novembre 14, 2024

C’est Nous, les Héros

Titre Original : We can be Heroes

De : Robert Rodriguez

Avec Pedro Pascal, Priyanka Chopra Jonas, Boyd Holbrook, Christian Slater

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Fantastique

Résumé :

Lorsque des envahisseurs extraterrestres kidnappent les super-héros de notre planète, leurs enfants doivent s’unir et apprendre à fonctionner en équipe pour sauver leurs parents et le monde.

Avis :

Robert Rodriguez est un électron du libre du cinéma américain. Si on peut l’assimiler à de gros blockbusters qui font sa réputation (Alita Battle Angel ou encore Sin City), il est aussi un artisan qui aime faire des projets plus intimistes et parfois étonnants. Mais pas toujours dans le bon sens du terme. En effet, Si on lui supprime toute collaboration avec de grands noms (James Cameron ou Quentin Tarantino), ses films plus personnels restent de petits échecs. Et Spy Kids en est un exemple parmi tant d’autres. Et quelle étrange idée de la part du réalisateur de vouloir faire, à la va-vite, une sorte de spin-off des Spy Kids, en faisant intervenir des personnages communs dans un film de super-héros pour enfants. Si l’intention est louable. Si le message de fin est mignon. Il n’en demeure pas moins que le film est un calvaire.

Mini justiciers

Le pitch du film est relativement simple. Une invasion extraterrestre va mettre en déroute tous les super-héros de la Terre. Ils se font tous kidnapper par une race alien. Leurs enfants, alors dans une bunker sécurisé, décident de partir à la rescousse des parents. Eux aussi dotés de super-pouvoirs, ils vont tout faire pour sauver leur parent et éradiquer la menace extraterrestre. C’est à partir de là que Robert Rodriguez pose son scénario, où des enfants vont vivre des aventures rocambolesques, apprendre à maîtriser leur pouvoir et combattre des poulpes violets. Film destiné en premier lieu aux gosses, C’est Nous les Héros est une amère déception. Déjà dans son intrigue, qui est percluse d’incohérences et de défauts. L’histoire laisse de gros trous dans l’intrigue. Pire, elle oublie parfois certains personnages, comme ce pauvre garçon pris dans une boucle temporelle et donc au ralenti.

Avec cette histoire, on comprend bien que le cinéaste veut montrer que le futur de notre monde, c’est la nouvelle génération. Les enfants sont mis en avant et se débattent pour sauver leurs parents, qui passent plus de temps à se disputer qu’autre chose. Le film mise sur l’intelligence des enfants, sur leurs super-pouvoirs et leur altruisme. Car oui, ce qui fait la force, c’est l’union. Une union fragile, avec des enfants qui commencent à s’embrouiller pour des broutilles, et qui n’ont pas la même importance. Et c’est là aussi un problème de script. Certains enfants ne servent à rien, ou ont des rôles en deçà des autres. Notamment celui qui peut prendre l’apparence de qui il veut. A contrario, d’autres sont mis en avant, alors qu’ils n’ont pas grand-chose à dire. Et là, on pense à l’enfant élastique qui se fait appeler spaghetti.

Mes yeux saignent encore

Ce déséquilibre, on le trouve un peu partout dans le film. Et ce n’est pas parce que c’est un film pour enfants, qu’il faut le faire par-dessus la jambe. Car c’est vraiment la sensation que l’on ressent. Outre les rôles des enfants qui sont déséquilibrés, on aura aussi droit à des maladresses dans le visuel du métrage. Les effets spéciaux sont tout simplement imbuvables. Les fonds verts se voient à des kilomètres. Les incrustations sont vraiment dégueulasses. Et les choix artistiques sont très discutables, notamment sur le design des méchants. En un mot comme en cent, c’est moche. C’est laid dans tout ce que ça entreprend. Même les moments sans effets spéciaux sont inintéressants sur un plan cinématographique. Pire, la session d’entraînement chez une grand-mère est d’un kitsch rarement atteint, même dans le pire des nanars. Non seulement, c’est mal filmé, mais en plus c’est ringard comme jamais…

On pourra croire que l’on va se rattraper sur le casting, notamment des enfants, mais on va vite déchanter. Le problème ne provient pas de l’actrice principale, YaYa Gosselin. Elle est relativement convaincante dans ce rôle de leader qui se pose des questions. Cependant, elle est mal entourée. Tous les autres petits acteurs sont au mieux insignifiants, au pire détestables. Et là, on pense à celui qui peut changer son visage, ou encore à celui qui a tous les pouvoirs mais qui ne les maîtrise pas. On peut aussi citer celui en fauteuil roulant, qui ne sert strictement à rien. Et on ne parle même pas des quelques phases d’action, qui font vraiment pitié. Pas sûr que cela marche même chez des enfants… Là aussi, on sent que le casting a été fait à la va-vite pour coller au mieux à une certaine diversité. Si c’est louable, ça reste mal interprété.

Casting gâché

Le plus surprenant là-dedans reste le casting d’adultes, tout bonnement incroyable. Pedro Pascal, Boyd Holbrook, Priyanka Chopra, Christian Slater, tout ce bon monde va se prendre le chou dans une salle entourée de fond vert. Et avec des costumes en stuc complètement ridicules. Et c’est relativement tendu de voir ça. Ça fait presque de la peine. Car si le rôle de Pedro Pascal, en père veuf aimant, peut passer, pour le reste, on frise la catastrophe. Boyd Holbrook se la joue Homelander du pauvre avec ses tics dès qu’il y a des photographes. Christian Slater fait le bricolo de service mais ne sert concrètement à rien. Et Priyanka Chopra joue la méchante en tailleur et hormis être le côté sexy du film, elle surjoue à mort et ne sert à rien. Bref, c’est une calamité de les suivre dans ce gloubi-boulga.

Au final, C’est Nous les Héros est une catastrophe sur tous les plans. Non seulement c’est très moche, aussi dans son visuel que dans ses effets spéciaux, mais en plus de ça, l’histoire est d’une nullité absolue. On sent qu’à travers ce film, Robert Rodriguez a voulu rendre hommage à la jeune génération, aux enfants, mais il le fait de façon maladroite. Un peu comme si les gosses n’avaient pas un œil critique envers la qualité intrinsèque d’un métrage. Il ne suffit pas de mettre en avant des enfants héros pour plaire justement aux enfants. Encore faut-il créer une intrigue solide, des personnages touchants et un joli décorum. Ici, on a rien de tout ça.

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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