décembre 10, 2024

Le Prince de Greenwich Village

Titre Original : House of D

De : David Duchovny

Avec David Duchovny, Robin Williams, Anton Yelchin, Tea Leoni

Année: 2004

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie, Drame

Résumé :

Le parcours d’un New-yorkais qui tente simplement de mettre de l’ordre dans sa vie en renouant avec les personnes qui ont fait de lui celui qu’il est devenu.

Avis :

Tout le monde connaît David Duchovny, acteur évidemment connu pour son rôle dans la série « X-Files« , puis qui a, au-delà de la série, une jolie carrière oscillant entre cinéma d’auteur et série télé à gros succès « X-Files« , « Twin Peaks« , « Californiaction« , rien que ça… Mais David Duchovny, c’est aussi un mec qui a plusieurs casquettes, et l’une d’entre elles, est celle de la réalisation. David Duchovny réalise principalement pour la télévision et principalement sur des épisodes de séries dans lesquelles il joue. Mais parmi ses réalisations, il existe un film, et c’est sur celui-ci qu’on va s’arrêter aujourd’hui.

Sorti directement en DVD chez nous, « Le Prince de Greenwich Village » (titre assez putassier d’ailleurs, qui n’a strictement rien compris au film et qui est là uniquement pour renvoyer à une image mafieuse qui ferait plus vendre…) est un joli premier film. Totalement méconnu, « House of D » (on lui préfère son titre original) est un film assez étonnant de par la plongée qu’il fait dans le New York des années 70, mais aussi par le portrait qu’il peint d’un jeune garçon et d’un homme hanté par son passé. Bref, on se laisse gentiment conquérir et toucher par cette histoire pleine de bons sentiments certes, mais qui n’en demeure pas moins jolie.

Tommy, la trentaine, habite Paris depuis plus d’une vingtaine d’années. Ce soir-là, alors que son fils vient d’avoir treize ans, Tommy a le besoin de livrer son histoire à celle qu’il aime. Une histoire qui le ramène une vingtaine d’années plutôt, à New York, alors que lui-même allait avoir treize ans.

Pour son premier et seul film pour l’instant, David Duchovny a décidé de faire un film qui s’arrête sur la perte de l’innocence et ce moment où l’enfance laisse place à l’âge adulte. Écrit par David Duchovny qui mettra de lui dans ce scénario, puisqu’il laisse entendre qu’il y a de l’autobiographie dans cette histoire, « House of D » est un film qui oscille gentiment entre la comédie et le drame.

L’intrigue suit donc David Duchovny adulte qui un soir, a besoin d’une thérapie, et ainsi, il va se replonger dans son passé pour l’exorciser, pour pouvoir finalement se construire. Cette intrigue de base est archi classique, et ce qui est assez étonnant, ce que l’histoire que va nous raconter David Duchovny ne va pas être aussi classique qu’on se l’imaginait. Ce qui frappe en premier avec « House of D« , c’est l’ambiance du New York des seventies qu’a capturé David Duchovny. Il y a quelque chose de très simple et de très juste qui s’échappe de ce film. Puis derrière ça, le réalisateur nous attrape par la simplicité de son histoire, qui suit un quotidien, celui d’un gamin, qui entre deux cours, fait un petit boulot de livreurs, fait du baseball de rue avec des potes et traîne avec son meilleur ami. Un gamin dont la vie n’a pas toujours été facile, mais dont l’innocence de l’enfance fait que cette vie est belle. David Duchovny oscille habilement entre des moments franchement amusants, débordant de la naïveté de l’enfance et le début de l’adolescence, et d’autres qui vont être plus touchants, notamment dans la seconde partie du film, quand ce dernier efface peu à peu l’innocence de l’enfance.

David Duchovny, pour tenir ce quotidien, pour nous toucher comme nous amuser, le réalisateur a imaginé tout un panel de personnages qui sont intéressants. Ainsi, on retiendra Zelda Williams en petite copine, ou encore Erika Badu en prisonnière amusante et pleine de bons conseils. On notera aussi une très touchante Tea Leoni dans le rôle de la mère, détruite et dévastée qui essaie tant bien que mal de faire face. Mais bien sûr, « House of D« , c’est surtout un duo magique et tristement regretté, puisque le film est tenu par un tout jeune Anton Yelchin et le grand Robin Williams. Yelchin, en jeune garçon plein de vie, est très touchant et l’on adore le suivre dans les rues de New York. Quant à Robin Williams, il est merveilleux dans la peau de Pappass, un homme d’une cinquantaine d’années qui a le mental d’un gamin. Franchement, le rôle était taillé pour lui, et entre clown triste et clown joyeux, Robin Williams est définitivement bouleversant.

« House of D« , c’est aussi une jolie réalisation. David Duchovny fait simple, il ne prend pas de risque, mais l’ensemble est efficace, bien mené, c’est beau, il y a une belle ambiance, puis le réalisateur trouve le ton juste, pour que son film soit aussi amusant que touchant, sans pour autant tomber dans le pathos, ce qui n’était pas si évidemment que ça avec ce genre d’intrigue. David Duchovny évite les pièges, et même si on peut lui reprocher de faire dans le classique, force est de constater que ça fonctionne et mieux encore, on se laisse entraîner et conquérir.

« House of D » est donc un joli premier film. Ce n’est pas un film incroyable, c’est même une œuvre assez simple, mais c’est un beau film qu’a réalisé ici David Duchovny. Entre comédie et drame, le réalisateur ne choisit pas, il mélange les deux, et l’on se plaît à suivre cette jolie histoire. Une histoire qui est de surcroit tenue par des acteurs fabuleux. Bref, sans aller jusqu’à dire que « House of D » est une petite perle méconnue, il m’en demeure pas moins que ce seul film signé David Duchovny mérite bien plus d’intérêt et de lumière.

Note : 14/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.