrent largement parler de la guerre des sexes qui sévit dans l’établissement, entre une jeune Chanel désirable (et qui semble se dévêtir facilement) et une doyenne qui refuse de vieillir. Les personnages sont assez mal exploités dans ces épisodes. Certains récits sont oubliés en cours de route tandis que d’autres n’ont pas de segment à proprement parlé. On aura droit à certains personnages qui ne viendront que pour un épisode, pour se faire dézinguer, et cela n’aboutira finalement à rien. Le brassage du vide par excellence.

Si les acteurs semblent s’éclater dans leur rôle respectif, ce n’est pas forcément le cas du spectateur. Si l’on excepte quelques meurtres graphiques plutôt bien fichus, on reste dans quelque chose d’assez tape à l’œil qui utilise des artifices factices et déjà-vu pour tenter d’installer de l’horreur. La saturation des couleurs, les caméras des travers, tout ça n’est pas du tout original et on effleure parfois l’arnaque. De plus, certains personnages sont carrément insupportables. On pense bien évidemment à Abigail Breslin et sa voix criarde, qui est la souffre-douleur et se complait dans ce rôle. Mais Emma Roberts est à gifler, tout comme la mollesse de Billie Lourd. Les vieux briscards ne sauvent pas les meubles, avec une Jamie Lee Curtis à côté de ses pompes, ou encore un John Stamos aussi fin qu’un Lorenzo Lamas. La souffrance est bien du côté des spectateurs.

Au final, Cette deuxième et dernière saison de Scream Queens est une purge, tout autant que la première. Ryan Murphy et ses partenaires offrent un show d’une rare indigence, qui n’est ni drôle, ni effrayant, ni même graphique. On se retrouve avec des twists d’une débilité rance, des personnages qui n’existent jamais vraiment et des thématiques qui sont à peine survolées au sein d’une intrigue dont les tueurs sont grillés dès les premiers instants. C’est donc sans étonnement que la série fut annulée au bout de seulement deux saisons, car il n’y a rien à sauver là-dedans. Pas même un hommage aux vraies scream queens qui doivent regarder cela d’un œil torve, les présentant comme des débiles plus que des reines de la mort. Triste.

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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