avril 20, 2024

Code 211

Titre Original : 211

De : York Shackleton

Avec Nicolas Cage, Velizar Binev, Dwayne Cameron, Michael Rainey Jr.

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier

Résumé :

Chandler, flic proche de la retraite, fait équipe avec son gendre, bientôt père de famille. Mais leur journée de routine devient un véritable déluge de feu lorsqu’ils se retrouvent pris au piège dans un braquage de banque. Ils vont tout faire pour stopper ces criminels surarmés et sauver les otages.

Avis :

Dans toute carrière d’acteur, il y a un moment de faiblesse, un passage à vide, une traversée du désert. Pour certains, c’est plus long que pour d’autres et cela se voit rapidement à la filmographie, si le comédien est cantonné aux DTV pourraves, ou s’il a tout simplement disparu des radars. Et à ce petit jeu du petit film pour cachetonner, certains acteurs s’en sont faits une spécialité. Outre les anciennes stars déchues des films d’action comme Steven Seagal ou Dolph Lundgren, on trouve aujourd’hui des types qui avaient le vent en poupe dans les années 90/2000 et qui aujourd’hui galèrent pour trouver des projets intéressants. Bruce Willis est un exemple tout récent, mais on peut surtout citer Nicolas Cage.

Quand on jette un œil à la filmographie de ce pauvre bougre, on va vite se rendre compte que sa carrière a commencé à battre de l’aile au milieu des années 2010. Après les échecs retentissants des deux Ghost Rider et le pourtant très bon Joe en 2013, on va voir que l’acteur signe pour des films produits en Europe de l’Est pour peu d’argent, dans lesquels il va pouvoir toucher un chèque pour peu d’efforts. On y retrouve donc Tokarev, Pay the Ghost, The Watcher et tout récemment, Code 211. Film policier qui veut se la jouer Heat, on va vite se rendre compte que ce nouveau projet mettant en scène un Nic Cage fatigué et boursouflé est une immense arnaque.

Le film débute au Moyen-Orient où quatre mercenaires vont faire un carnage pour découvrir où se trouve leur argent. D’après leurs informations, il se trouve dans une banque aux Etats-Unis et ils élaborent donc un plan pour faire un braquage. Pendant ce temps, dans cette petite bourgade, Chandler et son gendre doivent faire des opérations de routine avec dans la voiture un ado qui s’est mal comporté au lycée. Manque de bol, ils tombent dans la prise d’otage et les choses se passent mal quand les mercenaires décident de tirer à vue et de faire une tuerie pour s’en sortir. Très clairement, sur le papier, on aurait pu croire que Code 211 pouvait tenir la route. Une prise d’otages qui se passe mal, de la fusillade, un Nicolas Cage héroïque et badass, on aurait pu avoir ce genre de film, mais ce ne sera pas le cas du tout.

Déjà, d’un point de vue scénaristique, le film est totalement vide. La première réaction qui vient à l’esprit à la sortie de la séance, c’est tout ça pour ça. Dans son fond, Code 211 ne raconte absolument rien. On aura une vague relation beau-père/gendre entre Nicolas Cage et son coéquipier qui se tape sa fille. Le film essayera vainement de sortir les violons en annonçant la grossesse de la femme du flic et quand ce dernier se prendra une balle dans la jambe, on essayera de nous faire ressentir un petit truc, mais rien ne fonctionnera vraiment. Le coup du gamin dans la bagnole qui va devoir s’en sortir aussi est d’une banalité affligeante et la réaction des mercenaires ne sera jamais évoquée, hormis une forte volonté de toucher le pactole en faisant sauter la banque. Pas de volonté de critiquer l’armée américaine. Pas d’envie de secouer les consciences avec les syndromes post-traumatique. Bref, Code 211 ne veut pas nous prendre la tête et cela aurait pu être un bon point.

Mais même dans son divertissement, c’est un ratage complet. Les fusillades sont statiques et donc pas intéressantes. On passe rapidement sur une prise d’assaut qui se déroule mal à des flics qui cherchent refuge dans un parking. Le montage neurasthénique ne sera pas là pour nous réveiller, bien au contraire, on s’emmerdera ferme devant un triste constat, York Shackleton n’arrive pas à donner du corps à son métrage. Il faut dire que ce n’est que son deuxième film, qu’il n’a pas eu un budget faramineux, mais surtout, il ne semble pas forcément maîtriser tous les rouages du métier pour fournir une fusillade dense et digne de ce nom.

Mais le pire dans tout ça, c’est finalement les personnages qui n’ont aucune épaisseur et pour lesquels on ne va rien ressentir. Le mélo entre le gendre blessé et la fille enceinte est tellement rasoir que l’on dirait un épisode des Feux de l’Amour. Le problème vient tout simplement de la présentation des deux protagonistes qui n’ont rien à raconter, si ce n’est une relation difficile avec un papa flic désabusé depuis qu’il a perdu sa femme. C’est triste, mais c’est balayé d’un revers de la main, car ça n’aura aucun impact par la suite. Le personnage du jeune lycéen black qui se fait harceler par des blancs aurait pu donner une critique de l’inaction du système éducatif, ou même faire un petit truc sur le racisme, mais non, on n’aura rien de ça. Il en va de même pour ce pauvre Nicolas Cage qui campe un flic proche de la retraite et qui veut sauver son gendre à tout prix. Il surjoue comme un cochon un personnage qui n’a rien. Un personnage vide de substance, qui n’a aucun intérêt et qui ne nous touche pas puisqu’on ne le connait pas vraiment…

Au final, Code 211 est un très mauvais film qui ne doit son existence qu’à la présence de Nicolas Cage au casting, signant un peu tout et n’importe quoi. Mou, pénible, sans aucun fond ni aucune forme, ce deuxième film de York Shackleton est un immense ratage de la part d’un jeune réalisateur qui pète plus haut que son cul. N’est pas Michael Mann qui veut.

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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