mars 29, 2024

Constantine – City of Demons

De : Doug Murphy

Avec les Voix de Matt Ryan, Kevin Michael Richardson, Rachel Kimsey, Jim Meskimen

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

John Constantine est un exorciste et adepte de la magie noire dévoré par ses erreurs passées. Il défend l’humanité des forces de l’ombre.

Avis :

Si tout le monde connait l’univers DC à travers les comics ou les films de super-héros qui se tirent la bourre avec le MCU, ce n’est pas forcément le cas des films en animation. Il faut dire que Marvel ne mise pas forcément dessus et DC semble être le seul à prendre le parti de cette niche. Et bien que certains films soient plutôt réussis comme The Killing Joke ou Batman et le Fantôme Masqué, il y a tellement de films qui sortent chaque année dans les bacs à DVD ou Bluray qu’il est bien difficile d’y faire un choix. D’autant plus que DC essaye de bien fournir son catalogue avec des super-héros moins connus ou tout du moins plus adultes et donc moins adaptables en film. Et on veut bien évidemment parler de John Constantine, sorte de Doctor Strange dans l’univers DC, exorciste à ses heures perdues, fumeur invétéré et dont le goût pour la vie est aussi fort que le goût de la chair pour un végan. Après le terrible échec de la série Constantine avec Matt Ryan, la firme tente le coup sur de l’animation et propose alors City of Demons, une sordide affaire où le héros va se confronter à Nergal, un puissant démon, mais aussi à la ville de Los Angeles. Est-ce bon ? Non, mais on n’en doutait pas une seule seconde…

Il faut dire que derrière la réalisation de ce film d’animation, on a Doug Murphy. Quasiment inconnu dans nos contrées, il commence l’animation dans les années 90 avec Mighty Ducks, le Film, avant de s’éclipser complètement pour devenir producteur de programmes pour enfants. C’est d’ailleurs lui qui produira des épisodes de Franklin la tortue ou encore des aventures de Babar. Comme on peut le constater, on est loin, très loin de l’univers des super-héros, et encore plus quand on pense à l’ambiance gore d’un Constantine. Et pourtant, il revient vers le long-métrage en 2008, pour Marvel tout d’abord, avec la première saison de Wolverine et les X-Men, puis dix ans plus tard, il signe ce City of Demons. On sent donc que Doug Murphy baigne dans l’animation, mais qu’il n’a pas encore vraiment trouvé sa voie et c’est dans cet état d’esprit qu’il faut appréhender Constantine – City of Demons, comme un film qui a le cul entre deux chaises, qui ne sait pas vraiment où il va et qui manque cruellement de substance.

Inutile de revenir sur l’aspect graphique de la chose, puisque l’on retrouve les mêmes tics que dans d’autres productions animées DC, c’est-à-dire des dessins pas forcément jolis, des incrustations numériques franchement dégueulasses et des décors totalement vides ne possédant même pas de textures. Mais en ce sens, c’est un peu la patte graphique de DC, qui s’octroie un style très cartoon des années 60/70, et même si cela peut paraître en décalage aujourd’hui, ça donne une identité à l’univers. Le problème, c’est que les ruptures de tons sont très abruptes. On a la sensation de voir un film pour enfants, puis d’un coup, on va avoir droit à des délires gores qui sortent d’un coup. On peut rapprocher ce film avec Suicide Squad Hell to Pay, qui n’arrive pas à trouver un équilibre juste entre des blagues débiles pour les gosses et des morts gorasses qui vont jusqu’au bout du truc. Constantine – City of Demons va encore plus loin en explorant les enfers et des démons qui se délectent de chair humaine en putréfaction. Cela aurait pu être donner une ambiance lugubre et horrifique au film, mais rien n’y fait, Doug Murphy retombe à chaque fois dans des travers pseudo cools, délaissant alors une ambiance mortifère au profit d’un super-héros cynique qui ne craint pas les coups.

On sent aussi une volonté d’adoucir un propos au départ intriguant et glauque. Dans ce film, John Constantine est appelé à l’aide par un de ses meilleurs amis car sa fille de huit ans est tombée dans le coma et il soupçonne un démon. Constantine va alors se rendre compte que l’esprit de la petite fille est emprisonné dans le corps d’un démon qu’il connait bien. Si ce démon à fait cela, c’est pour utiliser Constantine afin qu’il l’aide à se débarrasser de cinq démons pour devenir le roi des enfers, ou tout du moins, de Los Angeles, puisque la cité des anges et aussi celle du vice. Vous ne comprenez rien ? Vous n’êtes pas au bout de vos peines. Pour remplir son contrat, Constantine va faire appel à un vieux dieu de la mort inca pour que ce dernier puisse l’aider à combattre les cinq démons. Mais il va aussi apprendre que son patron est en train de lui mentir et qu’il ne compte pas lui remettre la fille de son meilleur ami. Il va donc mettre en place un plan pour tuer Nergal et récupérer la petite fille. Bref, c’est tout un pataquès, c’est bordélique et surtout, ce n’est pas passionnant. Constantine se balade à droite et à gauche, il revient sans cesse voir son patron pour prendre des claques dont il semble se foutre éperdument, il trouve des idées pour invoquer des dieux en consultant internet sur son téléphone. Il n’y a rien de cohérent, et surtout, il n’y a rien qui nous permette de raccrocher à l’histoire. C’est fait sans passion, sans envie de nous rendre sympathiques les personnages qui gravitent autour du héros. Il n’y a pas de moments qui prennent aux tripes et finalement, on suit ce dessin animé du coin de l’œil avec un ennui poli. Alors il y a bien quelques tentatives gores, mais c’est tellement vulgaire et mal fichu (faut voir la gueule de la piscine de sang) que finalement, on s’en cogne royalement.

Au final, Constantine – City of Demons est un très mauvais dessin animé qui ne fait pas honneur au super-héros si particulier de l’écurie DC. Relativement moche dans son animation, avec une histoire qui ne raconte rien et brasse du vent sans embrasser de thématiques intéressantes, ce film d’animation n’apporte rien de neuf et démontre même les faiblesses techniques d’un groupe qui doit pourtant avoir les moyens de mieux faire. De ce fait, on retombe sur une énième production animée DC à jeter à la poubelle…

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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