avril 16, 2024

Hatebreed – Weight of the False Self

Avis :

Fondé au milieu des années 90, Hatebreed va conjuguer le Thrash Métal dont il est fan, avec le punk hardcore de la scène new-yorkaise. Fer de lance d’un Hardcore nerveux et novateur, faisant jeu égal avec des groupes comme Agnostic Front ou encore Madball, Hatebreed va surtout connaître le succès dans les années 2000. Outre son excellent album The Rise of Brutality, la formation va aussi partager la scène avec Slayer, Deftones ou encore Napalm Death, ce qui lui vaudra une belle mie en avant et une fan base toujours plus grande. Après vingt-six ans d’existence, le groupe décide de revenir avec leur huitième album, Weight of the False Self, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça risque fort de briser des nuques. Dense, nerveux et pourtant bourré d’optimisme, sorti en pleine pandémie, le groupe offre un élan de rage dont le thème principal est que si tu veux que les choses changent, tu dois faire quelque chose et ne pas attendre. Et cela donne une furieuse envie de se jeter dans la fosse !

Le skeud débute avec Instinctive (Slaughterlust) et on peut dire que le groupe ne fait pas dans la dentelle. Riffs ravageurs, chant grave parfaitement maîtrisé, chœurs masculins qui tabassent comme il faut en scandant le titre du morceau, on navigue en terrain connu et d’entrée de jeu, on est obligé de headbanger dans tous les sens. Hatebreed le sait, il faut taper vite et fort, et dès le départ, on n’a qu’une envie, c’est d’enchaîner les morceaux et de se lâcher complètement. Le final est d’ailleurs bien rugueux, ralentissant le rythme pour des riffs plus lourds et quatre mots qui deviendront un vrai mantra pour le reste : libère l’instinct animal. Ce que l’on va retrouver sur toute la durée de l’album. Let Them All Rot continuera sur ce chemin de violence et d’énergie communicatrice. Ne dépassant toujours pas les trois minutes, le morceau va à l’essentiel et donne une furieuse envie de taper sur tout ce qui bouge. Et le refrain devient rapidement entêtant, preuve d’une efficacité sans faille.

Avec Set it Right (Start With Yourself), le groupe continue dans sa lancée de morceaux courts, denses et intenses. Celui-ci sera peut-être un peu moins marquant que les deux titres précédents, notamment à cause d’une absence d’un refrain plus prégnant et surtout de moments plus fédérateurs avec des backups efficaces. Mais le groupe se rattrapera avec le titre de l’album, Weight of the Falses Self. Scandant dès le départ une phrase qui reviendra souvent dans le morceau, le groupe évoque le temps de The Rise of Brutality et le marquant A Lesson Lived is a Lesson Learned. Ici, on retrouve le même schéma, une énergie similaire et un credo qui deviendra le refrain du morceau. C’est ultra efficace et on retrouve la fougue d’un groupe qui n’a jamais perdu de sa superbe. Cling to Life sera un titre un peu plus long, mais tout aussi puissant et qui n’oubliera pas la nervosité ambiante. Et on notera même un petit changement au niveau du refrain, où les riffs s’adouciront un peu, pour donner un ambiance plus aérienne. Enfin bon… Hatebreed et l’aérien, tout est relatif.

Pour autant, si la plupart des morceaux vont droit au but et laisse bien K.O., le groupe se tente parfois à des morceaux plus construits et plus long. Si Cling to Life ouvrait la voie, A Stroke of Red sera la quintessence même de cette ouverture. Ligne de basse, espace plus grand pour les riffs et structure plus complexe, baignant dans une ambiance à la fois chaotique et parfaitement maîtrisée, Hatebreed se libère de certaines chaînes pour mieux s’exprimer et même lâcher quelques solos, ce qui est presque inattendu. Et cela rend plus que bien. On se prend une bonne claque dans la gueule, qui complète déjà la branlée prise précédemment avec les premiers titres. Cependant, le groupe retourne vite à ses premiers amours avec Dig Your Way Out, morceau court et d’une rare violence. Ou encore This I Earned qui laisse vite sur le carreau par sa rapidité d’exécution et son chant qui ne prend aucune pause.

Au final, Weight of the False Self, le dernier effort de Hatebreed, est une bonne grosse tuerie qui sent le soufre et la sueur. Un album percutant, bourré d’énergie, qui reste fidèle à l’image de Hatebreed. Car derrière son côté violent et virulent, le groupe sert toujours un propos humaniste important, et aujourd’hui plus que jamais, optimiste. Jamey Jasta tient son art d’une main de fer, libère sa voix et sa parole à travers un chant puissant et techniquement irréprochable et le tout est servi avec une maestria technique qui force le respect. A bientôt trente ans d’existence, il semblerait que les américains ont toujours des choses à dire et veulent encore et toujours briser des nuques en concert.

01. Instinctive (Slaughterlust)

02. Let Them All Rot

03. Set it Right (Start With Yourself)

04. Weight of the False Self

05. Cling to Life

06. A Stroke of Red

07. Dig Your Way Out

08. This I Earned

09. Wings of the Vulture

10. The Herd Will Scatter

11. From Gold to Gray

12. Invoking Dominance

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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