avril 20, 2024

Un, Deux, Trois

Titre Original : One, Two, Three

De : Billy Wilder

Avec James Cagney, Horst Buchholz, Pamela Tiffin, Arlene Francis

Année : 1961

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie

Résumé :

A Berlin-Ouest, l’ambitieux Mac Namara représente les intérêts de Coca-Cola. Il voudrait bien conquérir le marché de l’Est, ce qui lui vaudrait à coup sûr de l’avancement. Il entreprend donc de convaincre un trio d’attachés commerciaux soviétiques. Sur ces entrefaites débarque miss Coca, fille du grand patron de la firme et séductrice impénitente. Les tracas ne font que commencer…

Avis :

Billy Wilder est un cinéaste dont j’aime énormément le cinéma. Découvert assez tard, je dois dire que depuis je suis très loin d’être déçu par ce que le réalisateur propose. « Certains l’aiment chaud« , « Boulevard du crépuscule » sont entrés tous deux dans mon panthéon. « La garçonnière« , « La grande combine« , ou encore « Irma la douce » et « Fedora » n’ont fait qu’appuyer mon amour pour le cinéaste.

C’est donc toujours avec une certaine impatience que je me lance dans un nouveau film de Billy Wilder et aujourd’hui, je m’arrête sur l’un de ses titres moins connus, « Un, deux, trois« . Franchement, Billy Wilder qui s’amuse de la guerre froide, je voyais déjà la satire géniale et hilarante que le réalisateur allait nous offrir. Sur un rythme effréné, qui pousse parfois un peu trop le bouchon, « Un, deux, trois » présente une galerie de personnages très hauts en couleurs et une intrigue on ne peut plus tirée par les cheveux. Le résultat est assez déconcertant, partagé entre un humour comme on en voit peu, une critique aussi virulente qu’amusante et une légère déception, dans le sens où malgré tous les bienfaits du film, malgré son envie d’amuser, l’hystérie générale qui règne a tendance à tirer un peu trop sur la corde…

Berlin-Ouest, Mac Namara travaille dans une usine qui fabrique du Coca-Cola. Il est le représentant commercial de sa marque sur le terroir et il rêve de conquérir l’Est. D’ailleurs, il est en très bonnes négociations avec trois représentants commerciaux soviétiques. Alors que tout se passait sans accroche dans sa vie, la fille de son patron est en vacances en Europe et ce dernier lui a personnellement demandé de s’occuper d’elle quand elle viendra à Berlin. Ne se posant même pas la question, Mac a accepté sans se douter un instant que la jeune fille de dix-sept ans allait lui causer bien des ennuis, car elle est loin d’être la petite fille à papa bien rangée que l’on peut s’imaginer…

Billy Wilder qui s’attaque à la guerre froide, comment ne pas avoir envie de jeter un œil à ce film ? « Un, deux, trois« , c’est une escalade, c’est un film qui une fois commencé ne s’arrête jamais jusqu’à ce final absolument génial et parfait. Avec ce film, Billy Wilder a autant envie de s’amuser des capitalistes, qui vont être présenté comme cupides et avides de pouvoir et de conquête, que des communistes qui eux sont amoureux de leur patrie, mais qui vont être aussi capables d’être corruptibles à souhait, oubliant presque leur idéaux pour une bouteille de Coca, précieux breuvage que le monde entier s’arrache.

« Un, deux, trois« , c’est un scénario génial, qui tient aussi bien son intrigue sur une très grande partie du film (vers la fin, le film a tendance à tourner en rond) que dans sa caricature et dans ce qu’il veut dénoncer. On peut même dire que Billy Wilder n’y va pas avec le dos de la cuillère. Ici, tout le monde en prend pour son grade et franchement, on n’en perd pas une miette, surtout que le film est bourré de détails comiques des deux côtés du mur. Quoi que mon petit préféré, c’est quand même les Allemands de l’Ouest qui ont encore des touches de l’autorité du régime nazi en eux, les claquements de talonnettes ou le fait de se lever quand le patron entre dans une pièce, c’est tordant.

Très bien tenu, « Un, deux, trois« , c’est avant tout James Cagney qui tient le film, malgré le fait qu’il soit à plus d’un moment en totale roue libre. L’acteur donne tout ce qu’il a, il pousse la caricature à fond, tout comme le reste du casting d’ailleurs. Parmi les rôles secondaires, il faut noter les tordantes prestations de Pamela Tiffin dans la peau de la fille très écervelée du patron de Coca-Cola et Horst Buchholz en bolchevique tenant des discours aussi géniaux qu’aberrants.

Mais voilà, comme je le disais, malgré tout le plaisir ressenti devant ce Billy Wilder, je ressors aussi quelque peu déçu de cette projection, dans le sens où le film a tendance à en faire bien trop. C’est paradoxale, car sur certains films on peut avoir tendance à s’ennuyer quand ils trainent en longueur, alors que celui-ci, il va à deux cent à l’heure, et il se produit le résultat inverse, surtout vers la fin, ou le film à force de rebondissements, en devient épuisant. Certes, ça reste drôle, mais l’hystérie générale qui règne tire vraiment sur la corde et l’on a bien envie que le tout s’arrête. Heureusement, Billy Wilder, comme je le disais, conclut son film sur un plan génial, ce qui d’un coup atténue un peu l’épuisement ressenti.

Satire géniale qui ose aller jusqu’au bout d’elle-même, Billy Wilder nous entraîne dans un film drôle au possible. « Un, deux, trois » est un film qui balance, qui pointe du doigt et qui surtout s’amuse à caricaturer tout le monde. Si « Un, deux, trois » a tendance à en faire trop, il n’en reste pas moins un film bon film à voir.

Note : 13/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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