avril 25, 2024

Notre Maison Hantée

Titre Original : Das Schaurige Haus

De : Daniel Prochaska

Avec Leon Orlandianyi, Benno Rosskopf, Julia Koschitz, Marii Weichsler

Année : 2021

Pays : Autriche, Allemagne

Genre : Horreur, Comédie

Résumé :

Deux frères de la grande ville déménagent avec leur mère dans un village perdu et tentent, avec leurs amis, d’élucider le sinistre mystère qui hante leur nouvelle maison.

Avis :

La littérature de jeunesse peut être un apport assez intéressant pour le cinéma. Balayant des thèmes forts et universels, de nombreux romans jeunesse ont connu les joies du grand, à commencer par les livres de Roald Dahl. Charlie et la Chocolaterie, Sacrées Sorcières ou encore Matilda en sont de parfaits exemples. Ce qui est un peu plus rare, c’est de voir la littérature de jeunesse horrifique sur grand écran. Il faut dire qu’il faut savoir bien doser son horreur. Un peu de trop et le public visé sera traumatisé, et un peu de pas assez et on risque de s’ennuyer à mourir. Récemment, les adaptations de Chair de Poule furent de petits succès (surtout le premier), mais on sentait fort bien un potentiel pas assez approfondi, contrairement à la série télé, qui était plus sulfureuse sur certains épisodes. Qu’en est-il avec Notre Maison Hantée, qui s’inspire d’un roman allemand ?

La grande maison dans la prairie

Une maman célibataire déménage avec ses deux enfants, un ado et un jeune garçon, dans une grande maison à la frontière autrichienne. Malgré le fait que ce soit les vacances, les deux frangins s’ennuient et c’est à travers quelques amitiés qu’ils vont découvrir que leur nouvelle maison est hantée. Dès lors, le petit groupe va mener l’enquête pour apaiser les fantômes et découvrir qui se cache un triple meurtre non élucidé. On le sait d’avance quand on lit le pitch, Notre Maison Hantée sera un tout petit film qui n’ira jamais bien loin dans ses accès horrifiques. L’histoire va mettre en avant deux frères dont la différence d’âge empêche un réel lien, et c’est à travers cette enquête qu’ils vont se découvrir. Ils seront accompagnés de deux acolytes, une jolie jeune fille qui tape dans l’œil du grand et un geek peureux. Rajoutez un chien et on est dans Scooby-Doo.

Et on n’est pas si loin de la réalité quand on creuse un peu plus le scénario. L’enquête va mener les enfants vers un promoteur immobilier assez lugubre et un passé qui voudrait bien rester enterré. Le déroulement se fait sans accroc, ni même surprise, si ce n’est quelques cas de possession qui viendront amener du piment, ce qui manque vraiment dans ce métrage. L’écriture est assez pataude. On va d’évidence en évidence, et rapidement, les fantômes ne prennent pas une place menaçante. D’ailleurs, les réelles menaces viennent plutôt du monde des vivants, avec des jeunes qui cherchent des noises aux nouveaux arrivants, et une volonté de montrer un racisme latent entre allemands et autrichiens. De ce fait, l’aspect fantastique passe en second plan et ne servira qu’à faire avancer une enquête bancale. L’ennui pointe rapidement quand on se rend compte que le film n’a pas grand-chose à dire.

L’inconstance du vivant

En fait, on va vite se rendre compte que le film n’arrive pas à trouver la bonne tonalité, le bon équilibre entre l’horreur familiale et la comédie pour gosse. Le début est assez prometteur avec une maison inquiétante et une mère qui se tue au travail, en s’enfonçant dans des grottes lugubres. Malheureusement, la rencontre avec le geek de service va vite tourner au cauchemar. Le jeune acteur en fait des caisses, son personnage est un cliché sur pattes et surtout, il n’est pas drôle. Lourd et pataud, il ne sert qu’à lancer le mystère du meurtre. A partir de là, on aura droit à toutes les cases des blagues pas drôles, destinées à un public jeune. Il en va de même avec les possessions, mal fichues, qui tentent de faire peur, mais qui sont trop frontales pour susciter un quelconque émoi.

D’autant plus qu’elles concernent les jeunes personnages qui ne sont pas vraiment attachants. Comme dit plus haut, le geek de service est à baffer, la jeune fille est transparente et ne sert que de crush pour un grand frère qui semble chercher l’amour. Quant au petit frère, sa manie de nommer tous les animaux, dont une limace qu’il garde autour du cou, son côté un peu niais font que l’on ne ressente aucune empathie pour lui. Et on ne parle même pas des adultes qui sont inexistants dans le métrage. De ce fait, tout cela se combine pour ne pas rendre la peur palpable, ni pour des adultes, ni pour des enfants. Le film se fourvoie dans une inconstance des tons qui fait que l’on ne sait jamais sur quel pied danser et sur ce qu’a voulu dire le réalisateur. C’est tout de même dommage…

Des limaces et des (petits) hommes

Enfin, si le film n’arrive pas à exploiter sa démarche horrifique, ni même comique, il loupe aussi le coche lorsqu’il veut dénoncer quelque chose. A titre d’exemple, on aura affaire à un jeune homme raciste et mauvais, qui ne se remettra jamais en question. Pas même à la fin, puisque finalement, il va aider son souffre-douleur comme si de rien n’était. La relation des deux frères reste platonique à souhait, et surtout, il va manquer quelques éléments pour trouver cette famille agréable. La mère fait tout son possible pour s’occuper de ses enfants, mais c’est plutôt ce grand frère qui fait tout le taf, et il n’a pas forcément de remerciements. Il manque au film une dimension plus tragique pour rendre l’ensemble plus emballant, plus plaisant. Là, on sent que c’est pour les enfants, et ça ne cherche pas forcément plus loin, alors que ça aurait été bénéfique au métrage.

Au final, Notre Maison Hantée se place comme un film pour enfants. On sent clairement que le film est à destination des gosses qui ont envie de faire croire à leurs parents qu’ils ont vu un vrai film d’horreur. Et Netflix joue à fond cette carte, puisque le métrage se trouve sur la liste des films d’horreur… Pour les adultes, tout cela ressemble plus à un attrape-nigaud, un sous Chair de Poule qui tente d’avoir une réalisation plus sombre, un micro Scooby-Doo pas fun et sans chien. Bref, un film à éviter…

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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