avril 19, 2024

Slalom

De : Charlène Favier

Avec Noée Abita, Jérémie Renier, Catherine Marchal, Muriel Combeau

Année : 2020

Pays : France, Belgique

Genre : Drame

Résumé :

Lyz, 15 ans, vient d’intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s’investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès mais bascule rapidement sous l’emprise absolue de Fred…

Avis :

Charlène Favier est une réalisatrice qui a un parcours assez atypique. Grandissant dans le val d’Isère, elle voyage beaucoup et fait une formation de comédienne à Londres. À vingt-quatre ans, elle crée sa maison de production, Charlie Bus Production. Par la suite, elle commence à tourner, d’abord des documentaires, puis elle passe aux courts-métrages de fiction. Son quatrième court-métrage, « Odol Gorri« , sort en 2018 et la réalisatrice ira jusqu’aux César avec ce film.

Nous voilà donc deux ans après les César, et voici que Charlène Favier présente son premier film et pour son premier métrage, la jeune réalisatrice a choisi un sujet qu’il lui tient à cœur. Ainsi, elle nous entraîne dans un bon premier film, qui est un poil classique et sans grande surprise, et pourtant, ce n’est pas pour cela que Slalom demeurera un film inintéressant. S’aventurant dans le monde du sport, Charlène Favier s’intéresse à un sujet d’actualité, tout en brossant le portait d’une jeune fille admirablement tenu par Noée Abita.

Lyz, 15 ans, vient d’intégrer une prestigieuse section ski-études du lycée de Bourg-Saint-Maurice. Fred, ex-champion et désormais entraîneur, décide de tout miser sur sa nouvelle recrue. Galvanisée par son soutien, Lyz s’investit à corps perdu, physiquement et émotionnellement. Elle enchaîne les succès, mais bascule rapidement sous l’emprise absolue de Fred…

Pour son premier film, Charlène Favier a choisi un sujet qui est très loin d’être facile, celui du harcèlement dans le monde su sport et ainsi, chez les jeunes skieuses en formation. Et s’il est vrai que « Slalom » est un film qui demeure assez classique et ne véhicule pas vraiment de surprise dans son intrigue, cette dernière évoluant comme on se l’imagine, sans jamais sortir de son cahier des charges, « Slalom » demeure un film intéressant, car sa réalisatrice a décidé de ne pas vraiment appuyer son harcèlement, empruntant une route plus nuancée et peut-être plus perverse et « malaisante » pour le coup.

Ce qui est bien et très bon avec le film de Charlène Favier, c’est la façon dont elle va peu à peu installer la relation entre ses personnages. Il y a une tension qui se crée et que la réalisatrice gère très bien et jusqu’au bout de son film. Le scénario aborde bien la complexité de la situation, faisant évoluer cette dernière tout du long. Ainsi, on passera d’une tension à une sorte d’attirance, pour finir par aller plus loin. Emprise, doute, culpabilité, ou encore affrontement sont au cœur de « Slalom » et le portrait que propose sa réalisatrice est assez fort et surtout touchant. Et encore plus touchant, car il est tenu par une Noée Abita affolante de justesse et de maturité.

Du côté de sa mise en scène, si « Slalom » est un film trop classique, il n’en demeure pas moins qu’il est efficace d’une part et qu’il est intéressant aussi bien dans son fond que dans sa forme. Charlène Favier prend le temps de faire monter la tension et il y a comme un malaise qui s’installe et qui une fois en place ne s’en va jamais totalement. De plus, tout en réalisant un drame assez dur, et même explicite, la réalisatrice arrive à rester dans quelque chose de pudique. Jamais elle n’en fait trop ou pas assez, elle trouve le ton juste pour que ce soit marquant, tout en évitant ce qui aurait pu être dispensable.

Si la réalisatrice gère très bien sa tension, elle livre là un beau film qui a un joli cachet. On retiendra notamment toutes les scènes de sport et notamment les descentes en ski et les compétitions, qui sont pour le coup impressionnantes et démontrent à elles seules l’ambition de la réalisatrice.

Enfin, comme je le disais, « Slalom« , c’est une jeune actrice épatante. Dans la peau de cette jeune skieuse, Noée Abita épate de bout en bout et c’est en très grande partie grâce à elle que le film tient si bien la route. Elle, puis Jérémie Renier qui est extraordinaire dans un rôle qui est vraiment complexe et lourd à tenir, car il est en permanence sur le fil du rasoir.

« Slalom« , premier film de Charlène Favier, est donc une belle découverte. Certes, c’est assez classique dans son ensemble, mais pourtant, malgré ça, on ressent l’envie et l’audace de sa cinéaste, qui en plus de ne pas hésiter à entrer dans le vif de son sujet, arrive à éviter avec un certain brio le pathos et les lourdeurs. On ne peut donc que conseiller ce beau drame quand il va arriver dans nos salles.

Note : 13/20

Par Cinéted

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