avril 25, 2024

La Dernière Vie de Simon – Du Bon Fantastique Français

De : Léo Karmann

Avec Benjamin Voisin, Camille Claris, Martin Karmann, Julie-Anne Roth

Année : 2020

Pays : France

Genre : Fantastique

Résumé :

Simon a 8 ans, il est orphelin. Son rêve est de trouver une famille prête à l’accueillir. Mais Simon n’est pas un enfant comme les autres, il a un pouvoir secret : il est capable de prendre l’apparence de chaque personne qu’il a déjà touchée… Et vous, qui seriez-vous si vous pouviez vous transformer ?

Avis :

Nouveau venu dans le paysage du cinéma français, Léo Karmann présente là son premier long-métrage. Si le nom du jeune cinéaste n’évoque pas grand-chose pour l’instant, il faut savoir que cela fait un petit bout de temps qu’il traîne sur les tournages. Assistant réalisateur sur des séries télés comme « Pigalle la nuit » ou « Clem« , affecté au département casting sur des films comme « Les trois frères, le retour » ou la série « Parents mode d’emploi« , Léo Karmann passe à la réalisation en 2010 avec « Delayed« , un premier court-métrage. S’ensuivra alors « Jumble Up« , puis l’écriture et surtout la galère pour monter ce premier film.

Le cinéma français ces dernières années va très bien si l’on cherche plus loin que les comédies populaires et les drames larmoyants et surtout déprimants qu’il nous sort chaque année. Depuis quelque temps, on voit arriver sur la scène française des auteurs qui ont l’envie de faire bouger les choses, de s’aventurer autre part, et surtout de dépoussiérer l’image du cinéma français. Sur les deux dernières années, on retiendra des hommes et des femmes comme Alexis Michalik, Antonin Baudry, Sébastien Marnier, Elsa Amiel, Allan Mauduit, Hugo Gélin, Julia Ducournau, Victor Saint-Macary, Benjamin Parent, ou encore Anthony Marciano et à ces noms là et d’autres que j’oublie, il faut désormais ajouter le nom de Léo Karmann, tant le jeune réalisateur vient de nous livrer un premier film exceptionnel.

« La dernière vie de Simon« , c’est du cinéma comme on en voit trop peu, et c’est surtout du cinéma qui fait du bien. S’aventurant dans un genre que l’on fait pratiquement jamais en France, le cinéma fantastique, Léo Karmann nous livre-là le film parfait en tout point. Drôle, émouvant, palpitant, intriguant, et bourré de cinéma, le mois de Février n’a pas encore commencé qu’on a envie d’ors et déjà de dire qu’on tient le film de ce mois et plus encore, à coup sûr l’un des meilleurs films français de cette année 2020, et cette dernière ne vient que de commencer.

Simon a huit ans, et il est orphelin. Habitant dans un foyer, Simon rêve d’être adopté, mais Simon est loin d’être un enfant comme les autres, puisqu’il a un secret, le jeune garçon est capable de se transformer en n’importe qui du moment qu’il l’a touché. Un jour, pendant une balade, il fait la connaissance de Madge et Thomas, deux enfants de son âge. Très vite, les trois enfants se lient d’amitié, mais un événement qui va survenir va changer leur vie à jamais.

Il y a des films dont on n’attend pas grand-chose, si ce n’est de passer un bon moment de cinéma. Profitant d’une avant-première, je suis entré en salle avec cette idée-là, ainsi que celle d’avoir une chronique en avance pour notre site et il s’est passé quelque chose ce soir-là. Il s’est passé quelque chose que je n’avais peut-être pas vécu d’aussi fort depuis un trop long moment. Dès les premières scènes, dès les notes magiques de la formidable BO d’Erwann Chandon, la salle a disparu et cette « … dernière vie de Simon » m’a totalement submergée.

En quelques instants Léo Karmann m’a fait retomber en enfance, il m’a offert de la magie et du cinéma et surtout, jamais il ne m’a lâché.

Passionnant de bout en bout, (alors même que si on y regarde bien, cette histoire est très simple, voire même quelque peu prévisible) drôle, émouvant et surtout vibrant, « La dernière vie de Simon » nous entraîne dans une histoire qui navigue parfaitement entre les genres, arrivant aussi bien à être un drame humain bouleversant et réaliste, qu’une histoire d’amour belle et touchante et donc un film fantastique qui est parfaitement exécuté.

On sent ici que son réalisateur a été bercé à la sauce Spielberg, Zemeckis et autre Ron Howard, sa mise en scène étant pleine de magie, de mystère et de nostalgie. On sent que Léo Karmann a compris ses influences, qu’il se les ait appropriées et qu’il a su les adapter de la meilleure des façons, à la sauce française et ça fait tellement de bien de voir ça. On notera la prodigieuse BO d’Erwann Chandon qui n’est pas sans rappeler parfois le meilleur d’un John Williams.

Comme je le disais plus haut, « La dernière vie de Simon« , c’est un film qui dans un sens est assez simple et prévisible, mais dans un sens contraire aussi, c’est un film totalement original. Ecrit par Léo Karmann et Sabrina B. Karine, « La dernière vie de Simon » est un film dans lequel on se laisse bercer tendrement, et même si c’est simple, en tout temps le cinéaste nous donne envie d’aller plus loin pour voir jusqu’où cette intrigue peut aller.

Si le divertissement est bien là, Léo Karmann et sa scénariste n’ont pas oublié de nous offrir un film qui a du fond, abordant bien des sujets en peu de temps, le meilleur et le plus beau étant le poids d’une culpabilité et l’envie d’être soi-même.

« La dernière vie de Simon« , c’est aussi un excellent casting. Il faut saluer les performances des petits Vicki Andren, Albert Greffier et Simon Susset qui tiennent avec magie toute la première partie du film sur leurs petites épaules. On en fera de même avec les plus grands qui les incarnent une fois adulte. Camille Claris, Benjamin Voisin et Martin Karmann sont excellentissimes dans les rôles, et petits et grands, on a envie de les suivre n’importe où.

« La dernière vie de Simon« , c’est typiquement le genre de film où il vaut mieux en savoir le moins possible finalement pour garder cet effet de surprise. Pour son premier long-métrage, Léo Karmann réussit tout ce qu’il entreprend et il nous offre un bol d’air frais qui fait tant de bien. Le pari était audacieux, faire du cinéma fantastique en France, c’est avec plaisir et émotion qu’on se retrouve devant un tel film qui, j’en tiens le pari, se fera dans quelques années remaker par de nos amis américains.

Pour conclure, il sera sûrement mal distribué, notons que sur quatre cent vingt salles de cinéma à Paris, à quelques jours de sa sortie, seules quatre salles vont le projeter, alors on n’imagine pas pour le reste du pays… Donc si jamais vous avez la chance de voir le film joué pas loin de chez vous, n’hésitez pas et foncez voir ce petit bijou !

Note : 18/20

https://www.youtube.com/watch?v=jgGSHuHcZGI

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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