avril 25, 2024

Bad Education

De : Cory Finley

Avec Hugh Jackman, Allison Janney, Geraldine Viswanathan, Ray Romano

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame, Comédie

Résumé:

Frank Tassone et Pamela Gluckin règnent sur un district scolaire prisé de Long Island. Leurs établissements génèrent des records d’admission. Bientôt, un scandale de détournement de fonds d’écoles publiques menace tout ce qu’ils ont construit. Frank est obligé de maintenir l’ordre et le secret par tous les moyens…

Avis:

Réalisateur américain, Cory Finley vient tout d’abord du monde du théâtre. Il se fait très vite remarquer et ses pièces sont appréciées et il obtient vite des financements. Attiré par le cinéma, il entre directement dans ce monde-là en faisant un long-métrage. Ce premier film, c’est « Pur-sang« . Réalisé en 2017, le film est disponible en VOD et il met en scène Olivia Cooke et Anya Taylor-Joy.

Après le thriller, Cory Finley a décidé de s’essayer à autre chose et il revient cette année avec un drame teinté de comédie. Un drame qui s’arrête sur l’un des plus gros scandales des États-Unis. Offrant un rôle en or à son acteur, tenu par un Hugh Jackman absolument divin, « Bad Education » se révèle être une bonne surprise et un bon moment de cinéma. Un moment amusant, mais pas que, car avec cette histoire tirée d’un fait réel, « Bad Education » est un film plus critique et politique qu’il n’y parait et ça, c’est encore mieux.

Frank Tas­sone et Pame­la Glu­ckin dirigent un éta­blis­se­ment scolaire très prisé de Long Island en passe de devenir le mieux côté de tous les États-Unis. Leur école génère ainsi des records d’ad­mis­sion et des recettes exponentielles. Mais un scandale de détournement de fonds risque d’éclater bientôt au grand jour et de menacer tout ce qu’ils ont construit. Frank est obligé de main­te­nir l’ordre et le secret par tous les moyens possibles…

« Bad Education » est une bonne surprise dans le sens où le film est bien éloigné de ce à quoi on pouvait s’attendre. Il est vrai qu’avec ce synopsis-là et surtout son affiche, on pensait trouver une bonne comédie et c’est avec plaisir qu’on a trouvé un tout autre film.

Pour son deuxième film, Cory Finley a décidé de s’arrêter sur un scandale, celui d’une équipe qui gère l’un des lycées les plus prisés des États-Unis et qui pendant des années a dévalisé les caisses du lycée, car quand ça fonctionne, pourquoi aller chercher la petite bête. Partant sur les routes du drame, Cory Finley oscille habilement entre celui-ci et la comédie, teintant son film de petits moments drôles, de réactions improbables et autres moments où les personnages sentent que tout leur échappe.

Mais derrière l’idée de raconter ce scandale, « Bad Education » est un film qui s’avère bien plus critique qu’il n’en a l’air, puisque à travers cette escroquerie, à travers ses personnages et à travers les années où ils ont pu se livrer à ceci sans l’ombre d’un soupçon, Cory Finley pointe du doigt le système américain, que ce soit dans ses hautes instances ou dans ses postes les plus proches. Pourquoi aller chercher une petite bête quand tout fonctionne et que l’apparat est là ? Ainsi, ces personnages si coupables soient-ils sont bien plus nuancés qu’ils en ont l’air, car finalement, ne sont-ils pas le produit d’un système ? Les réflexions sur le fonctionnement de l’éducation, sur l’argent, sur les dépenses, sur les responsabilités, ou encore sur les résultats et les apparences sont très intéressantes.

Ce qui est très bon avec ce film, c’est le fait que Cory Finley n’oublie jamais de proposer un divertissement. Certes, « Bad Education » est politique et engagé, mais il est aussi là pour nous amuser et entre les moments drôles, entre ses personnages démesurés et ces moments plus touchants, le réalisateur réussit tout ce qu’il entreprend et finalement le seul tout petit reproche qu’on pourrait lui faire, c’est celui d’étirer son film vers le final, car il prend du temps à conclure tous les actes narratifs et les destins de ses personnages, et l’on ne comprend pas vraiment pourquoi il fait traîner son film qui aurait facilement pu être écourté d’une dizaine de minutes. Mais bon, face aux qualités que tient « Bad Education« , c’est bien peu.

Enfin, « Bad Education« , c’est un rôle en or pour Hugh Jackman qui nous revient plus en forme que jamais. Tiré à quatre épingles, touchant et tenant un personnage involontairement drôle, l’acteur sort de sa zone et ça fait du bien de le voir ainsi. Il ne serait même pas surprenant de revoir l’acteur l’année prochaine aux Oscar. Puis il a comme partenaire de jeu Alisson Janney, qui est absolument parfaite en tout point. Actrice bien trop sous-estimée, elle laisse encore éclater tout son talent et est capable d’être aussi touchante qu’hilarante en ne disant strictement rien. Parmi les seconds rôles intéressants, on retiendra Geraldine Viswanathan qui incarne l’élève qui révèlera la supercherie et l’on retiendra aussi Annaleigh Ashford, qui est tordante en « secrétaire ».

Le deuxième film de Cory Finley est donc une belle réussite et surtout, il est une bonne surprise, car il est bien plus intéressant qu’il ne le laissait paraître. Divertissant, amusant, engagé, posant de bonnes réflexions, franchement, « Bad Education » est un vrai plaisir qu’on conseille.

Note : 15/20

Par Cinéted

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