avril 18, 2024

Foreign – The Symphony of the Wandering Jew Part II

Avis :

On a souvent tendance à dire que la France n’est pas une terre musicale très rock’n’roll. Alors à dire qu’elle est terre de métal, on est très loin du compte. Mais cela n’est pas faute d’avoir des groupes de qualité et des artistes incroyables. C’est juste un problème de culture, d’ouverture et de mise en avant. Le métal, même s’il cartonne sur internet, ne se vend pas forcément à la masse populaire. De ce fait, on fouille, on chercher, on gratte, et on tombe parfois sur des pépites. Ce qui est le cas avec Foreign. Porté à bout de bras par Ivan Jacquin, Foreign est un groupe hétéroclite dont le but est de raconter une histoire et de faire partir l’auditeur dans un long voyage, en compagnie du juif errant. Blindé d’invités prestigieux, aidé par une orchestration monumentale, ce deuxième album pour Foreign est une tuerie, tout simplement.

Le skeud débute avec Yerushalaim et il pourrait tout à fait être considéré comme une synthèse de tout l’album. Très long, le morceau brasse tout ce que va être l’album. Du chant lyrique, des riffs bien lourds, une orchestration dantesque et surtout, une construction complexe qui va nous faire partir très loin. Oscillant toujours entre chant, lyrisme et narration, on fait vraiment face à un titre complet, à la fois violent et doux, complexe et d’une limpidité rare. Cette entrée en matière force le respect et démontre tout le talent d’Ivan Jacquin qui ne va faire que surprendre au fur et à mesure des pistes. Et pour se rendre compte de cela, il suffit de piocher dans Rise 1187, autre morceau maousse de l’album. Là aussi, la longueur est de mise, mais jamais l’ennui. Tout y est. La violence, les variations, le côté épique, la puissance, mais aussi la douceur. 

Avec ces deux premiers titres, Foreign frappe un très grand coup sur la table. On se prend une branlée gigantesque face à ces deux titres qui sont d’une orchestration superbe. Et c’est là que l’on se dit qu’il y a vraiment un problème dans la musique en France. Comment peut-on passer à côté d’un tel travail ? C’est dingue. D’autant plus que si l’on veut rester dans une certaine lourdeur, dans une certaine puissance, l’album est parcouru de morceaux épiques et denses. On pense bien évidemment à Running Time et son chant féminin/masculin qui se répond à la perfection, ou encore aux riffs ultra rapides renforcés par un clavier qui ajoute une jolie nappe mélodique. On peut aussi citer Revolutions, l’un des titres les plus forts de l’album. Là encore, on peut qu’être subjugué par le choix audacieux des mélanges, que ce soir dans les instruments ou encore le chant.

La véritable force de cet album, réside dans sa narration, dans son histoire, mais aussi dans cette faculté à nous faire partir loin, mélangeant les styles, les rythmes, pour en arriver à un opéra d’une rare puissance. Pour en revenir à Revolutions, on a tout. Des cuivres, des cordes, du lyrique, du chant granuleux. Il s’en dégage une telle grandiloquence qu’on ne peut qu’être abasourdi par tant de talent. Au sein de l’album, on trouvera même des morceaux qui allieront à la perfection l’action Sympho Métal et un côté plus folk. On peut citer Secrets of Art ou Mysteries to Come, deux titres qui lorgnent plus vers un aspect Prog, mais qui s’insèrent parfaitement au sein de l’histoire. Symphonic Caress sera aussi dans ce cas de figure, avec en prime une grandiloquence décuplée par des choix audacieux sur le final absolument sublime et quelques solos qui tapent fort. Très fort.

Et au milieu de tout ça, bien évidemment, on retrouve des ballades, des titres plus calmes, plus doux, et une paire d’interludes. Mariner of All Seas ouvre le bal et enclenche une autre facette du groupe. Non seulement c’est beau, mais c’est aussi touchant, avec une mélodie qui rentre immédiatement en tête. On aura droit à quelques bruits de bateau qui tangue et les cordes feront le reste. Un morceau à écouter les yeux fermés pour une meilleure projection. On peut aussi évoquer Holy Lands, d’une rare douceur et qui fait très médiéval dans l’esprit. Et que dire de la splendeur de The Fountain, morceau instrumental qui touche au plus profond. Bref, c’est beau, c’est fait élégance. A noter aussi les deux interludes, qui font office de pause dans ce récit.

Au final, The Symphony of the Wandering Jew Part II, le dernier album en date de Foreign, est un classique instantané. D’une rare densité, d’une générosité sans faille et ne souffrant qu’aucun point faible, on peut clairement dire qu’il s’agit-là d’un très gros coup de cœur. Mélangeant le Sympho, le Power, avec quelques pointes d’Epic et une orchestration symphonique de toute beauté, Foreign fait partie de ces groupes français au talent immense mais invisibilisé pour on ne sait quelle raison. En un mot comme en cent, c’est une tuerie, un diamant brut, une claque phénoménale.

  • Yerushalaim
  • Rise 1187
  • Mariner of All Seas
  • Holy Lands
  • Eternal Part III
  • Running Time
  • The Fountain
  • Mysteries to Come
  • Secrets of Art
  • Symphonic Caress
  • Eternal Part IV
  • Revolutions
  • Witness of Changes

Note : 19/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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