avril 19, 2024

Rage – Wings of Rage

Avis :

Fondé en 1984, s’il y a bien un groupe Heavy allemand qui semble inaltérable, c’est bien Rage. Et pourtant, le groupe a connu des galères, des changements de line-up intempestifs, quelques brouilles et la perte de son guitariste en 2015 à cause de divergences artistiques et personnelles. Bref, Rage est un groupe plus vivant que jamais, et qui semble se servir de tous ces éléments pour fournir des albums à un rythme très régulier. Pour preuve, Wings of Rage est le vingt-cinquième album studio du groupe, qui fait suite à Seasons of the Black, sorti alors trois ans plus tôt, en 2017. Mais la question que l’on peut tous se poser, c’est de savoir si le groupe a toujours la hargne et si les voyages entre divers projets, comme le très moyen Refuge, sorte de délire entre potes du passé, n’a pas un peu entamé la forme du trio qui s’évertue à rester dans une zone de confort douillette et un peu redondante. Et si Wings of Rage a tendance à nous rappeler que le groupe est d’une grande qualité technique, on peut aussi dire qu’il n’y a rien de nouveau à se mettre sous la dent, si ce n’est une paire de titres mélodiques. Bref, c’est bien, mais ce n’est pas non plus incroyable.

Le skeud débute avec True et on pourrait croire que le groupe se décide à aller vers quelque chose d’assez cinématographique, avec une ambiance de film d’horreur très prégnante. Orage, cri de loup, hurlements d’une femme en détresse, riffs puissants qui donnent de suite envie de bouger la tête dans tous les sens, les allemands commencent fort. Mais dès que le chant débute, on sent une légère faiblesse. On ne rentre dans le morceau que sur le refrain, mais finalement, il reste très simple, presque trop gentil par rapport à l’ambiance voulue au départ. Il s’agit d’un titre un peu trop dichotomique pour vraiment marquer les esprits et seule la batterie semble se régaler à tabasser ses fûts, même si les riffs des couplets sont fortiches. Let Them Rest in Peace démarre aussi sur les chapeaux de roues et promet de gros moments de riffs bien puissants, mais l’ensemble s’essouffle assez vite lors des couplets. Fort heureusement, et c’est un peu l’inverse du titre précédent, le refrain est ultra fédérateur et fonctionne à plein régime avant de reprendre les riffs un peu gras. Chasing the Twilight Zone sera le premier titre vraiment Heavy de l’album, qui ne s’embête pas forcément avec une introduction chiadée ou encore quelques baisses de régime, que ce soit dans le refrain ou les couplets. Ici, on rentre dans le vif du sujet, c’est classique, mais ça reste ultra efficace et on retrouve un Rage qui a envie d’en découdre. Tomorrow fait peur dans son intro, mais par la suite, le morceau se révèle très puissant, rapide et nerveux, et le trio retrouve un peu de hargne. Ce qui sera bien évidemment le cas avec Wings of Rage, le titre éponyme de l’album, qui va taper fort et montrer que le groupe en a encore sous le capot.

Après un doux interlude avec Shadow Over Deadland (The Twilight Transition) qui essaye de poser une ambiance glauque, le groupe se lance dans A Nameless Grave. Et c’est drôlement bien. Grandiloquent en diable, lâchant les violons et un orchestre symphonique pour donner plus de poids et d’ambiance, le groupe semble trouver un second souffle et une identité nouvelle à travers ce morceau. Moins puissant que les autres titres, moins direct, il n’en demeure pas moins plus travaillé et surtout plus épique. Don’t Let me Down va casser un peu cette douce ambiance, revenant à quelque chose de plus classique et de toujours bien foutu, mais qui manque de mordant. Ce titre sera couplé avec Shine a Light, qui pourrait parfaitement trouver sa place dans un film de Fantasy, s’abordant comme une sorte de petite ballade mélancolique avant de glisser vers du Power épique et très dense. C’est beau et c’est rare de dire cela de Rage, qui a toujours tendance à aller vers du Heavy bien percutant. Avec HTTS 2.0 (Higher Than the Sky), le groupe se permet un petit détour vers un morceau court et ultra puissant qui fait plaisir à écouter. Il s’agit d’un titre plus direct, qui ne cherche pas à créer une réelle ambiance, mais tout simplement à faire bouger les foules dans la fosse et cela fait un bien fou après une paire de morceaux qui travaillaient beaucoup sur l’atmosphère. Avec Blame it on the Truth, on retombe dans quelque chose d’assez classique qui ne marquera pas forcément les esprits, même si ça reste efficace et techniquement irréprochable, au même titre que For Those Who Wish to Die qui clôture l’album.

Au final, Wings of Rage, le dernier album en date de Rage, est un opus qui n’est pas inintéressant. Poursuivant leur aventure dans un Heavy relativement classique mais efficace, nos amis teutons prennent moins de risques, même si l’on peut dire avec cet album qu’ils se sont un peu adoucis, abordant des moments plus mélodiques et moins bas du front. Il en résulte un 25ème album plaisant, mais qui manque un peu de moments réellement marquants, comme c’est souvent le cas avec ce groupe…

  • True
  • Let Them Rest in Peace
  • Chasing the Twilight Zone
  • Tomorrow
  • Wings of Rage
  • Shadow Over Deadland (The Twilight Transition)
  • A Nameless Grave
  • Don’t Let me Down
  • Shine a Light
  • HTTS 2.0 (Higher Than the Sky)
  • Blame it on the Truth
  • For Those Who Wish to Die

Note: 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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