mars 28, 2024

Madagascar, l’Île des Lémuriens

Titre Original : Island of Lemurs : Madagascar

De : David Douglas

Avec les Voix de Patricia Wright, Morgan Freeman

Année : 2014

Pays : Etats-Unis

Genre : Documentaire

Résumé :

Un documentaire Imax 3D sur les traces de la faune de Madagascar, en compagnie de la spécialiste Patricia Wright.

Avis :

Hormis quelques grands spécialistes qui parviennent à préserver une indépendance toute mesurée dans leur projet respectif, le documentaire animalier est devenu une industrie à part entière. Le regain d’intérêt des spectateurs tient essentiellement aux régulières productions Disney Nature. Leur réalisation a beau être irréprochable pour offrir de magnifiques images, la scénarisation des sujets privilégie l’artificialité à la spontanéité. Le tout bien souvent affublé d’un anthropomorphisme clairement dispensable. De même, on a tendance à oublier qu’un format court (moins de 50 minutes) peut suffire là où un long-métrage se perd en digressions.

Aussi, Madagascar, L’Île des lémuriens est sorti en toute discrétion sur les écrans, et ce, en dépit de la présence de Morgan Freeman à la narration. Le propos reste simple et clair : se focaliser sur les espèces endémiques à Madagascar : les lémuriens. La première approche s’avère assez enfantine, trahissant un peu trop explicitement la portée pédagogique à destination des jeunes générations. Cette partie graphique assez basique est censée présenter le passé préhistorique des lémuriens afin de dépeindre leur évolution et leur constance jusqu’à nos jours. Cependant, l’on passe rapidement à une exposition relativement enjouée.

Soutenue par une bande-son légère, la progression se partage entre les particularités géographiques de l’île de Madagascar, l’activité humaine et la présence des lémuriens dans leur écosystème. L’alternance entre les différentes thématiques demeure assez naturelle et fluide pour dynamiser l’ensemble et disposer d’un aperçu global. Avec une durée à peine supérieure à 40 minutes, il est nécessaire d’aller à l’essentiel et d’éviter des palabres assez ronflants. En cela, la densité des informations ne décontenance nullement le spectateur et reste parfaitement intelligible. Les termes sont peu complexes et donnent lieu à de rares exercices de vulgarisation de la part des scientifiques.

À la manière d’un documentaire sur les suricates, comme Le Clan des suricates, l’aventure commence, une part notable est allouée à la sociabilité des animaux, ainsi qu’à leurs comportements. Là encore, les images se départissent de toute scénarisation pour mieux retranscrire l’authenticité des instants captés. L’immersion au sein de la forêt s’accompagne de plans aériens et de prises de vue qui accentuent le sentiment d’implication. Pour ne rien gâcher, la réalisation propose une expérience sans interférence avec les animaux. Cela semble évident pour un documentaire animalier, mais pas forcément systématique. Preuve en est avec les références précédemment mentionnées.

À l’heure actuelle, on recense une centaine d’espèces de lémuriens qui, à des degrés divers, sont menacées d’extinction. Cet état des lieux alarmants fait d’ailleurs l’objet d’une attention toute particulière. En contraste de l’ambiance guillerette, le documentaire interpelle sur la déforestation due à des comportements aussi incohérents qu’incompréhensibles pour la culture des terres. L’exemple le plus frappant reste ces incendies volontaires qui ne prévoient aucune délimitation à une parcelle définie. Résultat : des catastrophes écologiques qui se multiplient aux quatre coins de l’île avec une réduction drastique de l’habitat des lémuriens. Un constat nuancé qui s’impose en toute objectivité, non sans une certaine inquiétude quant à un hypothétique avenir sur le court terme.

Au final, Madagascar, L’Île des lémuriens délaisse le sensationnalisme d’autres productions du même acabit pour mieux renouer avec l’aspect informatif du documentaire. En moins de 45 minutes, le film de David Douglas parvient à divertir, instruire et sensibiliser sur le devenir des lémuriens. Le rôle de l’homme dans son sort et sa capacité à rectifier le tir de ses erreurs sont clairement évoqués. Malgré certaines occurrences alarmistes, il en ressort une note optimiste teintée d’enthousiasme qui fait écho au caractère enjoué de ces curieux et non moins charmants animaux. Un exemple circonscrit à un écosystème qui interpelle toutefois sur une crise écologique à l’échelle mondiale. Court et néanmoins très éloquent dans ses propos.

Note : 15/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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