avril 24, 2024

Cigarettes et Chocolat Chaud

De : Sophie Reine

Avec Gustave Kervern, Camille Cottin, Héloïse Dugas, Fanie Zanini

Année: 2016

Pays: France

Genre: Comédie

Résumé:

Denis Patar est un père aimant mais débordé qui se débat seul avec l’éducation de ses filles, Janis 13 ans et Mercredi 9 ans, deux boulots et une bonne dose de système D. Un soir Denis oublie, une fois de trop, Mercredi à la sortie de l’école. Une enquêtrice sociale passe alors le quotidien de la famille Patar à la loupe et oblige Denis à un « stage de parentalité ». Désormais les Patar vont devoir rentrer dans le rang…

Avis:

À la base, Sophie Reine est monteuse et c’est une sacrée monteuse. Cela fait plus d’une vingtaine d’années que Sophie Reine travaille au montage de films et elle tient une sacrée filmographie. C’est bien simple, depuis les années 2000, Sophie Reine a travaillé sur une belle partie de succès français, de Jacques Nolot à Lorraine Levy, de Rémi Bezançon, pour lequel elle recevra un César du meilleur montage pour le plus que sublime « Le premier jour du reste de ta vie« , à Samuel Benchetrit, en passant par Audrey Estrougo, Laurent Cantet, ou encore Hinner Saleem ou Vanessa Filho, Sophie Reine a une sacrée carrière.

Après avoir passé par mal de temps sur les films des autres, Sophie Reine a nourri une envie de cinéma. Ces envies se sont quelque peu concrétisées quand, durant 2008, alors qu’elle travaillait sur « Le premier jour du reste de ta vie » de Rémi Bezançon, elle s’est amusée à faire un montage détourné qu’elle a montré à la productrice du film. Huit ans et un court-métrage plus tard, voici donc que sort le premier film de Sophie Reine et ce « Cigarettes et chocolat chaud » est un joli petit bout de cinéma attachant. Un bout de cinéma peut-être un peu cliché et inégal, mais un bout de cinéma qui fonctionne plutôt bien, et surtout un bout de cinéma qu’on se plaît à suivre.

Denis Patar est un père de famille veuf. Denis élève comme il peut ses deux filles, Janis, treize ans, et Mercredi, neuf ans et Denis est quelque peu dépassé. Dépassé non pas par l’amour de ses filles, mais par tout ce qui entoure son quotidien, car pour joindre les deux bouts, Denis tire sur la corde et il enchaîne les boulots, laissant ses filles seules. Et quand la petite Janis, une fois de plus, termine au commissariat car Denis n’était pas à l’heure pour la chercher à l’école, ledit commissariat fait un signalement aux services sociaux. Dès lors, et après passage d’une assistante, Denis doit passer un stage de responsabilisation afin de devenir un « bon parent »…

Avec sa jolie réputation de Feel-good movie, « Cigarettes et chocolat chaud« , le premier film de Sophie Reine, laissait imaginer une petite comédie française chouette et sympathique et c’est avec un certain ravissement que la réalisatrice nous réserve un film qui va être un peu plus que cela. « Cigarettes et chocolat chaud« , derrière ses petits gags amusants qui sont plutôt bien écrits, se cache en réalité un joli film sur l’éducation. Un film qui questionne, voire même qui dissèque l’éducation avec plus d’un angle d’attaque. Le scénario, qui parfois a des facilités et des raccourcis, et plus largement, n’a pas vraiment de suspens, car on imagine très bien et très vite comment tout ça va se finir, n’en demeure pas moins joli et intéressant. Sophie Reine met le doigt sur les normes d’éducation, les normes sociales, elle oppose la théorie administrative et la pratique, elle parle des différences, des difficultés et dans un certain sens de l’apprentissage d’être parent. Ce scénario, sur ce point-là, est intéressant, et donne une jolie profondeur à l’ensemble. De plus, les personnages sont généreux et attachants, même si parfois, il y a un petit effet de trop, comme la découverte de la maladie de la plus grande. Si là encore, la réalisatrice pose un regard intéressant et tient un beau et bon sujet, elle apporte aussi cet élément comme un cheveu sur la soupe, laissant presque le sentiment qu’elle allait changer de sujet en cours de route. Heureusement, ce n’est pas le cas, et elle intègre bien ce dernier à l’ensemble.

« Cigarettes et chocolat chaud » est un premier film et ça se voit, dans le sens où l’ensemble est très classique. Sophie Reine livre là un joli film qui tient de jolies scènes, de jolis moments, mais il est vrai que l’ensemble tient plus sur son scénario, sur la générosité de ses personnages et ses acteurs, que sur la mise en scène de sa réalisatrice. Sophie Reine sait donner le ton, le rythme est là et le tout s’enchaîne de manière évidente (en même temps, il aurait été étrange de rater le montage), mais malgré tout, il manque une touche d’originalité, et quelque chose de marquant qui ferait que le film de Sophie Reine se détache du lot. Après, ça reste un premier film, et pour un résultat comme celui-ci, ça donne un joli espoir pour la suite de la carrière de la réalisatrice.

Enfin, « Cigarettes et chocolat chaud« , c’est surtout Gustave Kervern qui trouve là son plus beau rôle. L’acteur est beau, touchant, et il tient un personnage adorable qu’on a envie de suivre jusqu’au bout. De plus l’acteur est tout en complicité avec deux petites actrices merveilleuses que sont Héloïse Dugas qui tient là un rôle difficile pour une jeune fille de son âge et elle s’en sort de manière assez incroyable, la petite Fanie Zanini. À noter aussi une jolie Camille Cottin et un attachant Thomas Guy.

Assez classique dans sa mise en scène, « Cigarettes et chocolat chaud » demeure un joli premier film. Sophie Reine a très bien su raconter cette histoire, nous offrant de jolis personnages, et une belle réflexion sur la parentalité et les normes de cette dernière. On est curieux de voir un prochain film de Sophie Reine.

Note : 12/20

Par Cinéted

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